Maurice THOREZ (PCF) et la Révolution française

vendredi 13 août 2010.
 

« Nous sommes, nous communistes de France, les héritiers authentiques des Jacobins de 1792 »

Extraits de discours prononcé à Choisy le Roi, 27 juin 1936

[...] Les fondateurs de la doctrine communiste, Marx et Engels, furent parmi les plus grands admirateurs de la Révolution française. [...]

Engels ne connaissait qu’un seul exemple de chant révolutionnaire demeuré vivace, agissant sur les foules comme au premier jour, les exaltant d’une révolution à l’autre, pour leur lutte libératrice. Ce chant, c’est La Marseillaise.

La Marseillaise a jailli des entrailles de la France révolutionnaire de 1792, de la France des Jacobins et des Girondins, dressée contre les rois et les féodaux. Elle est l’expression ardente et passionnée de la volonté révolutionnaire du peuple, de son élan et de son héroïsme. Elle est la Révolution. De là l’influence durable et universelle de La Marseillaise.

La Marseillaise a exprimé et exprimera toujours, comme L’Internationale, la grande cause de l’émancipation humaine. Toujours et partout - dans les masses populaires. Amour du pays, haine des tyrans, goût de la Liberté, enthousiasme révolutionnaire, fraternité des peuples, ce sont là des sentiments qui entraînent toujours une société fondée sur l’exploitation et l’oppression du plus grand nombre par une minorité parasite ; elle a retenti et elle retentira comme un appel à la lutte révolutionnaire. La Marseillaise, proscrite sous l’Empire, proscrite sous la Restauration, a triomphé de nouveau, avec le drapeau tricolore, sur les barricades de juillet 1830, durant les Trois Glorieuses. Elle fut chantée par les insurgés de 1848. Elle fut clamée à la face des Versaillais par les Communards de 1871. Lorsque la Marseillaise fut proclamée hymne national, les députés réactionnaires, royalistes et bonapartistes, s’exclamèrent furieusement « Avec ce chant-là, on a fait la Commune ; avec lui, on refera une Commune nouvelle. [...]

La victoire du Front populaire, à laquelle le Parti communiste s’honore d’avoir tant contribué, signifie, comme en 1792, la levée du peuple de France pour le pain, la liberté et la paix. Comme en 1792, les mêmes forces de réaction, privilégiés féodaux hier, privilégiés capitalistes aujourd’hui, tentent de barrer la route au progrès social, au bonheur des hommes. Comme en 1792, les tyrans étrangers trouvent des complices dans ceux qui « déchirent le sein de leur mère ». Ceux qui continuent sur notre sol la tradition exécrable de Coblentz voulaient au surplus ravir La Marseillaise au peuple qui l’a inspirée et propagée. Ils n’y parviendront pas.

Les travailleurs, à l’appel du Parti communiste, ont réappris La Marseillaise, ils lui ont restitué sa signification et sa flamme révolutionnaire.

N’est-il pas significatif que notre Parti communiste - et lui seul - ait eu l’initiative de ces grandioses manifestations populaires à l’occasion du centenaire de la mort de Rouget de Lisle.

C’est que nous sommes, nous communistes de France, les héritiers authentiques des Jacobins de 1792. C’est que nous sommes, nous communistes de France, porteurs de l’héritage sacré de la Révolution comme des espérances les plus chères de notre peuple. Romain Rolland a écrit en 1901, dans la préface de son drame Le 14 juillet, ces lignes admirables : « Rallumer l’héroïsme et la foi de la nation aux flammes de l’épopée républicaine, afin que l’oeuvre interrompue en 1794 soit reprise et achevée par un peuple plus mûr et plus conscient de ses destinées. Tel est notre idéal... »

Aux accents mêlés de La Marseillaise et de L’Internationale, sous les plis réconciliés du drapeau tricolore et du drapeau rouge, ensemble nous serons une France Libre, forte et heureuse.


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