Le débat actuel sur le pouvoir d’achat des Français repose avec une certaine acuité la question du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits, entre revenus du travail et revenus du capital.
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Préambule
Probablement conseillés par des cabinets de conseil en ingénierie sociale de manipulation, une fois de plus, les macroniens utilisent une expression employée par leurs adversaires politiques (laNUPES) pour en falsifier le sens : en l’occurrence « partage de la valeur » réduite ici à l’octroi de primes « pouvoir d’achat » par les employeurs. On remarque tout de suite le caractère non structurel, c’est-à-dire non permanent, non universel et aléatoire de ce type de versement. Celui-ci est exempté des cotisations sociales et n’entre pas dans le calcul de la retraite.
En macroéconomie, lorsque l’on parle de partage de la valeur ajoutée, c’est le partage du PIB entre la somme des salaires et la somme des profits sachant que les cotisations sociales sont considérées comme salaires indirects et les pensions de retraite comme salaires différés. Comme il a été dit par plusieurs représentants de la nouvelle union populaire, ces primes ne permettent même pas de neutraliser l’inflation en 2022.
Remarquons que ce procédé ne se réduit pas à une simple manœuvre politicienne de bas étage mais constitue un moyen redoutable de brouillage idéologique et « d’essorage sémantique » altérant le sens non seulement d’un mot mais d’un concept.
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Ce n’est pas la première fois que nous abordons sur ce site la question du partage de la valeur ajoutée mais nous avons retenu ici un article de bon niveau qui nous a semblé honnête intellectuellement, ce qui est loin d’être toujours le cas lorsque l’on aborde cette question sensible puisque au cœur du fameux conflit historique entre capital et travail. Le lecteur peut retrouver les graphiques mentionnés dans le texte sur le site – source dont on a indiqué l’URL.
Rappelons que l’on appelle déformation de la valeur ajoutée, le fait que le partage de cette valeur se réalise au cours du temps au détriment des salaires et à l’avantage des profits.
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Source : École Normale Supérieure de Lyon
https://ses.ens-lyon.fr/articles/co...
Propos recueillis par Anne Châteauneuf-Malclès et Pascal Le Merrer pour SES-ENS.
Publié le 28/09/2018
Auteur(s) - Autrice(s) : Sophie Piton
Le partage de la valeur ajoutée revient comme un thème majeur de recherche en économie.
Les dernières décennies ont en effet été marquées par une déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment du travail. Dans cette interview, Sophie Piton nous éclaire sur les différentes causes de cette tendance de long terme, aujourd’hui discutées par les économistes : le progrès technique, la mondialisation, le renforcement de la concentration, les changements de gouvernance dans les grandes entreprises.
[Une modification du rapport de force entre détenteurs du capital et salariés : voir plus loin]
(Cette ressource fait partie de notre dossier : CEPII - L’économie mondiale 2019.)
Sophie Piton est macroéconomiste au CEPII. Elle a effectué un doctorat de science économique à PSE-École d’économie de Paris et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction d’Agnès Benassy-Quéré. Elle travaille principalement dans deux domaines de recherche : l’intégration internationale (sa thèse porte sur les déséquilibres macroéconomiques en Europe) et le partage du revenu entre travail et capital au niveau macroéconomique.
Sophie Piton a rédigé avec Antoine Vatan le chapitre "Le partage de la valeur ajoutée : un problème capital" dans L’économie mondiale 2019 (La Découverte, coll. Repères, septembre 2018).
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Quelles sont les grandes tendances de l’évolution du partage de la richesse dans les pays européens et aux États-Unis sur les dernières décennies ?
Dans l’ensemble des pays du monde, la part de la valeur ajoutée distribuée aux salariés a baissé depuis le début des années 1980. Il s’agit d’une tendance de long terme que l’on observe aussi bien dans les pays avancés que dans les pays en développement (Karabarbounis & Neiman, 2014). L’Europe et les États-Unis enregistrent une baisse de cette part (part des traitements, salaires, et cotisations sociales dans la valeur ajoutée) de même ampleur depuis 1980. Elle passe de 68 % à 60 % dans les pays européens et de 65 % à 58 % aux États-Unis, et ce en dépit de l’augmentation des cotisations sociales (graphique 1) [1].
Mais le profil de la baisse diffère. En Europe, la part salariale diminue fortement entre 1980 et 2000 et stagne depuis. Les États-Unis affichent une dynamique inverse. Cette part stagne jusqu’au début des années 2000, puis chute. De plus, la crise financière de 2007-2008 semble n’avoir eu que peu d’effets aux États-Unis, alors qu’en Europe un rebond apparaît. Ces différences ne remettent toutefois pas en question la tendance de plus long terme, qui est celle d’une baisse de la part salariale. Cette baisse concerne la majorité des pays européens. En France et en Allemagne par exemple, la part salariale a perdu 3 points tous les dix ans en moyenne depuis 1980. L’exception la plus notable est celle du Royaume-Uni, où la part salariale a légèrement augmenté (de 1 point en moyenne tous les dix ans depuis 1980). Dans ce pays, la part salariale a en fait baissé dans les années 1970.
Graphique 1 : Évolution de la part du travail dans la valeur ajoutée en Europe et aux États-Unis, 1950-2015
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Comment ces évolutions sont-elles prises en compte dans les modèles des macroéconomistes ?
La majorité des modèles macroéconomiques considère encore aujourd’hui que la répartition du revenu national entre travail et capital est stable en longue période, en s’appuyant sur les faits stylisés de la croissance mis en évidence par Kaldor [2].
Les cadres théoriques des macroéconomistes ne sont donc plus en adéquation avec les faits stylisés, à savoir le recul de la part du travail depuis le début des années 1980. Ils sont alors moins pertinents pour saisir les dynamiques macroéconomiques à l’œuvre dans les économies actuelles, en particulier la montée des inégalités.
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Quel rôle a joué le progrès technologique dans cette déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment des salariés ?
Le progrès technologique, du fait de l’automatisation de nombreuses tâches ou du développement de l’intelligence artificielle par exemple, entraînerait une « course entre l’homme et la machine ». C’est ce que mettent en avant Karabarbounis et Neiman (2014) dans un article publié en 2014. Les auteurs montrent que le progrès technologique fait baisser le prix de l’investissement (des machines) relativement aux prix à la consommation, ce qui incite les entreprises à remplacer du travail par du capital, et accumuler ainsi plus de capital productif.
Une deuxième explication souligne l’utilisation croissante, dans la production, d’actifs immatériels tels que les brevets, la recherche et développement, ou encore les logiciels (Koh, Santaeulàlia-Llopis et Zheng, 2016). L’inclusion de ce type d’actifs immatériels dans les récentes réformes de la comptabilité nationale a pu participer à la plus forte accumulation du capital.
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Pourquoi cette explication par le progrès technologique n’est pas suffisante à vos yeux pour comprendre l’augmentation de la part des revenus du capital la valeur ajoutée ?
Les deux explications technologiques s’attachent surtout à expliquer l’accumulation croissante du capital productif. Or l’augmentation de la part des revenus du capital dans la valeur ajoutée (et son corollaire, la baisse de la part des revenus du travail) s’explique surtout par une augmentation de la part des profits, ou plus généralement du rendement du capital. Les profits sont ce qui reste de la valeur ajoutée après déduction des rémunérations du travail (ce qui donne l’excédent brut d’exploitation), déduction du remplacement du capital usé (on obtient ainsi l’excédent net d’exploitation), et une fois payé l’ensemble des charges, intérêts sur les dettes et impôts (le solde correspond au compte du revenu d’entreprise, l’équivalent dans la comptabilité nationale des profits courants avant distribution). Ces profits sont utilisés pour payer les actionnaires (sous forme de dividendes et de rachats d’actions), ou peuvent aussi être réinvestis à l’étranger, investis dans les moyens de production ou encore mis en réserve. Entre 1980 et 2015, la part des profits dans la valeur ajoutée a augmenté de 7 points aux États-Unis, et de 19 points en Europe, contribuant fortement à l’augmentation de la part revenant au capital (graphique 2).
Graphique 2 : Évolution de la part des profits et des rémunérations des actionnaires dans la valeur ajoutée des sociétés non financières
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Quelles autres évolutions structurelles sont à l’origine de la croissance des revenus du capital ?
Deux explications sont avancées pour expliquer l’augmentation des profits. Une première s’intéresse à la marge que font les entreprises lors de la vente de leur production, soit l’écart entre leur prix de vente et leurs coûts de production. Cette marge aurait beaucoup augmenté depuis le début des années 1980. En cause, une concentration accrue de l’activité économique qui augmenterait le pouvoir de marché des plus grandes entreprises. Autor et al. (2017) font ainsi le constat que les États-Unis sont de plus en plus dominés par des entreprises « superstars » – comme Google ou Apple.
L’évolution des profits est aussi à relier à des changements dans la gouvernance des entreprises. Une part accrue de ces profits est distribuée aux actionnaires, sous la forme de dividendes ou de rachats d’actions. Cette évolution reflète le passage depuis les années 1980 d’un capitalisme contractuel à un capitalisme financiarisé, facilité par la globalisation financière (Michel Aglietta, 2017). Ce dernier a pour principe la maximisation de la valeur actionnariale, en cherchant à réduire le plus possible la part salariale dans le revenu global.
Enfin, au-delà de l’explication par les profits, d’autres hypothèses ont également été avancées pour comprendre la baisse de la part salariale. Notamment la diminution du taux de syndicalisation et l’affaiblissement du pouvoir de négociation des salariés, mais celui-ci n’est pas observé (ou difficilement mesurable). Le rôle des délocalisations et du commerce international a également été questionné. Or, la baisse de la part salariale concerne l’ensemble des secteurs et non pas seulement les secteurs les plus exposés à la concurrence internationale. Cela laisse penser que le commerce international ne joue au final qu’un rôle secondaire dans l’explication de cette tendance, ou agit de façon indirecte notamment en participant à la concentration accrue des entreprises (Van Reenen, 2018).
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Si la concentration est une explication majeure, peut-on en inférer que la politique de la concurrence est un moyen efficace d’infléchir les évolutions structurelles du partage de la valeur ajoutée ?
Le rôle des structures de marché dans ces évolutions a largement été discuté aux États-Unis, à l’occasion du symposium annuel des banquiers centraux qui a eu lieu à Jackson Hole en août dernier. A cette occasion, Van Reenen (2018) suggère que la concentration accrue des entreprises américaines ne provient pas tant d’une faiblesse dans la politique de concurrence. L’émergence des entreprises « superstars » a pu être facilitée par la nature des innovations technologiques ou par la globalisation – des évolutions qu’une seule politique de la concurrence peut difficilement infléchir. Néanmoins, plusieurs chercheurs pointent le rôle de plus en plus important de ces monopoles sur le marché du travail, pouvant affaiblir le pouvoir de négociation des salariés. Ces entreprises peuvent également profiter de leur situation pour fixer des prix plus élevés. Dans ce cas, la politique de la concurrence permettrait d’infléchir de telles conséquences d’une concentration accrue.
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Peut-on imaginer une bonne combinaison de politiques économiques afin de favoriser le retour à un partage de la valeur ajoutée plus équitable ?
Avant même de réfléchir à des politiques économiques qui viseraient à changer le partage de la valeur ajoutée, il est important de se poser la question à savoir quel est le « bon » niveau de la part salariale. Ensuite, postuler que la baisse de cette part provient essentiellement du progrès technologique pose la question des effets inégalitaires de l’innovation, source pourtant importante de croissance économique. Considérer que cette déformation provient d’un accroissement de la concentration et des rentes qui en résultent amène à repenser le rôle des structures de marché. Enfin, postuler que ces évolutions reflètent une gouvernance centrée sur la maximisation de valeur pour les actionnaires invite à une remise en cause du capitalisme financiarisé.
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Références
Aglietta M. [2017], "Capitalisme : les mutations d’un système de pouvoirs", in CEPII, L’économie mondiale 2018, La Découverte, coll. Repères, p.24-41.
Autor D., Dorn D., Katz L.F., Patterson C., Van Reenen J. [2017], "The fall of the labor share and the rise of superstar firms", NBER Working Paper n°23396.
Karabarbounis L., Neiman B. [2014], "The global decline of the labor share", The Quarterly Journal of Economics, vol. 129, n°1, p.61-103.
Koh D., Santaeulàlia-Llopis R., Zheng Y. [2016], "Labor share decline and intellectual property products capital", Working Papers n°927, Barcelona Graduate School of Economics.
Piton S., Vatan A. [2018], "Firm ownership and the labour share", Document de travail du CEPII, à paraître.
Van Reenen J., "Increasing differences between firms : Market power and the macro-economy", papier présenté au Symposium 2018 de Jackson Hole, août 2018.
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Pour aller plus loin
Intervention de Sophie Piton à la conférence de présentation de L’économie mondiale 2019 au CEPII le 12 septembre 2018 : diaporama "Quelle approche macroéconomique pour cerner le partage de la VA ?" et table ronde.
Piton S. et Vatan A., "Partage de la valeur ajoutée. Une déformation au détriment du travail", in Bensidoun I. et Couppey-Soubeyran J. (dir.), Carnets graphiques, CEPII, 2018, p.80-81.
Antoine Vatan, "La baisse de la part salariale : reflet de la montée en puissance des investisseurs institutionnels ?", Lettre du CEPII, n°396, février 2019.
Sur SES-ENS : Guillaume Allègre, "Les inégalités en Europe durant la Grande Récession", février 2018.
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Notes
[1] Ces estimations s’appuient sur des données de comptabilité nationale, plus appropriées pour saisir les évolutions structurelles dans l’ensemble de l’économie et pour réaliser des comparaisons internationales. Pour davantage de précisions concernant le calcul de la part dans la valeur ajoutée des revenus du travail et des revenus du capital, on pourra consulter : Sophie Piton et Antoine Vatan, "Répartition de la valeur ajoutée entre revenus du travail et du capital : de quoi parle-t-on ?", Blog du CEPII, 10 janvier 2018.
[2] Nicholas Kaldor [1957], "A Model of Economic Growth", Economic Journal, Vol. 67, n°268, p.591-624. Nicholas Kaldor [1961], "Capital Accumulation and Economic Growth", in Lutz and Hague (eds.), The Theory of Capital, Macmillan et St. Martin’s Press, p.177-222.
Mots-clés associés : La mondialisation Les inégalités
2 Une analyse marxiste de la déformation de la valeur ajoutée en relation avec la crise systémique du capitalisme
Il est possible de donner une explication marxiste relativement simple de cette déformation de la valeur ajoutée au cours de l’histoire contemporaine.
Pour ne pas être trop long, je simplifie ici quelque peu la présentation. Donc que pour Marx, la valeur (d’échange) d’une marchandise (bien ou service) est défini par le temps de travail social moyen nécessaire à sa production. Il s’agit donc ici d’un travail abstrait en comprenant que la valeur est par essence pour social sultan d’un rapport de force entre capital et travail.
La valeur de la force de travail est définie comme la somme des valeurs des marchandises consommées par le travailleur pour se reproduire, lui et sa famille, comme force de travail est représenté par la lettre V comme capital variable.
La machine y comprise un robot ne crée pas de valeur mais transmet une part de sa valeur au produit ou service fabriqué. D’où la distinction entre travail vivant (humain) et travail mort
La valeur VL d’une marchandise se décompose en trois agrégats : VL =C + V + PL
C : constant ; vie : capital variable ; PL : plus-value
Le taux de profit est défini par Karl Marx dans le capital par la formule :
T = PL : (C + V)
C étant le capital constant, V le capital variable (valeur de la force de travail exprimé monétaire ment par le salaire) ; PL et la plus-value exprimée monétaire ment par le profit.
La productivité consiste à produire plus de marchandises en un temps donné : cela a pour effet de diminuer la valeur unitaire des marchandises produites et par voie de conséquence la valeur de la force de travail.
l’augmentation de la productivité notamment par la mécanisation de la production des biens et services impactant aussi bien le travail manuel qu’intellectuel a pour effet d’augmenter le capital constant et de diminuer le capital variable.
Cela se traduit par la hausse de la composition organique du capitalC/V.
Rappelant que ce capital constant et le capital investi en machines, énergie, matières premières…
Faisons intervenir cette composition organique dans le taux de profit : on divise le numérateur et le dénominateur de l’expression précédente par V. On obtient :
T = (PL/V) : (1 + C V) ainsi, la hausse tendancielle de la composition organique du capital a pour effet une baisse tendancielle du taux de profit.
Pour contrecarrer cette baisse, le capitaliste doit augmentait le numérateur PL/V, c’est-à-dire augmenter le profit au détriment du capital variable V , c’est-à-dire répartir la valeur ajoutée V + PL à l’avantage du profit PL. On explique ainsi la déformation du partage de la valeur ajoutée.
Ce que Marx appelle la contradiction fondamentale du capitalisme résulte de la formule précédente.
Pour diminuer la valeur de la force de travail V, le capitaliste utilise ce que Marx appelle la plus-value relative, c’est-à-dire répartir dans la journée de travail un temps social minimum pour la valeur V et un temps maximum pour la valeur PL. Pour ce faire, on utilise la mécanisation, la rationalisation de l’organisation du travail. Mais cela nécessite une augmentation du capital constantC (achat de machines, ordinateurs, robots…) cela a pour effet d’augmenter la composition organique du capital et par conséquent de diminuer le taux moyen de profit.
L’allongement de la durée de la journée de travail ou de la semaine de travail n’étend plus facilement possible dans les pays développés en raison des luttes sociales et de la construction d’un droit du travail, l’allongement de la période d’activité en reculant l’âge de la retraite constitue un moyen, sur le long terme de rétablir ce que Marx appelait la plus-value absolue. (Augmentation de la plus-value par allongement de la durée du travail)
l’allongement de la durée de la vie active par recul de l’âge à la retraite à 65 ans par exemple constitue donc un moyen de déformation de la valeur ajoutée
On peut remarquer l’acharnement des libéraux à remettre en cause la limitation de la durée hebdomadaire du travail par différents procédés en obligeant notamment les salariés à effectuer des heures supplémentaires pour avoir un salaire suffisant pour vivre.
La défiscalisation des heures supplémentaires entre dans cette stratégie.
Revenons un instant sur la composition organique du capitalC V dont la hausse entraîne la diminution du taux de profit moyen.
Le quotient C/V augmente siI C augmente et vit diminue ou stagne.
La baisse stagnation de V par la mécanisation, la rationalisation du travail couplé avec de nouvelles techniques de management, la mise en concurrence des travailleurs sur un marché du travail mondialisé, l’entretien d’un « chômage structurel » atteint désormais une limite explosive d’autant que la productivité du travail devient de plus en plus faible comme on va le voir ci-dessous.
Sinon calcul depuis 1950 les moyennes décennales des taux de productivité, on constate que la productivité ne fête que décroître est atteint une situation de stagnation : les augmentations de gains de productivité par le développement de l’informatique sont inférieures à ce obtenu par l’industrialisation. Ce phénomène donne une raison aux capitalistes d’allonger l’âge de la retraite.
Remarquons aussi que la hausse du prix des matières premières ces dernières années aggravées par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine a pour effet d’augmenter le capital constantC comme la valeur du capital variable stagne, le quotientC/V augmente considérablement ce qui aggrave la crise du capitalisme notamment aux États-Unis dont l’hégémonie économique est remise en cause notamment par la Chine. Dans un texte contexte, on ne peut écarter la menace d’une guerre l’initiative des USA suivis par leurs vassaux européens.
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Nous avons ci-dessus simplifié quelque peu les choses. Si l’on veut être plus précis, ce qui va nous permettre d’avoir une vision marxiste de l’inflation, pour rester dans l’actualité, précisons ce qu’est le prix d’une marchandise de si l’on considère le taux de profit commun taux général moyen résultant de la péréquation de taux de profit dans différentes branches, la définition du taux de profit permet d’écrire : P R = T (C + V) la plus-value PL devenant ainsi le profit PR. ; Nous avons gardé la même notationT pour le taux moyen de profit.
La valeur VL de la marchandise devient alors le prix : P=C + V + PR = C + V + T (C + V). On ne tient :
P= (1 +T) (C + V) il peut donc exister trois causes de l’augmentation des prix : une augmentation du capital constant notamment par augmentation du prix des matières premières et de l’énergie ; une augmentation des salaires ; une augmentation du taux moyen de profitT.
On assiste éditer une augmentation du taux de profitT des dividendes versés au sein des grosses sociétés vitalistes et à une augmentation du prix des matières premières et de l’énergie qui a un caractère spéculatif.
La déformation de la valeur ajoutée permet de freiner la baisse tendancielle du taux de profit et permet sur une période donnée une hausse de ce taux.
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Pour tenir compte de la financiarisation de l’économie et du passage d’un capitalisme managérial à un capitalisme actionnarial il faudrait intégrer dans la valeur ajoutée le profit bancaire comme l’expliquer, il y a quelques années, l’économiste Michel Husson.
Remarquons aussi dans la composition statistique des salaires, les plus élevés progressent plus vite que les plus faibles.
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En utilisant des lunettes marxistes, on constate qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, sinon que celui-ci devient de plus en plus chaud avec le réchauffement climatique !
Le « jeune Macron » avec son équipe ne fête donc que perpétuer des mécanismes du fonctionnement capitaliste qui n’ont pas fondamentalement changé depuis le 18e et XIXe siècle.
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Annexe
Site du Centre d’Étude de Politique Internationale (CEPI) http://www.cepii.fr/ ** En complément de cet article, on peut se référer à une vidéo très intéressante de Jean-Marie Harribey, économiste. En finir avec le capitalo virus. Une alternative possible https://www.amis.monde-diplomatique...
** Hervé Debonrivage
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