3 juillet 1905 La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat

dimanche 3 décembre 2006.
 

Le 3 juillet 1905, la République se séparait de la religion.

Cette date n’est pas simplement symbolique, elle marque le point d’aboutissement d’un long processus de laïcisation.

En 1881, les écoles étaient bien différentes de nos salles de cours actuelles. Les bonnes sœurs ou les curés enseignaient le français, les maths ou l’histoire-géo devant un crucifix, une icône de Jésus ou de Marie !

Entre 1881 et 1886, une série de lois transforma radicalement l’école. Après les avoir rendu obligatoires et gratuits, la troisième République chassa tous signes religieux des établissements scolaires. Mais il restait encore un problème de taille : nombre d’instituteurs, catholiques, restaient hostiles à la République et à ses valeurs de progrès et de justice sociale.

En 1886, la République s’attaque donc à la question des maîtres et laïcise le personnel enseignant. Désormais, l’ensemble des profs ne devait porter aucun signe confessionnel et respecter la laïcité. La religion devenait une affaire privée.

Le catéchisme fut remplacé par des cours de morale républicaine. L’objectif de cet enseignement était de faire comprendre aux élèves tous les biens faits du régime républicain et les valeurs qu’il incarnait.

La laïcité a donc commencé par l’école car l’enjeu était de taille. C’est bien à l’école que l’on éduque les futurs citoyens et l’on ne peut laisser à l’Eglise le soin de formater les cerveaux. Bien au contraire. La République n’est pas u régime neutre et le combat qu’elle mena contre la religion fut un combat décisif.

Les oppositions entre l’Eglise et l’Etat républicain se radicalisèrent en 1898 lors de l’affaire Dreyfus. Injustement accusé de trahison lors d’un procès truqué et expéditif, Dreyfus, de confession juive, fut envoyé à l’île du Diable, en Guyane française. Un certain nombre de républicains (Zola en tête) prirent sa défense. Les catholiques développèrent une campagne antisémite et accusèrent Dreyfus d’avoir trahi la France. Racisme, ordre, sécurité et pouvoir à l’armée voilà ce que réclamèrent les opposants de la République (des slogans utilisés par la droite actuelle...).

Mais la vérité éclata et Dreyfus fut gracié. La République devait agir.

C’est dans ce contexte qu’intervient la loi de 1905. Depuis 1801, le clergé était rémunéré par l’Etat et les curés étaient des fonctionnaires ! Désormais, l’Etat ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte. La République se sépare de l’Eglise et ne reconnaît dès lors plus aucune religion. La foi relève du domaine privée.

La loi de 1905 est donc une loi fondamentale pour nous Républicains. Il ne s’agit pas uniquement d’une victoire symbolique. La liberté de conscience est une des grandes valeurs qui nous ont été transmises par la Révolution de 1789. Nous sommes les héritiers de ces idéaux universels. Chacun est libre de croire ce qu’il veut. La laïcité constitue l’architecture du vivre ensemble, de l’égalité et du respect de tous. Elle est tournée vers ce qui unit les Hommes. Face aux intégrismes, son actualité est plus forte que jamais.

Selon Sarko, il faudrait réformer la loi de 1905 et renouer avec un enseignement spirituel. Pourquoi, il désirerait formater les cerveaux ?

Alors, face à la droite et au communautarisme de l’UMP, assumons-la franchement : faisons clairement le choix d’une société laïque.

Laïcité à l’Ecole et dans les services publics, mixité partout.

La liberté reste un combat actuel...

Par David Emain (PRS jeunes national)


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