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Les échanges économiques entre la France et les États-Unis. Partie 1
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Nous étudions les échanges économiques entre la France et les États-Unis en examinant d’abord l’implantation des entreprises françaises aux États-Unis et les exportations **
Nous examinons ici en détail les rapports économiques entre la France et les États-Unis d’Amérique. Cette étude se partage en deux parties : une première partie traite de l’implantation des entreprises françaises aux États-Unis et au exportation de la France vers les États-Unis. La deuxième partie, à l’inverse, traite de l’implantation des entreprises nord-américaines en France et des importations en France provenant des États-Unis.
Première partie.
1 – introduction : l’ampleur globale des investissements de la France aux États-Unis
En 2023, le montant global des nouveaux flux d’investissements directs étrangers (IDE) des entreprises françaises aux États-Unis s’élève à 6,9 milliards de dollars (environ 6,5 milliards d’euros). Par ailleurs, le stock total des IDE français aux États-Unis atteint 370 milliards de dollars (environ 335 milliards d’euros), représentant 6,9 % du total des IDE entrants aux États-Unis.
Ces chiffres reflètent l’importance des investissements français, notamment dans des secteurs comme le manufacturier, la haute technologie, la défense, la santé et la biométrie, avec des impacts significatifs sur l’emploi (741 200 personnes employées par les filiales françaises aux États-Unis en 2021). *
2 – Les entreprises françaises implantées aux États-Unis.
2.1 – Introduction : investissement global.
Nombre global d’entreprises françaises aux États-Unis En 2023, environ 5 000 entreprises françaises étaient implantées aux États-Unis, selon le rapport économique 2023 de l’Ambassade de France aux États-Unis et d’autres sources officielles. Ces entreprises ont généré environ 740 000 emplois directs en 2021 (dernières données disponibles pour l’emploi). Pour 2024, aucune donnée précise n’indique une variation significative de ce nombre global. On peut donc estimer que le nombre reste proche e 5 000, en l’absence de nouveaux chiffres consolidés. Comme vu ci-dessus, en 2023, le montant global des nouveaux flux d’investissements directs étrangers (IDE) des entreprises françaises aux États-Unis s’élève à 6,9 milliards de dollars (environ 6,5 milliards d’euros). Par ailleurs, le stock total des IDE français aux États-Unis atteint 370 milliards de dollars (environ 335 milliards d’euros), représentant 6,9 % du total des IDE entrants aux États-Unis.
2.2 – Les principaux secteurs d’investissement des entreprises françaises aux États-Unis.
Les données disponibles, principalement pour 2021-2023, permettent d’identifier les secteurs clés où les entreprises françaises sont actives aux États-Unis. Voici une analyse par type de secteur, basée sur les informations fournies : Secteur manufacturier : Importance : Le secteur manufacturier représente plus de 50 % des investissements directs étrangers (IDE) français aux États-Unis. En 2021, il employait environ 213 600 personnes directement.
Exemples : Les entreprises françaises dans ce secteur incluent celles des industries de la défense, de l’aérospatiale, et de la production industrielle.
Évolution 2023-2024 : Aucune donnée spécifique pour 2024 ne modifie cette tendance. Le manufacturier reste dominant en raison de la forte présence historique et des investissements continus.
Haute technologie (défense, sécurité, santé, biométrie) : Importance : Les entreprises françaises sont particulièrement actives dans les domaines de haute technologie, notamment la défense, la sécurité, la santé, et la biométrie. Ce secteur est stratégique et bénéficie d’une forte présence française.
Exemples : Entreprises comme Thales (défense) ou bioMérieux (santé).
Évolution 2023-2024 : En 2023, les secteurs de pointe ont continué de croître, soutenus r les 11 communautés French Tech aux États-Unis (16 % des communautés internationales). Pas de données spécifiques pour 2024, mais la dynamique semble se maintenir.
Recherche et développement (R&D) : Importance : Les entreprises françaises investissent massivement en R&D aux États-Unis, avec 4,4 milliards de dollars dépensés en 2021.
Exemples : Projets dans l’ingénierie, l’intelligence artificielle, et les biotechnologies.
Évolution 2023-2024 : En 2023, la R&D reste un pilier, notamment avec des projets d’investissement dans l’intelligence artificielle et le quantique. Aucune donnée précise pour 2024, mais la tendance est à la consolidation.
Biotechnologies et technologies de l’information : Importance : Parmi les entreprises françaises cotées au Nasdaq, 13 sociétés (soit plus des trois quarts des cotées) opèrent dans la biotechnologie et les technologies de l’information. Ce secteur attire les petites et moyennes capitalisations françaises cherchant des financements.
Exemples : Inventiva (biotech) a levé 107 millions de dollars lors de son introduction au Nasdaq.
Évolution 2023-2024 : La biotech reste attractive en 2023, avec une forte visibilité sur le Nasdaq. Pas de données spécifiques pour 2024, mais le secteur est dynamique.
Énergie renouvelable et efficacité énergétique : Importance : Les entreprises françaises ciblent le marché américain des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien offshore. En 2023, ce secteur a vu des opportunités croissantes avec l’installation de 31 GW de capacité solaire aux États-Unis.
Exemples : Fournisseurs de solutions de stockage d’énergie ou d’optimisation énergétique via l’IA.
Évolution 2023-2024 : En 2023, les politiques favorables aux énergies renouvelables (comme l’Inflation Reduction Act) ont boosté ce secteur. En 2024, la croissance se poursuit, notamment dans l’éolien offshore sur la côte est.
Services à la personne et restauration : Importance : Ce secteur, bien que moins dominant, est en croissance, notamment via des franchises comme Taco Bell ou des entreprises individuelles.
Exemples : Mawa Mcqueen avec Mawa’s Kitchen (restauration) ou des franchises de services à la personne.
Évolution 2023-2024 : En 2024, des entrepreneures françaises comme Julie Chapon (Yuka) renforcent la présence dans des secteurs liés à la consommation et aux services.
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3 – Zoom sur les entreprises françaises du secteur de la santé implantées aux États-Unis.
En 2023, plusieurs entreprises françaises du secteur de la santé, notamment dans la pharmaceutique, la biotechnologie, la santé numérique (e-santé) et les dispositifs médicaux, étaient implantées aux États-Unis, un marché clé représentant 45 % du marché mondial des dispositifs médicaux et 55 % de la MedTech. Voici une liste non exhaustive des principales entreprises et startups françaises actives aux États-Unis dans ce secteur, basée sur les informations disponibles : Grandes entreprises françaises du secteur de la santé Sanofi Secteur : Pharmaceutique
Présence aux États-Unis : Sanofi, l’un des leaders mondiaux de la pharmaceutique, possède une forte implantation aux États-Unis, notamment à Cambridge (Massachusetts) et Bridgewater (New Jersey). L’entreprise se concentre sur les vaccins, les maladies rares, le diabète et les traitements contre le cancer. En 2023, Sanofi a continué à investir dans la R&D aux États-Unis, avec des partenariats stratégiques et des acquisitions.
Exemple d’activité : Développement de thérapies innovantes et vaccins, avec des collaborations avec des centres d’excellence comme ceux de Boston.
bioMérieux Secteur : Diagnostic in vitro
Présence aux États-Unis : Basée à Durham (Caroline du Nord) et Salt Lake City (Utah), bioMérieux est spécialisée dans les solutions de diagnostic pour les maladies infectieuses et les tests microbiologiques. L’entreprise a renforcé sa présence aux États-Unis grâce à des innovations dans les tests rapides et les solutions pour les laboratoires.
Exemple d’activité : Fourniture de tests diagnostiques pour la détection des infections, notamment en réponse aux besoins post-COVID.
Secteur : Pharmaceutique et biotechnologie
Présence aux États-Unis : Ipsen a des bureaux à Cambridge (Massachusetts), un hub pour la biotechnologie. L’entreprise se focalise sur l’oncologie, les neurosciences et les maladies rares.
Exemple d’activité : Commercialisation de traitements pour les cancers et maladies endocriniennes, avec des investissements dans la R&D aux États-Unis.
Startups et entreprises de la santé numérique (e-santé/MedTech) Grâce à des programmes comme Next French Healthcare de Business France et Bpifrance, de nombreuses startups françaises de la santé numérique se sont implantées ou ont cherché à conquérir le marché américain en 2023. Voici quelques exemples notables : Doctolib Secteur : Santé numérique (télémédecine, gestion des rendez-vous médicaux)
Présence aux États-Unis : Bien que principalement européenne, Doctolib a exploré le marché américain via des partenariats et des investissements dans la télésanté, un secteur en forte croissance aux États-Unis (levées de fonds de 14,1 milliards de dollars en 2020, 29,1 milliards en 2021).
Exemple d’activité : Solutions de gestion des consultations médicales et de télémédecine pour les professionnels de santé.
Cardiologs Secteur : Intelligence artificielle en cardiologie
Présence aux États-Unis : Cardiologs, basée à Paris, a une forte présence aux États-Unis, notamment à Boston. Spécialisée dans l’analyse des électrocardiogrammes via l’IA, elle a été reconnue par la MIT Review pour ses innovations.
Exemple d’activité : Développement d’algorithmes pour le diagnostic précoce des troubles cardiaques.
Tilak Healthcare Secteur : Santé numérique (ophtalmologie)
Présence aux États-Unis : Cette startup développe des jeux mobiles pour le suivi des maladies oculaires chroniques. Elle a été soutenue par le programme Next French Healthcare pour pénétrer le marché américain.
Exemple d’activité : Solutions de suivi à distance pour les patients atteints de dégénérescence maculaire.
OphtAI Secteur : Intelligence artificielle en ophtalmologie
Présence aux États-Unis : Sélectionnée par Next French Healthcare, OphtAI utilise l’IA pour le dépistage et le diagnostic des maladies oculaires. Elle a établi des partenariats avec des cliniques américaines.
Exemple d’activité : Automatisation du diagnostic des rétinopathies via l’analyse d’images médicales.
Secteur : Dispositifs médicaux connectés (bio-wearables)
Présence aux États-Unis : PKvitality développe des capteurs pour surveiller les marqueurs physiologiques (glucose, acide lactique) sans prélèvement sanguin. Elle a ciblé le marché américain pour ses applications dans le diabète et le sport.
Exemple d’activité : Lancement d’un moniteur de glucose pour les diabétiques.
TheraPanacea Secteur : Intelligence artificielle en oncologie
Présence aux États-Unis : Basée à Paris, TheraPanacea utilise l’IA pour optimiser les traitements contre le cancer. Elle a participé à des roadshows aux États-Unis pour trouver des partenaires et investisseurs.
Exemple d’activité : Solutions d’IA pour la planification des radiothérapies.
Imagine Eyes Secteur : Dispositifs médicaux (imagerie rétinienne)
Présence aux États-Unis : Cette entreprise développe des dispositifs d’imagerie rétinienne à haute résolution, ciblant les cliniques ophtalmologiques américaines.
Exemple d’activité : Commercialisation d’équipements pour le diagnostic précoce des maladies rétiniennes.
ImVitro Secteur : Intelligence artificielle en fertilité
Présence aux États-Unis : ImVitro développe des algorithmes pour améliorer les taux de succès de la fécondation in vitro (FIV). Elle a été sélectionnée pour le programme Next French Healthcare.
Exemple d’activité : Analyse d’embryons via vision par ordinateur.
MagIA Diagnostics Secteur : Diagnostic point-of-care
Présence aux États-Unis : Cette startup propose des cartouches microfluidiques pour des analyses rapides (ex. : infections, biomarqueurs). Elle a ciblé le marché américain pour ses dispositifs portables.
Exemple d’activité : Tests diagnostiques en 20 minutes pour les urgences médicales.
NaoX Secteur : Dispositifs médicaux (neurologie)
Présence aux États-Unis : NaoX développe des écouteurs EEG pour surveiller les ondes cérébrales, notamment pour l’épilepsie. Elle a cherché à s’implanter aux États-Unis via des partenariats avec des hôpitaux.
Exemple d’activité : Solutions de suivi neurologique à domicile.
Contexte et tendances Importance du marché américain : Les États-Unis représentent un marché incontournable pour la santé numérique et les dispositifs médicaux, avec 192,8 milliards de dollars pour les dispositifs médicaux en 2023 (45 % du marché mondial) et des investissements massifs dans la santé digitale (29,1 milliards de dollars en 2021).
Programmes d’accompagnement : Le programme Next French Healthcare a accompagné 13 startups en 2020 et 10 en 2022, facilitant leur implantation via des formations, des roadshows et des rencontres avec des investisseurs américains. Plus de 90 % des lauréats ont initié des collaborations nord-américaines.
Atouts français : Les entreprises françaises se distinguent par leur expertise en intelligence artificielle, robotique et algorithmes, ainsi que par la qualité de leurs chercheurs et codeurs, très prisée par les grands groupes américains.
Défis : Les startups françaises doivent relever des défis réglementaires (approbations FDA), financiers (coûts élevés de développement) et concurrentiels pour s’implanter aux États-Unis. Une collaboration avec des partenaires locaux et une présence sur le terrain sont essentielles.
Remarques Données limitées : Bien que des sources mentionnent environ 4 800 entreprises françaises aux États-Unis (tous secteurs confondus), la liste spécifique au secteur de la santé est moins détaillée. Les entreprises pharmaceutiques comme Sanofi et bioMérieux dominent, tandis que les startups de la santé numérique gagnent du terrain.
Sources partielles : Les informations proviennent principalement de rapports de Business France, d’articles sur la santé numérique et de bases de données sur les investissements. Certaines startups mentionnées (ex. : Agemia, VitaDX) sont actives mais leur implantation aux États-Unis en 2023 n’est pas toujours confirmée.
Évolution rapide : Le secteur de la santé numérique évolue rapidement, et de nouvelles startups pourraient avoir émergé ou consolidé leur présence depuis 2023.
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Ce
Montant des exportations de la France vers les États-Unis En 2023, les exportations françaises de biens vers les États-Unis s’élevaient à 45,2 milliards d’euros, tandis que les exportations de services atteignaient 43,2 milliards d’euros, pour un total d’environ 88,4 milliards d’euros (biens et services). En 2024, les exportations de biens ont légèrement augmenté à environ 47 milliards d’euros, selon des estimations récentes.
Tendances des exportations sur les 7 dernières années (2017-2024) Les échanges commerciaux entre la France et les États-Unis ont connu des fluctuations marquées au cours des sept dernières années, influencées par des facteurs comme la crise sanitaire, les prix de l’énergie, et des livraisons spécifiques (paquebots, aéronautique). Voici les tendances principales : 2017-2019 : Les exportations françaises de biens vers les États-Unis étaient relativement stables, avec une croissance modérée. En 2019, les échanges totaux de biens atteignaient 81,2 milliards d’euros (exportations et importations), dont environ 42 milliards d’euros d’exportations françaises.
2020 : La crise sanitaire a entraîné une forte baisse des échanges (-22 %), avec des exportations françaises de biens tombant à 32,5 milliards d’euros, en raison de la chute de la demande mondiale et des perturbations logistiques.
2021-2022 : Un rebond exceptionnel post-Covid a porté les exportations à des niveaux records en 2022, atteignant environ 50 milliards d’euros pour les biens, dopées par des livraisons de paquebots de croisière et une forte demande en aéronautique et boissons.
2023 : Les exportations de biens ont reculé de 6 % à 45,2 milliards d’euros, en raison de la baisse des prix de l’énergie, d’une diminution des exportations de boissons (-20,6 %, soit -1 milliard d’euros) et de livraisons moindres de paquebots (-1,3 milliard d’euros). Les exportations de services, en revanche, ont progressé de 1,7 % à 43,2 milliards d’euros.
2024 : Une légère hausse des exportations de biens est observée, atteignant environ 47 milliards d’euros, malgré les incertitudes liées aux annonces de droits de douane américains (20 % prévus).
Globalement, les exportations françaises ont montré une résilience, restant à des niveaux élevés malgré les chocs économiques, mais elles sont sensibles aux variations des grands secteurs (aéronautique, boissons, énergie). Secteurs où la France exporte le plus vers les États-Unis En 2023, les principaux secteurs d’exportation de biens vers les États-Unis étaient : Aéronautique : 7,9 milliards d’euros (17,6 % des exportations totales), portée par des livraisons d’avions (Airbus, Dassault). Ce secteur reste dominant grâce à la forte intégration industrielle franco-américaine.
Produits pharmaceutiques : 4,1 milliards d’euros (9 %), soutenus par la demande en médicaments et vaccins, bien que ce secteur ait reculé de 650 millions d’euros par rapport à 2022.
Boissons : 3,9 milliards d’euros (8,7 %), principalement vins, spiritueux (cognac) et champagne, malgré une chute de 20,6 % en 2023 due à des tensions commerciales et une baisse de la demande.
Machines et équipements d’usage général : 2,7 milliards d’euros (6 %), incluant des éoliennes et des équipements industriels, en progression.
Parfums et cosmétiques : 2,5 milliards d’euros (5,5 %), un secteur clé du luxe français, stable mais exposé aux droits de douane.
Luxe (maroquinerie, parfums) : En 2024, les exportations liées au luxe représentaient 4,5 milliards d’euros, bien que certaines productions soient réalisées localement aux États-Unis (ex. : LVMH).
Pour les services, les exportations françaises sont excédentaires (15,9 milliards d’euros en 2023), notamment dans les services aux entreprises, la R&D, et le tourisme.
Quotient exportations/importations (taux de couverture) Le taux de couverture est le rapport entre la valeur des exportations et celle des importations. En 2023 : Exportations de biens : 45,2 milliards d’euros.
Importations de biens : 51,8 milliards d’euros. Taux de couverture :
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4 – Les étudiants français poursuivant leurs études aux États-Unis.
Selon le rapport Open Doors 2023 de l’Institute of International Education, 8 552 étudiants français étaient inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur aux États-Unis pour l’année universitaire 2022-2023. Ce chiffre reflète une augmentation de 10,3 % par rapport à l’année précédente et dépasse le niveau d’avant la crise sanitaire (2019-2020).
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Annexe : le cas Sanofi
D’une entreprise française investissait l’étranger n’est évidemment pas en soi condamnable, cela fait parti de l’activité internationale d’d’une entreprise. En revanche, ce qui est critiquable, c’est que cette activité dans un pays étranger se fasse au détriment du développement de l’activité en France.
Voici un bilan concernant les licenciements, les fermetures de laboratoires de recherche, et les aides publiques reçues par Sanofi en France entre 2015 et 2023, basée sur les informations disponibles. Je m’efforce de fournir des chiffres précis, tout en notant les divergences ou incertitudes dans les sources, et en adoptant une perspective critique vis-à-vis des données. 1. Licenciements de salariés chez Sanofi en France (2015-2023) Sanofi a mis en œuvre plusieurs plans de restructuration entre 2015 et 2023, entraînant des suppressions d’emplois significatives en France, souvent sous forme de départs volontaires, de ruptures conventionnelles collectives (RCC), ou d’externalisations. Voici un aperçu des chiffres rapportés : Période globale (2008-2023) : Les sources indiquent une réduction importante des effectifs sur une période plus large, incluant la période 2015-2023. Par exemple : Entre 2008 et 2022, Sanofi aurait réduit ses effectifs en CDI de 28 % en France, passant d’environ 28 000 à 20 000 salariés (soit environ 8 000 emplois supprimés sur 14 ans).
Une estimation plus spécifique pour la période 2015-2023 suggère environ 3 000 à 5 000 suppressions d’emplois en France, incluant des licenciements, départs volontaires, et externalisations.
Plans spécifiques (2015-2023) : 2015 : Un plan social a visé environ 600 à 1 000 suppressions de postes en France d’ici 2018, principalement dans les fonctions support, sans impact direct sur la R&D selon la direction, mais contesté par les syndicats.
2020-2021 : Un plan de restructuration dans le cadre de la stratégie « Play to Win » a annoncé 1 700 suppressions d’emplois en Europe, dont environ 1 000 en France d’ici 2022, touchant les fonctions support, les affaires industrielles, et la recherche (notamment 400 postes en R&D en 2021).
2023-2024 : Un plan annoncé en avril 2024 prévoyait 330 suppressions de postes en R&D, principalement à Vitry-sur-Seine. De plus, la cession d’Opella (santé grand public, incluant Doliprane) a été associée à une externalisation ou suppression potentielle de 3 000 emplois (sur 17 000 en France), bien que des engagements aient été pris pour limiter les licenciements secs.
Focus sur la R&D : Les effectifs en recherche et développement (R&D) ont été particulièrement touchés. En 2007, Sanofi employait environ 6 300 salariés en R&D en France, contre 3 800 en 2020, soit une réduction de près de 2 500 postes sur cette période. Entre 2015 et 2023, les syndicats estiment une perte d’environ 1 000 à 3 500 postes en R&D, bien que la direction conteste le chiffre de 3 500, le ramenant à environ 1 000 sur 10 ans (2014-2024).
En 2021, 364 postes en R&D ont été supprimés, avec la fermeture du site de Strasbourg.
Estimation totale (2015-2023) : En combinant les données, entre 3 000 et 5 000 emplois auraient été supprimés en France entre 2015 et 2023, avec une fourchette haute incluant les externalisations liées à la cession d’Opella. Les chiffres exacts varient selon les sources, car certains plans incluent des départs volontaires ou des transferts vers d’autres entités (comme Evotec à Toulouse en 2014).
2. Fermetures de laboratoires de recherche Sanofi a considérablement réduit son empreinte en recherche en France, fermant plusieurs centres de recherche au fil des ans. Voici les informations spécifiques pour 2015-2023 : Nombre de fermetures : Entre 2007 et 2023, Sanofi est passé de 11 centres de recherche en France à 4 centres en 2021.
Pour la période 2015-2023, les fermetures confirmées incluent : Strasbourg (2021) : Fermeture du centre de recherche, affectant environ 100 à 200 emplois.
Alfortville (2020) : Fermeture d’un site tertiaire lié à la recherche, dans le cadre du plan de 2020.
Au total, environ 2 à 3 centres de recherche ont été fermés entre 2015 et 2023, bien que des restructurations antérieures (comme Toulouse en 2013-2014) aient également réduit le nombre de sites.
Autres restructurations : Des activités de recherche ont été abandonnées (par exemple, en cardiologie) et des équipes démantelées, avec plus de 70 projets de recherche arrêtés avant 2015, ce qui a continué à un rythme moindre après 2015.
En 2023, Sanofi a maintenu quatre centres principaux de R&D en France, avec un recentrage sur l’oncologie, l’immuno-oncologie, et les vaccins.
Estimation globale : Entre 2015 et 2023, Sanofi a fermé 2 à 3 laboratoires de recherche en France, avec des impacts significatifs sur les effectifs et les capacités de recherche.
Trois. Aides publiques reçues par Sanofi (Crédit d’impôt recherche et autres) Sanofi a bénéficié d’aides publiques substantielles, principalement via le Crédit d’impôt recherche (CIR), le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), et d’autres dispositifs. analyse des montants : Crédit d’impôt recherche (CIR) : Les sources convergent sur un montant annuel de 130 à 150 millions d’euros pour le CIR entre 2015 et 2023.
En 2023, Sanofi a déclaré avoir reçu 108 millions d’euros de CIR, représentant moins de 5 % de ses dépenses en R&D en France (estimées à 2,5 milliards d’euros par an).
Sur 10 ans (2014-2023), le CIR total perçu par Sanofi est estimé entre 1 milliard et 1,5 milliard d’euros, selon les syndicats et les rapports parlementaires.
Autres aides publiques : CICE : En 2013-2014, Sanofi a reçu environ 17 à 20 millions d’euros par an via le CICE, transformé en baisse de cotisations patronales après 2019.
Autres dispositifs (2023) : Crédit mécénat et crédit d’impôt famille : 17,7 millions d’euros.
Exonérations et allégements de cotisations : 7,4 millions d’euros (0,4 % de la masse salariale).
Bonus apprentissage : 12,2 millions d’euros pour environ 1 800 apprentis.
Aides de Bpifrance, Ademe, régions, et collectivités : 5 millions d’euros.
Total des aides publiques pour 2023 (selon Sanofi) : Environ 150 millions d’euros, dont 108 millions pour le CIR.
Estimation annuelle moyenne (2015-2023) : Les aides publiques totales (CIR, CICE, et autres) sont estimées à 130 à 150 millions d’euros par an, avec une fourchette basse en 2023 (environ 150 millions d’euros) et des montants légèrement plus élevés les années précédentes (jusqu’à 170 millions d’euros en 2013-2015).
Sur la période 2015-2023 (9 ans), Sanofi aurait perçu entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros en aides publiques, dont environ 1 à 1,2 milliard d’euros pour le CIR seul.
4. Analyse critique et controverses Licenciements et dividendes : Sanofi a été critiqué pour avoir supprimé des emplois tout en versant des dividendes conséquents (4,4 milliards d’euros en 2023, 4 milliards en 2020). Les syndicats et certains parlementaires estiment que les aides publiques, notamment le CIR, ont partiellement financé ces dividendes plutôt que la recherche ou l’emploi.
La direction de Sanofi soutient que les suppressions d’emplois sont nécessaires pour moderniser et recentrer ses activités sur des secteurs stratégiques (biopharma, vaccins), et que les départs sont majoritairement volontaires.
Efficacité du CIR : Le CIR, censé soutenir la recherche, a été jugé inefficace par la Cour des comptes (2013) et des syndicats, qui pointent une baisse des effectifs en R&D malgré des aides massives.
Sanofi affirme que ses dépenses en R&D en France (2,5 milliards d’euros par an) dépassent largement le CIR, et que les réductions d’effectifs s’expliquent par une réorientation stratégique, non par un désengagement.
Souveraineté sanitaire : Les fermetures de centres de recherche et la cession d’Opella (2024) ont ravivé les débats sur la dépendance de la France en matière de production de médicaments, notamment pour des produits comme le Doliprane. L’État a négocié des engagements pour maintenir l’emploi et la production en France, mais leur efficacité reste à prouver.
5. Résumé des chiffres clés (2015-2023) Licenciements : Environ 3 000 à 5 000 emplois supprimés en France, dont 1 000 à 3 500 en R&D (fourchette contestée par la direction, qui avance 1 000 pour la R&D).
Fermetures de laboratoires : 2 à 3 centres de recherche fermés, incluant Strasbourg (2021) et Alfortville (2020).
Aides publiques : CIR : 130 à 150 millions d’euros par an, soit 1 à 1,2 milliard d’euros sur 9 ans.
Total des aides (CIR, CICE, autres) : 1,2 à 1,5 milliard d’euros sur 2015-2023.
Montant 2023 : Environ 150 millions d’euros (108 millions pour le CIR).
6. Limites et précautions Variabilité des chiffres : Les données sur les licenciements et les aides varient selon les sources (syndicats, direction, rapports parlementaires). Les chiffres exacts sont difficiles à établir en raison des départs volontaires, des externalisations, et des différences dans les périodes considérées.
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Hervé Debonrivage
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