L’émission « Vraiment politique » du Média a abordé la question de l’immigration

vendredi 12 octobre 2018.
 

Pour fendre et pourfendre LFI avec l’arme manipulatoire de l’immigration.

Sur Le Média, L’émission « Vraiment politique » présentée par Aude Lancelin a traité de la question de l’immigration.

Pour accéder à l’émission cliquez sur le lien suivant : https://www.lemediatv.fr/les-progra...

Le débat est assez bien mené et des arguments contradictoires s’affrontent normalement, comme c’est le cas dans un débat démocratique.

On remarquera que non seulement la thématique de l’immigration peut être instrumentalisée par l’extrême droite contre LFI, jugé laxiste ou angélique mais aussi par l’extrême gauche, le PCF, EELV, GénérationS qui accusent LFI et Mélenchon d’ambiguïté, lui reprochant d’avoir des propos anti migrants, et ce sans aucun scrupule à déformer ou tronquer les propos et les idées rapportés.

Et bien évidemment, les médias montent en épingle ces soi-disant divergences au sein de la gauche.

À l’évidence, ces groupuscules ne supportent pas que LFI devienne la première force politique susceptible de mettre en danger la caste ploutocratique dominante.

À l’affût du moindre écart de langage ou de propos sujet à interprétation, ces apparatchiks de clans en voie d’extinction, se ruent bêtement sur ce qu’ils considèrent être une bonne occasion d’affaiblir LFI.

Mais en réalité, que peuvent-ils gagner à ce petit jeu minable ? Rien. Et ce sont les mêmes, qui appellent à cor et à cri à l’union de la gauche ! C’est lamentable

Nous avons vu dans plusieurs articles comment la grande bourgeoisie utilise toutes les armes médiatiques pour neutraliser LFI. Le comportement de ces groupuscules hostiles à LFI sont intégrés à son plan de neutralisation. On comprend ainsi que les agents de l’action idéologique de l’appareil médiatique servent de porte-voix et d’amplificateur à leurs gémissements et aboiements.

Les esprits hostiles font feu de tout bois.

Examinons quelques procédés de manipulation à l’encontre de LFI.

Par exemple dire que la main-d’œuvre immigrée exerce une pression vers le bas sur les salaires (comme l’ont d’ailleurs expliqué Marx ou Lénine) ne signifie en rien que les immigrés en sont directement responsables. Pour Mélenchon et LFI les véritables responsables sont les capitalistes qui imposent cette situation. Cette technique complète celle de l’emploi de la main-d’œuvre étrangère par délocalisation des entreprises au niveau mondial.

Mais il faut se garder de toute généralisation abusive car toute main-d’œuvre immigrée n’est pas forcément moins chère.

De la même manière dire que le chômage exerce une pression sur les salaires et contraint les salariés à la docilité, ne signifie pas que ce sont les chômeurs qui sont responsables de cette situation Encore une fois, la responsabilité en incombe aux capitalistes. En outre, comme nous l’avons montré dans un autre article, l’immigration n’est pas la cause du chômage.

Dire que les immigrés contraints de s’expatrier seraient mieux à vivre dans leur pays si leurs conditions de vie étaient bonnes ne signifie pas : « les étrangers, dehors ! ». Un tel propos serait, selon les manipulateurs, ambigu ou destiné à racoler les électeurs d’extrême droite. Alors qu’en réalité, il ne s’agit que d’une banalité.

Dire que l’immigration n’est pas le problème ou un problème ne signifie pas qu’il n’existe aucun problème lié à l’immigration. Les professeurs des écoles, les assistantes sociales, et autres savent très bien que l’accueil des enfants de l’immigration pose différents problèmes pédagogiques (problème linguistique, culturel, alimentaire, sanitaire,…) Sous peine de se faire taxer d’irréalisme, il faut donc être capable d’expliquer pourquoi sur le plan économique et social, l’immigration n’est pas un problème

On voit donc comment il est facile de faire des procès d’intention ou de déformer les propos d’un militant ou d’un représentant de LFI.

Mais on peut aller encore plus loin : lorsque l’on dit qu’il n’y a pas de véritable concurrence entre la main-d’œuvre étrangère et la main-d’œuvre française du fait que les Français ne veulent pas occuper certains emplois–ce qui est vrai– on oublie de se poser la question bizarrement : pourquoi donc par exemple ces emplois dans la restauration, le bâtiment ou ailleurs ne sont pas prisés ou tout simplement pourvus par les Français ? Si un représentant de LFI pose une telle question, il sera accusé par un manipulateur groupusculaire de propager l’idée que les « les Français ne veulent pas travailler, sont des fainéants, sont trop exigeants.. »

La bonne réponse est connue : les conditions de travail et de salaire sont généralement pénibles et médiocres. Là encore, la responsabilité en incombe aux chefs d’entreprise ou à une politique gouvernementale ultralibérale s’attaquant au droit du travail et bloquant les salaires. Ce ne sont pas les travailleurs étrangers qui sont responsables de la vacance de ces postes de travail.

Ainsi, les libéraux comme l’extrême droite reportent la responsabilité de la situation à la fois sur le travailleur français et le travailleur étranger On comprend ainsi que ce genre de critique peut émaner aussi bien d’un électeur socialiste, d’un électeur de droite, d’un électeur d’extrême droite qui n’ont pas intégré dans leur analyse des rapports de classe. On voit donc combien il est facile de se faire manipuler quand l’on parle d’immigration.

Le programme de LFI, l’Avenir en commun précise bien les choses en matière d’immigration et on se rend compte de l’intérêt d’avoir un texte écrit de référence.

On comprend, en même temps, pour faciliter le brouillage des cartes, pourquoi les médias et les partis politiques concurrents se gardent bien de citer ou de faire connaître l’Avenir en commun.

On préfère ce référer à des personnalités pour pouvoir plus facilement manipuler leurs propos.

Un problème qui a été mal abordé dans l’émission est celui du populisme de gauche.

Sur ce point particulier, Aude Lancelin n’a pas su répondre correctement à l’objection du sociologue concernant le populisme de gauche. Ce dernier ne semble pas avoir compris de quoi il s’agissait.

Le sociologue a raison de dire que le mot populaire n’est pas vraiment synonyme de populiste de gauche

Mais les 2 interlocuteurs ne semblent pas savoir que dans la définition du populisme de gauche selon Chantal Mouffe, le « Eux » et l’oligarchie dominante (qui ne se confond pas avec l’élite au sens de l’extrême droite), c’était hier tout simplement La Grande Bourgeoisie ; et le « Nous » est l’ensemble des salariés du public et du privé, des travailleurs indépendants et d’un certain nombre de TPE PME. . Une telle définition du populisme de gauche n’exclut pas l’existence de rapports de classe, bien au contraire, mais rend plus large la notion de peuple qui ne se réduit pas simplement au prolétariat ouvrier par exemple

On n’est plus dans la problématique d’un « peuple de gauche » qui fait référence à une gauche électorale qui n’a plus grand sens, puisque le parti socialiste a détruit par sa politique néolibérale de droite la notion de gauche institutionnelle.

Pire, l’idée même de gauche est devenue un repoussoir pour une bonne partie des couches populaires qui se sont réfugiées dans l’abstention, le vote blanc et petite partie vers l’extrême droite. Le dégoût est tel qu’un certain nombre d’électeurs n’ont pas pardonné à Mélenchon d’avoir permis l’élection de François Hollande contre Sarkozy.

Il s’agit donc maintenant non pas de reconstruire un peuple de gauche, mais tout simplement de fédérer le peuple s’opposant à l’oligarchie capitaliste dominante malgré son hétérogénéité et sa diversité. Mélenchon a compris que ce peuple-là n’accordait plus aucune confiance aux accords à géométrie variable entre appareils politiques qui n’ont pour but que d’assurer la survie de ces appareils et les avantages de ceux qui en sont issus par leur rente électorale.

Pour faire face au populisme et au nationalisme d’extrême droite, Mélenchon construit un populisme de gauche internationaliste qui ne renie évidemment pas la notion de nation qui doit s’appuyer sur la souveraineté populaire.

Les structures partidaires en perdition ne sont plus adaptées au contexte politique actuel pour pouvoir fédérer le peuple.

C’est la raison pour laquelle Mélenchon et LFI ont développé la structure mouvement conciliant harmonieusement l’individuel et le collectif dans l’action de transformation sociale. Plasticité et porosité du mouvement s’articulent autour de son centre de gravité : l’Avenir en commun qui en assure la stabilité et la cohésion

C’est la raison pour laquelle les politicards de tout bord, les journalistes–chiens de garde ou les groupuscules hargneux ne font jamais référence à ce programme mais préfèrent jouer la carte de la personnalisation des comportements et des propos permettant toutes les manipulations.

Annexe

Analyse marxiste de l’immigration http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Immigration : au-delà des fantasmes la réalité de terrain et la vérité des chiffres. http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Immigration en France : mythes et réalités https://blogs.mediapart.fr/dominiqu...

Hervé Debonrivage


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