Thomas Piketty et Benjamin Coriat s’expriment sur la problématique des dettes en Europe

mardi 31 mai 2016.
 

Pourtant berceau de la civilisation occidentale, la Grèce est ravalée au rang d’un État paria.

Cliquez sur les liens numérotés pour accéder aux sources.

1) Thomas Piketty et la dette grecque.

Ceux qui souhaitent la sortie de la Grèce de la zone euro sont des apprentis sorciers.

Source : Le Monde 2 Juillet 2015 Vidéo de 25 minutes (1)

Précisions sur les dettes non remboursées par les Allemands après la deuxième guerre mondiale rapportées par le Figaro dans l’article : l’Allemagne a-t-elle remboursé toutes ses dettes ? (2)

2) Benjamin Coriat et les dettes européennes.

Benjamin Coriat . Crise de la dette en Europe. Vidéo de 5 minutes.(3)

Erreur de base dans la construction de la zone euro conduisant au caractère catastrophique des dettes en Europe. Vidéo de 7 minutes de Benjamin Coriat.(4)

Nous complétons maintenant ces deux intéressantes contributions par des ressources complémentaires et qui relativisent la situation de la Grèce.

3) L’annulation des dettes et le Club de Paris.

L’annulation des dettes d’un État ne date pas d’hier. "La première remise de dette à un état remonte à 1290 en Angleterre, où Édouard Ier, par l’édit « d’expulsion des juifs », en profite pour effacer une partie des dettes de la couronne envers ses créanciers juifs. " Source : Wikipédia (5)

En réalité, les annulations totales ou partielles de dettes publiques contractées par des état sont légion. C’est le club de Paris, assemblée informelle de créanciers publics de 20 pays, sous la coordination de Bercy, qui décide de ces annulations.

Depuis 1983 et jusqu’en mai 2014, le Club de Paris a conclu plus de 430 accords relatifs à 90 pays endettés portant sur plus de 583 milliards de dollars (536 milliards d’euros) (6)

Prenons un exemple : l’annulation de la dette publique de la Côte d’Ivoire en 2012 : 3 Milliards d’euros (7)

Autre exemple : Annulation de 60 %de la dette du Nigéria en 2006 : 18 milliards de dollars (8)

On pourrait parler aussi de l’annulation de la dette de la Sierra Leone à hauteur de 363 Millions de dollars (9)

Une liste non exhaustive de ces annulations est disponible ici (10)

Le site du Club de Paris est accessible ici (11) Le rapport annuel 2014 du club de Paris est téléchargeable en cliquant ici (11 bis) On y apprend par exemple que l’allégement de la dette du Togo de 404 Millions de dollars a permis de faire passer le taux de croissance de ce pays de 2,5% à 5, 5 %. La restructuration de la dette du Pérou est aussi instructive.

Dernière annulation accordée le 24 juin 2015 : Effacement total de la dette du Tchad : 62,6 Millions de dollars. (12)

A-t- on à chaque fois expliqué en long et en large en quoi toutes ces annulations ont pesé sur la bourse des les ménages français comme cela a été fait pour la Grèce ? Évidemment non. On saisit alors le caractère propagandiste et mensonger des médias qui ont utilisé cet "argument" pour construire une opinion publique hostile aux demandes du gouvernement grec. Et on a illustré l’hostilité ainsi créée par des micro–trottoirs où l’on pouvait entendre par exemple : "ma petite retraite a tendance à diminuer et il faudrait que l’État me ponctionne pour payer celle des Grecs !"

Ainsi, entre autres exemples, le site de BFM TV indiquait que la dette grecque coûterait 48 milliards d’euros aux contribuables français soit 727 euros par contribuable, tout en précisant tout de même par ailleurs, que ce scénario catastrophe est hautement improbable ! (13)

Le journal Libération a avancé le montant de 650 euros par Français (14)

Le journal gratuit 20 minutes annonçait la somme de 600 à 700 euros par français en cas d’effacement de la dette grecque.(15)

Évidemment toutes ces évaluations sont farfelues car une dette est étalée dans le temps et le montant des remboursements dépend de cette durée non encore connue et qui peut être renégociée et dépend des décisions politiques futures concernant un effacement éventuel partiel ou total de la dette grecque. Personne n’est actuellement capable de prévoir quelle sera la conjoncture politique en Europe et en Grèce d’ici trois ans par exemple.

On pourrait faire la même remarque concernant l’aide au développement de la France dont le montant s’est élevé à 10,8 milliards de dollars en 2013. (16)

4) La puissance financière de l’Allemagne problématique.

On nous présente la puissance financière allemande comme solide voire exemplaire. Or il n’en est rien.

"Enfin, … jusqu’à quand les économistes de la BCE continueront-ils à cacher sous le tapis l’état pas franchement rassurant de la Deutsche Bank ? La situation délicate de ce géant aux pieds d’argile, embourbé dans une série de scandales et soupçonné de blanchiment d’argent, représente un danger considérable non seulement pour l’Europe mais pour l’économie mondiale. La Deutsche Bank vient d’écoper d’une amende de 2 milliards pour falsification du Libor, et est actuellement « aux prises avec quelque 6 000 litiges » juridiques ! À la mi-mars, ses filiales américaines ont été les seules, avec celles de Stantander, à ne pas passer les Stress Tests de la Fed. Mais le plus inquiétant est que le géant allemand, poursuivi outre-Atlantique pour évasion fiscale, détiendrait dans son portefeuille une bombe de plusieurs gigatonnes. Rien de moins que quelques trillions de produits à très haut 13 risque, voire toxiques. Sur leur montant exact, les chiffres les plus fous circulent. Il y en a qui parlent de 3 à 4 trillions, d’autres de quelques dizaines. Peut-être que le très pointilleux M. Draghi daignerait nous informer de ce qu’il en est au juste. Car lorsque cette bulle-là éclatera, le krach qui suivra, fera paraître celui de 1929 comme une partie de plaisir. C’est bien commode de présenter la Grèce, dont la dette ne représente même pas 2 % du PIB de la zone euro, comme le danger qui menacerait l’économie européenne, mais en tant que citoyens européens, nous avons tout de même le droit d’en savoir un peu plus long sur les pratiques plus que douteuses et surtout sur l’état de santé de la DB. Certes, le niveau de la TVA sur les pâtes à Athènes est un sujet d’importance cruciale, qui suscite à juste titre un intérêt mondial. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait s’agir là d’une manoeuvre de diversion bien commode, destinée à détourner l’attention de ce qui pose vraiment problème."

Source : site des économistes atterrés.. Article : "un coup d’état financier contre la Grèce".(17)

Indiquons au passage que ce site met en ligne des vidéos intéressantes accessibles en cliquant ici (18)

5) Ressources documentaires concernant la dette grecque.

Exposé détaillé sur la dette publique grecque : Wikipédia (19)

Tout comprendre sur la dette grecque en six étapes : France Culture (20)

6) Réponses à la propagande ant – igrecque.

Des Grecs répondent aux idées reçues diffusées à l’occasion du référendum. Article de Bastamag (21

Hervé Debonrivage)


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