Trump le commis en chef du complexe militaroindustriel nord américain.

mercredi 7 mai 2025.
 

Trump n’est pas un belliciste mais n’est pas non plus un pacifiste car il veut développer l’industrie de l’armement. Sur ce plan, il ne se coupe pas des néoconservateurs.

L’administration de Donald Trump a annoncé un projet de budget militaire historique d’environ 1 000 milliards de dollars pour l’année fiscale 2026, un montant record jamais atteint auparavant. Cette annonce a été confirmée par Trump le 7 avril 2025, lors d’une rencontre à la Maison-Blanche, où il a justifié cette augmentation en évoquant les « tensions dans le monde » et la nécessité de renforcer rapidement l’armée américaine. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a également corroboré cette information sur X, déclarant qu’un budget de 1 000 milliards pour le département de la Défense était en préparation. Ce montant représente une augmentation d’environ 50 milliards de dollars par rapport aux projections précédentes et dépasse largement les 892,5 milliards votés pour la défense en 2024. Toutefois, il reste incertain si ce budget inclut uniquement les dépenses du Pentagone ou l’ensemble du budget de la défense nationale, qui englobe d’autres agences.

Cependant, cette hausse s’accompagne de certaines contradictions. Par exemple, le Pentagone prévoit de réduire de 8 % les budgets internes des forces armées et de licencier des dizaines de milliers d’employés civils pour réallouer ces fonds à la modernisation militaire, notamment dans les technologies avancées et les programmes nucléaires. De plus, des critiques, notamment sur X, soulignent que ce budget colossal pourrait principalement enrichir les industriels de l’armement plutôt que combler un supposé retard militaire face à des puissances comme la Russie ou la Chine.

Liens potentiels avec l’industrie de l’armement :

Stephen Feinberg est une figure notable. En tant que PDG de Cerberus Capital Management, il gère des investissements dans divers secteurs, y compris des entreprises liées à la défense. Feinberg a été nommé par Trump comme secrétaire adjoint à la Défense, ce qui suggère une proximité avec l’administration et un rôle direct dans les politiques de défense. Sa fortune est estimée à 5 milliards de dollars.

Elon Musk, bien qu’il ne soit pas un milliardaire de l’armement au sens strict, dirige SpaceX, qui a des contrats significatifs avec le Département de la Défense des États-Unis, notamment pour des lancements de satellites et des missions spatiales. Musk est un proche conseiller de Trump, codirigeant le Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE). Sa fortune est estimée à environ 326 milliards de dollars en avril 2025.

Industrie de l’armement et influence politique :

L’industrie de l’armement aux États-Unis, représentée par des entreprises comme Lockheed Martin, Boeing, ou Raytheon, est influente via des lobbies comme la National Rifle Association (NRA), qui soutient fortement Trump. Cependant, les dirigeants de ces entreprises ne sont pas des milliardaires individuellement identifiés comme proches de Trump dans les sources disponibles.

Trump bénéficie de dons importants de lobbies pro-armes, mais les figures clés de ces lobbies ne sont pas des milliardaires notoires. Les contributions financières viennent souvent d’organisations plutôt que d’individus identifiés. En demandant au gouvernement des pays de l’union européenne de consacrer 5 % de leur PIB à la défense, il favorise à terme l’industrie de l’armement aux États-Unis puisque 64 % des armes européennes sont achetées aux fournisseurs d’armes américains.

Le temps : un portefeuille juteux de clients pour le complexe militairo industriel US.

La plupart des États membres de l’UE sont également membres de l’OTAN, une alliance dominée par les États-Unis. Les chefs d’État européens, dans leurs décisions d’achat d’équipements militaires, sont influencés par des considérations d’interopérabilité avec les standards de l’OTAN, souvent alignés sur les équipements américains. Par exemple, des pays comme la Pologne ont massivement investi dans des armements américains (F-35, systèmes Patriot) pour renforcer leur alliance avec Washington, ce qui reflète une relation indirecte via des choix stratégiques.

Contrats Foreign Military Sales (FMS) : Les États-Unis utilisent les FMS pour conditionner la vente d’armes à des garanties de sécurité, ce qui renforce la dépendance européenne envers l’industrie américaine. Les chefs d’État, en approuvant ces contrats, participent indirectement à la consolidation des intérêts des industriels américains comme Lockheed Martin ou Boeing.

La guerre en Ukraine : une poule aux œufs d’or pour l’industrie de l’armement nord américaine.

Après l’installation en Ukraine du nouveau gouvernement pro européen et pro américain le 24 février 2014, selon les sources du ministère de la défense nord américain, les États-Unis ont apporté une aide de 2,7 milliards de dollars entre avril 2014 et février 2022 pour le renforcement de l’armée ukrainienne : arme, logistique, formation.

Ceci n’inclut pas le coût de l’implantation de 12 bases de la CIA notamment dans le Donbass utilisant un matériel de surveillance, de détection et de renseignements sophistiqués en relation aussi avec les services de recherche de l’industrie militaire nord-américaine.

Après l’intervention militaire russe du 24 février 2022, le complexe militaro industriel américain peut enfin tourner à un rythme soutenu.

Depuis cette date, les états – vassaux des États-Unis de l’UE vont tripler leur importation d’armes des États-Unis.

Le grand commis Témp ayant fait des promesses électorales de retrait des États-Unis de la guerre en Ukraine, les représentants de l’oligarchie militaro financière lui demande de faire continuer le travail par les vassaux européens pour que la poule continue à pondre ses œufs en obus et en missiles l’UE n’ayant pas la capacité industrielle et en énergie de produire les armes nécessaires malgré ses bruyantes déclarations.

Donald a bien fait passer l’ordre de consacrer 5 % de votre PIB en armement !

Ainsi, en prétendant se démarquer du processus de négociation, en s’acharnant à poursuivre la guerre, les dirigeants européens exécutent en réalité ce que souhaite le grand Commis Trimp qui n’est pas un grand comique.

En prime : le plan géo stratégique des États-Unis est réalisé à merveille : Freiner le développement de la fédération de Russie en l’obligeant à investir dans des dépenses d’armement et non dans des produits manufacturés pour la consommation.

Casser les liens entre l’Europe et notamment l’Allemagne et la Russie d’une manière durable.

Affaiblir le potentiel économique de l’union européenne par la hausse du prix de l’énergie avec un certain relais de la hausse des tarifs douaniers. Aspiration d’une partie de l’industrie européenne notamment allemande vers les États-Unis.

Seuls échecs : le rapprochement de la Chine et de la Russie et le développement des BRICS.

Cerise sur le gâteau : le mécontentement social important provoqué ainsi par une crise économique et financière européenne va permettre une prise de pouvoir progressive par l’extrême droite dans la quasi-totalité des états européens pour perpétuer le pouvoir de l’oligarchie financière et industrielle. Le pouvoir politique nord-américain n’est évidemment pas le seul responsable d’une telle situation : une social-démocratie européenne moribonde ayant abandonné depuis longtemps la défense des intérêts des classes populaires, des dirigeants hors-sol méprisants au plus haut point les intérêts matériels et moraux des populations qu’ils sont censés diriger, une gauche radicale minoritaire, qui plus est, n’a pas forcément compris l’ampleur de tous les enjeux géostratégiques d’une situation internationale complexe.

**

Hervé Debonrivage

Voici brièvement résumé le développement du schéma géostratégique des États-Unis sur la guerre en Ukraine en relation avec le complexe militaro-industriel nord américain.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message