La rhétorique : un outil pour convaincre ou pour manipuler.

samedi 8 janvier 2022.
 

Le macronisme se caractérise par une prédominance des paroles sur les actes, souvent en contradiction et par une abondance de discours médiatisés. Il est donc opportun de s’intéresser à la rhétorique.

Est paru le 14/10/2021 un livre intéressant de Clément Viktorovitch : Le pouvoir rhétorique . L’art de convaincre et de décrypter les discours. (Éditions du Seuil. 22 €)

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il est bien évident qu’en cette période de campagne électorale, ce livre peut constituer un outil fort intéressant.

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présentation du livre par l’auteur. (Vidéo)

https://www.youtube.com/watch?v=wkedNy si f5oYA

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Biographie de l’auteur sur Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3....

** De l’usage de l’émotion pour convaincre. À partir d’un discours de Victor Hugo sur la misère.

https://www.youtube.com/watch?v=u-f...

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L’auteur a été invité sur la chaîne Internet Thinker view : titre de l’émission : la militarisation de la langue.

On peut écouter cette intéressante émission en cliquant sur le lien suivant :

https://www.thinkerview.com/clement...

vers la fin de l’émission, l’expert en rhétorique analyse d’un point de vue technique le discours d’Éric Zemmour lors de sa déclaration de candidature. Son discours est fondé sur la manipulation des émotions renvoyant un monde imaginaire n’ayant pas de réalité factuelle mais purement idéologique.

** Dans l’utilisation des affects dans les discours politiques pour provoquer des émotions, il faut distinguer deux cas : – Soit le discours renvoie à une réalité matérielle ou spirituelle authentique, non falsifiée. Il s’agit alors seulement de convaincre en toute bonne foi.

– soit le discours renvoie à une réalité matérielle ou spirituelle biaisée, construit de toutes pièces falsifiée. Dans ce cas il y a manipulation.

** Voir aussi :

Rhétorique et polémique. Source : Cairn info

Pour une archéologie de la polémique dans la rhétorique de l’Antiquité par Cristina Pepe

Dans Polémique et rhétorique (2010), pages 49 à 63

L’essence de la polémique réside d’abord dans son étymologie : tirée du grec polemikos (« qui concerne la guerre »), elle est un combat par les mots. Bien évidemment, il demeure un double déplacement métaphorique entre guerre et parole : la guerre est vidée de son premier contenu sémantique lié à l’action physique, et le corps à corps a été absorbé dans le mot à mot ; la parole est devenue une arme, un outil d’action sur le ou les destinataires, et non seulement un intermédiaire, un médiateur de la communication.

Dans les pages qui suivent, je me proposerai d’effectuer, en un certain sens, une archéologie du concept de polémique – archéologie qui prend ses racines dans la réflexion approfondie sur les formes et les fonctions de la parole menée dans les cultures grecque et romaine. La première partie de cette enquête vise à reconstruire la naissance du rapprochement conceptuel entre l’idée de guerre et celle de parole, rapprochement qui est à l’origine du mot « polémique ». J’essaierai ensuite d’avancer quelques pistes pour explorer les rapports étroits, mais néanmoins problématiques, entre polémique et rhétorique.

Penser leurs rapports conduit à entrevoir des marges d’interférence, des zones de tension : en effet, l’une et l’autre prévoient un adversaire, supposent un contre-discours antagoniste, renvoient à la parole d’autrui, et définissent la victoire comme but de l’entreprise oratoire. En ce qui concerne l’Antiquité, la rhétorique s’approprie, pour ainsi dire, la polémique ; elle fait de la « guerre par les mots » intéressantes un rite social défini où les orateurs s’affrontent, à l’instar de soldats armés, pour gagner, c’est-à-dire conquérir l’adhésion d’un auditoire déterminé…

Lire la suite en utilisant le lien suivant :

Rhétorique polémique.

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Pour une archéologie de la polémique dans la rhétorique de l’Antiquité Cristina Pepe

Dans Polémique et rhétorique (2010), pages 49 à 63

L’essence de la polémique réside d’abord dans son étymologie : tirée du grec polemikos (« qui concerne la guerre »), elle est un combat par les mots. Bien évidemment, il demeure un double déplacement métaphorique entre guerre et parole : la guerre est vidée de son premier contenu sémantique lié à l’action physique, et le corps à corps a été absorbé dans le mot à mot ; la parole est devenue une arme, un outil d’action sur le ou les destinataires, et non seulement un intermédiaire, un médiateur de la communication.

Dans les pages qui suivent, je me proposerai d’effectuer, en un certain sens, une archéologie du concept de polémique – archéologie qui prend ses racines dans la réflexion approfondie sur les formes et les fonctions de la parole menée dans les cultures grecque et romaine. La première partie de cette enquête vise à reconstruire la naissance du rapprochement conceptuel entre l’idée de guerre et celle de parole, rapprochement qui est à l’origine du mot « polémique ». J’essaierai ensuite d’avancer quelques pistes pour explorer les rapports étroits, mais néanmoins problématiques, entre polémique et rhétorique.

Penser leurs rapports conduit à entrevoir des marges d’interférence, des zones de tension : en effet, l’une et l’autre prévoient un adversaire, supposent un contre-discours antagoniste, renvoient à la parole d’autrui, et définissent la victoire comme but de l’entreprise oratoire. En ce qui concerne l’Antiquité, la rhétorique s’approprie, pour ainsi dire, la polémique ; elle fait de la « guerre par les mots » intéressantes un rite social défini où les orateurs s’affrontent, à l’instar de soldats armés, pour gagner, c’est-à-dire conquérir l’adhésion d’un auditoire déterminé…

Lire la suite en utilisant le lien suivant : https://www.cairn.info/polemique-et...

** Remarquons que ce texte sur la polémique garde toute son actualité. Dans un régime dit démocratique un mouvement politique menaçant de prendre le pouvoir en remettant en cause les privilèges de la caste dominante est combattue par des mots et non pas par des armes à feu. La polémique est une technique de neutralisation.

Mais la frontière entre l’usage des armes du langage et des armes de guerre peut être minces. Ainsi, une manifestation n’utilisant que des protestations verbales peut être combattu par des armes de guerre (cas des manifestations des Gilets jaunes par exemple)

Le polémiste Éric Zemmour peut, par l’usage d’un discours discriminatoire, provoqur usage symbolique d’armes à feu.

** Une histoire de la rhétorique à l’usage des collégiens et lycéens : https://eduscol.education.fr/odysse...

** La novlangue libérale. La rhétorique du fétichisme capitaliste Alain BihrPage deux, Lausanne, 2007, 236 pages, 16 euros. Présentation de ce livre dans : Le Monde diplomatique

https://www.monde-diplomatique.fr/2...

Hervé Debonrivage


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