Exactions d’extrême droite à Aix : jusqu’où ?

samedi 6 février 2016.
 

À Aix en Provence, les membres de groupes d’extrême droite multiplient les agressions sur des citoyens, militants et élus. Une marche identitaire a eu lieu samedi semant un peu plus le trouble.

Ce n’est pas un hasard si la centaine de jeunes d’extrême droite a défilé samedi 30 janvier dans les rues d’Aix à l’appel de Génération identitaire, flambeaux et slogans à l’appui. Avançant des revendications culturelles pour maquiller une marche « promotionnelle » là où le groupuscule prône en fait la haine et la terreur.

« Le 30 janvier », rappelle le communiqué de la section communiste locale, qui exige la dissolution de ces groupuscules violents, « est la date anniversaire de l’accession d’Hitler à la chancellerie d’Allemagne ». Un fait d’autant plus troublant que la manifestation aixoise a obtenu l’accord préfectoral et était encadrée ce soir-là par la police municipale : « Que les autorités, en plein état d’urgence, laissent se dérouler pareille offense à la République, est profondément scandaleux », dénoncent les communistes qui ont réagi aussitôt.

Cette marche lancée par Jérémy Piano (candidat FN aux dernières élections départementales), si « tranquille » apparaisse-t-elle, vient s’ajouter à une liste d’agressions en recrudescence dans la cité du Roy René, par des groupuscules gémellaires notamment l’Action française. En quelques mois, les exactions -répréhensibles pourtant- se sont multipliées : tentative d’incendie de local du PCF à Aix, agression des jeunes militants communistes, perturbation de rassemblement des militants des droits de l’Homme (cercle de silence), irruption dans une conférence à l’IEP, mais aussi menaces de mort sur le député socialiste Jean-David Ciot et nombreux coups portés à son attaché parlementaire, au directeur du Théâtre d’Aix, ou encore sur des citoyens lambda. Que fait la police ?

En tout, plus d’une dizaine de plaintes déposées au commissariat d’Aix depuis un an mais demeurées sans suite malgré les expertises médicales, les ITT (incapacités temporaires de travail) subies par les victimes, les films et témoins prouvant l’agression des responsables démasqués et ce sans parler des distributions de tracts incitant à la haine, en toute impunité, du côté des allées Provençales, chaque samedi matin.

Un climat d’autant plus délétère que tous ces groupuscules de Génération identitaire à l’Action Française se targuent sur les réseaux sociaux de participer à des manifestations fascisantes en Allemagne notamment.

Quelques semaines après la demande de dissolution de l’Action française (faction dont les membres s’affichent avec ceux du Front national et de Génération identitaire), par le député socialiste Jean-David Ciot, la question de la préhensibilité des groupuscules néo-fascistes est plus que d’actualité. D’autant plus dans une République qui entend se prémunir de toute forme de menaces terroristes et où la réponse du ministre de l’Intérieur est toujours vivement attendue.


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