Réchauffement climatique : Scénario catastrophe d’ici 2100 confirmé

lundi 22 novembre 2021.
 

- G) Décès, famines, pénuries d’eau, migrations : tous les secteurs touchés

- F) Sauver chaque dixième de degré (Corinne Morel Darleux)

- E) Juillet 2018 : 3e mois de juillet le plus chaud depuis 1900

- D) Juin 2017 : 2e mois le plus chaud depuis 1900 (Météo France)

- C) Tous les indicateurs clés du réchauffement climatique sont passés au rouge vif en 2015

- B) Conférence climat Paris 2015 : décréter l’alerte maximum (J Serieys)

- A) Réchauffement climatique : nouveau rapport alarmant du GIEC (printemps 2014)

Sommet climat de Copenhague (2009)... On espérait encore assister à un sursaut, on récolte pire qu’un échec : une régression honteuse

Ecologie : L’appel de Manille de François Hollande est sans ambition et régressif !

G) Décès, famines, pénuries d’eau, migrations : tous les secteurs touchés par le changement climatique

Les aléas climatiques affectent irrémédiablement six aspects cruciaux de la vie humaine : santé, alimentation, eau, économie, infrastructures et sécurité.

Ceux qui croient que les effets du changement climatique se résument aux incendies en Californie ou aux inondations dans l’Aude, aussi meurtriers soient-ils, n’ont qu’une mince idée de la gravité de la situation. Selon la vaste étude publiée dans Nature Climate Change lundi 19 novembre, l’humanité fait les frais du dérèglement climatique de 467 façons différentes.

Côté santé, les aléas climatiques sèment la mort, en raison d’hyperthermies (plus de 780 événements de surmortalité ont été recensés dans le monde entre 1980 et 2014 sous l’effet de vagues de chaleur), de noyades (3 000 personnes sont mortes dans des inondations en Chine en 1998), de famines (800 000 décès après les sécheresses qui ont frappé l’Ethiopie dans les années 1980), de traumatismes contondants durant des tempêtes ou d’asphyxies lors d’incendies.

La morbidité est également en augmentation, par exemple lorsque des troubles cardiaques ou respiratoires surviennent lors de pics de chaleur. Les blessures sont légion sous l’effet d’incendies, d’inondations ou de tempêtes. Ces deux derniers aléas, de même que les changements de températures et de précipitations, favorisent la recrudescence d’épidémies, telles que le paludisme, la dengue, le choléra ou des diarrhées. Les risques climatiques touchent également la santé mentale : des dépressions et des stress post-traumatiques ont été recensés après des tempêtes aux Etats-Unis, comme l’ouragan Katrina en 2005, des inondations au Royaume-Uni en 2007 et ou la canicule en France en 2003. En Australie, dépression et suicides guettent les fermiers, alors que le pays connaît la pire sécheresse de son histoire [4].

Faramineuses pertes économiques

Le dérèglement climatique affecte par ailleurs la production agroalimentaire de manière directe (un tiers de la production de céréales russe a été perdue en raison des incendies et de la sécheresse de 2010 ; les trois quarts du bétail ont succombé à la sécheresse au Kenya en 2000) ou indirecte (chaque journée où la température dépasse 38 0C réduit les rendements annuels de 5 % aux Etats-Unis ; l’acidification des océans augmente le blanchissement des coraux, limitant ainsi l’habitat des poissons). La quantité et la qualité de l’eau potable sont un autre enjeu crucial, avec des pénuries, des pollutions et des maladies entraînées par les vagues de chaleur, des inondations, des feux et des sécheresses.

Dans les autres secteurs, l’approvisionnement en électricité, les transports, les infrastructures et les constructions sont les plus sévèrement touchés. Les inondations et les tempêtes ont ainsi détruit 13 millions de maisons au Bangladesh, 9 millions en Chine ou 2 millions au Pakistan depuis 1980. On ne compte plus les routes ou voies ferrées inondées, les ponts, ports ou digues démolis.

En découlent de faramineuses pertes économiques, de productivité, de revenus et d’emplois. Pour ne citer qu’un exemple, l’ouragan Katrina, qui avait fait 1 800 morts aux Etats-Unis en 2005, avait entraîné 130 milliards de dollars (113 milliards d’euros) de dégâts. De manière indirecte, les aléas climatiques augmentent aussi le prix des marchandises. La chute de la production de céréales russes, en 2010, avait provoqué un doublement du cours mondial du blé. Le tourisme est également très sensible au climat : des hivers plus chauds signifient en général moins de neige, et donc de touristes, dans les Alpes ; le blanchissement des coraux a limité le nombre de plongées de loisir en Thaïlande et en Australie.

Les effets des aléas climatiques sur la sécurité mondiale, enfin, sont plus discutés mais les scientifiques jugent qu’ils contribuent à exacerber les conflits et les violences, notamment autour de l’accès aux ressources. Les événements climatiques extrêmes ont en outre déjà poussé à l’exode des centaines de millions de personnes.

Source : https://www.lemonde.fr/climat/artic...

F) Sauver chaque dixième de degré (Corinne Morel Darleux)

Source :https://www.lepartidegauche.fr/alle...

Le nouveau rapport du GIEC, commandé à l’occasion de la Cop21, est donc sorti ce lundi. On y apprend que le seuil de « +1,5°C », considéré comme un point de bascule à ne pas dépasser, le sera dès 2030 au rythme actuel. Dans douze ans.

Le GIEC nous dit également qu’il peut encore être évité – en changeant tout, tout de suite. C’est une version optimiste qui fonctionne peut-être sur le papier, basée sur des chiffres et des considérations géophysiques, mais qui fait délibérément abstraction des aspects politiques. Or ceux-ci, au lieu d’agir comme facteurs de solution, sont aujourd’hui essentiellement des éléments d’aggravation. Ainsi des engagements de la Cop21, dit « accord de Paris » : même si ceux-ci étaient tenus, ils nous entraîneraient vers un réchauffement de +3°C, or ils ne le sont pas. Ajoutez à cela le hors-jeu des États-Unis, l’effet d’inertie du système et le poids des lobbies : il est de plus en plus probable que le +1,5°C soit atteint bien avant 2030.

Le caractère très hypothétique de la victoire du « +1,5°C » ne doit pas pour autant nous faire abandonner le combat. Ce serait oublier un peu vite qu’au-delà de ce chiffre, c’est chaque dixième de degré qu’il va falloir aller sauver. Car chaque dixième de degré supplémentaire sera pire que le précédent et causera davantage de victimes, d’injustice sociale et de dégâts irrémédiables sur les écosystèmes. Le phénomène climatique n’est pas linéaire, des seuils de rupture et des phénomènes d’emballement interviennent, qui en font un processus exponentiel. Il est donc essentiel de le répéter : la bataille ne s’arrête pas à 1,5°C et ne commence pas en 2030, mais maintenant.

On en est déjà à +1,1°C. A l’international, les catastrophes naturelles font de plus en plus de victimes, les sécheresses et pénuries causent des déplacements forcés de population et déséquilibrent des régions entières. Ici les montagnes s’écroulent, le lac d’Annecy se vide de manière alarmante, le Pic du Midi n’a pas gelé pendant plus de 100 jours, les vendanges arrivent de plus en plus tôt et les récoltes agricoles sont menacées. Le réchauffement climatique n’est pas pour 2100 ni même 2030. Il a commencé.

Il s’agit de faire preuve de lucidité. La politique n’est pas affaire d’espoir ou d’optimisme. Nous devons aux citoyens un discours d’honnêteté. Seule la lucidité, aussi brûlante soit-elle, peut nous conduire à examiner sincèrement la meilleure manière de contribuer, politiquement, à changer la vie. A préserver un climat permettant la vie. Jamais nous n’avons joué avec la colère, jamais nous ne jouerons sur la peur. Les « apôtres de l’apocalypse » sont ceux qui ignorent délibérément les signes qui se multiplient sous leurs yeux, qui regardent ailleurs quand des scientifiques et chercheurs lancent l’alerte. Ceux qui évoluent hors sol, pourraient agir et ne font rien. Aujourd’hui le réalisme est de notre côté.

Face à cette situation, nous avons besoin de trouver de nouveaux alliés, d’accélérer la mobilisation, et de nous organiser collectivement. Que ce soit pour éviter l’effondrement, pour en amortir le caractère violent, préparer le monde d’après ou simplement pour la dignité du présent, la situation nous oblige à sortir de nos zones de confort politique et valide l’urgence de passer d’une logique de pouvoir à celle de la puissance d’agir. Après l’été caniculaire en Europe et la multiplication des aléas climatiques tout autour du globe, la démission de Nicolas Hulot et le sentiment grandissant que rien ne viendra du gouvernement, la multiplication de tribunes et d’appels – plus ou moins pertinents -, le succès des marches pour le climat du 8 septembre, il s’agit d’organiser la convergence.

C’était un des objectifs du rassemblement Alternatiba qui s’est tenu ce week-end à Bayonne. Montrer que les solutions et « pas de côté » existent avec le village des alternatives, débattre et apprendre dans des amphis bondés : scientifiques, élus, militants, associations et citoyens, curieux ou inquiets, ce sont 15.000 personnes qui s’y sont réunies pendant deux jours pour « tenter l’impossible pour éviter l’impensable ». Pendant deux jours il a été rappelé que les actes et choix politiques comptent, que nous rentrons désormais dans une phase de « tolérance zéro », et que chacun a sa place dans ce combat. Des militants aguerris aux citoyens qui prennent seulement connaissance des enjeux, au fil des débats et des stands, chacun a pu y trouver de quoi agir selon sa disponibilité, son niveau de conscience, son envie de militance. La souveraineté populaire passe aussi par l’action citoyenne, nous devons la soutenir. L’objectif commun étant d’agir vite, fort, et massivement. Pour prolonger l’action et massifier le rapport de forces, une plateforme commune a été lancée : ilestencoretemps.fr , qui va de la pétition à signer aux prochaines marches pour le climat ce 13 octobre, jusqu’à une grande opération de nettoyage de la Société Générale le 14 décembre. Nous y serons.

Nous continuerons également à dénoncer l’hypocrisie de ceux qui surfent sur la vague de mobilisation, les « champions de la Terre » du capitalisme vert et des odes au point de croissance du PIB, ceux qui ne sont pas prêts à sortir des traités et de l’austérité alors que s’approchent les échéances européennes. Nous n’oublions pas surtout que les plus précaires de la planète sont toujours les premières victimes, et que les vrais coupables : l’oligarchie, les lobbies et ceux qui les financent, doivent être nommés et ciblés.

Notre Congrès, il y a trois mois, a décidé d’approfondir le travail sur l’écosocialisme. Son fondement politique – l’écologie n’est pas compatible avec le capitalisme-, sa critique du productivisme et des politiques libérales, n’ont jamais été aussi largement partagés. Il nous revient aujourd’hui de poursuivre la coopération avec les réseaux militants, associatifs, syndicaux ; de tisser de nouveaux liens avec les milieux universitaires, scientifiques, artistiques ; de resserrer et accentuer notre travail avec les mouvements climat, pour explorer l’articulation de notre projet et de nos pratiques militantes avec ce qui s’y débat : de l’action non violente à l’anthropocène, ou capitalocène, de la non-coopération au système à la collapsologie, des alternatives locales au risque d’effondrement. Si notre programme peut s’en trouver bousculé – comment parler encore de « transition » par exemple, au regard du saut à effectuer -, l’écosocialisme lui, en tant qu’alternative systémique et projet de société, reste un invariant. Une boussole politique précieuse pour ne pas se tromper d’ennemi – ni d’alliés – et garder le cap dans un monde en perte de repères.

E) Juillet 2018 : 3e mois de juillet le plus chaud depuis 1900

La France vient de connaître le troisième mois de juillet le plus chaud depuis 1900 avec une température moyenne de 23,2 degrés, supérieure de 2,5 degrés à la normale, selon des données publiées ce jeudi par Météo-France.

Depuis fin juin, les températures sont restées chaudes sur l’ensemble du pays, notamment sur la moitié nord de l’Hexagone où elles ont été en moyenne 2 à 4 °C au-dessus des valeurs de saison. Du 24 au 27 juillet, la France a connu un pic de chaleur qui a touché plus particulièrement le nord et l’est du pays. Après un bref refroidissement les 28 et 29, un nouvel épisode caniculaire a débuté le 30 et se poursuit début août. Sur la France et sur le mois, la température moyenne de 23,2 °C est supérieure à la normale de 2,5 °C. Juillet 2018 se classe ainsi au 3e rang des mois de juillet les plus chauds depuis 1900, derrière juillet 2006 (+3,6 °C) et juillet 1983 (+2,6 °C).

L’ensoleillement a été supérieur à la normale de plus de 20 % sur une grande partie du pays, atteignant souvent des valeurs remarquables, localement records. L’excédent a même dépassé 40 % le long des côtes de la Manche et du plateau de Langres (Haute-Marne) aux frontières du Nord.

D) Juin 2017 : 2e mois le plus chaud depuis 1900 (Météo France)

Ce mois de juin, bien ensoleillé, a été marqué par des températures élevées, notamment du 18 au 22 où la France a connu une vague de chaleur remarquable par sa précocité et son intensité. Les précipitations, géographiquement contrastées, ont été le plus souvent orageuses et localement violentes.

Hormis du 4 au 7 juin et en toute fin de mois, les températures ont été très élevées sur l’ensemble du pays avec des maximales en moyenne 3 à 5 °C au-dessus des valeurs de saison*. Lors de l’épisode de canicule qui a concerné l’Hexagone du 18 au 22 et perduré sur le Sud-Est jusqu’au 25, le 21 juin a été la journée la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de juin depuis 70 ans (1) avec 26.4 °C de moyenne sur la France. De nombreux records de chaleur ont été battus. Avec une température moyenne de 21.2 °C, soit 2.8 °C au-dessus de la normale*, juin 2017 se classe au second rang des mois de juin les plus chauds depuis 1900 derrière juin 2003 (+4.1 °C).

C) Tous les indicateurs clés du réchauffement climatique sont passés au rouge vif en 2015

RÉCHAUFFEMENT. Les températures, la montée des eaux et les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux records l’an dernier, faisant de 2015 la pire année de l’histoire moderne pour une série d’indicateurs clé, révèle un rapport international de référence publié mardi 2 août 2016. Recul des glaces, sécheresse, inondations... c’est un sombre portrait de la Terre que dresse ce rapport annuel sur l’état du climat ("State of the Climate"), un document de 300 pages auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier.

"Plusieurs marqueurs, comme les températures au-dessus des terres et à la surface des océans, le niveau de la montée des mers et les émissions de gaz à effet de serre ont battu des records établis juste l’année précédente", soulignent ces scientifiques. "Clairement, le rapport sur 2015 montre non seulement que les températures sur la planète augmentent, et que tous les symptômes qui y sont liés s’aggravent aussi", a dit Thomas Karl, directeur de l’Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA).

Une évolution qui devrait se confirmer cette année, puisque les six premiers mois de 2016 ont été de loin les plus chauds sur le globe, selon de récentes données des climatologues de la Nasa. Le phénomène météorologique El Nino, particulièrement vigoureux en 2015, a "exacerbé" la tendance au réchauffement l’an dernier, ajoutent les experts. "Sous l’effet combiné d’El Nino et d’une tendance à long terme au réchauffement, la Terre a enregistré des records de chaleur pour la seconde année consécutive."

Les concentrations de trois des principaux gaz à effet de serre - dioxyde de carbone (CO2), méthane et protoxyde d’azote - ont "atteint de nouveaux sommets en 2015", indique le rapport, qui s’appuie sur des dizaines de milliers de relevés tirés de nombreuses bases de données indépendantes. A Hawaï, sur le volcan de Mauna Loa, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) a enregistré en moyenne annuelle "la plus forte augmentation depuis le début des relevés il y a 58 ans". Sur l’ensemble de la planète, le CO2 a frôlé la limite symbolique de 400 parties par million (ppm) en 2015, atteignant 399,4 parties par million (ppm), soit une hausse de 2,2 ppm par rapport à 2014. Et "2016 va facilement surpasser cette marque", anticipe Jessica Blunden, de la NOAA.

Le niveau des eaux a atteint son plus haut point, avec quelque 70 millimètres de plus que la moyenne enregistrée en 1993. Il monte graduellement autour de la Terre, avec une poussée d’environ 3,3 millimètres par an, selon le rapport, mais la hausse est plus rapide en certains points du Pacifique et de l’océan Indien. Et cela risque d’accélérer dans les prochaines décennies, à mesure que les glaciers et les calottes glaciaires fondront, menaçant la vie de millions d’habitants sur les côtes.

L’année 2015 a aussi été marquée par une saison des pluies plus abondante que la moyenne qui a provoqué de graves inondations. Des sécheresses sévères ont également frappé, affectant des superficies presque deux fois plus importantes en 2015 que l’année précédente (14%, contre 8% en 2014).

Recul des glaciers pour la 36e année consécutive

Zone particulièrement sensible au changement climatique, l’Arctique a continué de se réchauffer. "La température à la surface des terres de l’Arctique a retrouvé les niveaux enregistrés en 2007 et 2011, soit des records depuis le début des relevés au début du XXe siècle, avec une augmentation de 2,8 degrés Celsius depuis cette époque", selon les scientifiques. A l’inverse, les températures ont été plus froides dans l’Antarctique. Partout dans le monde, le recul des glaciers dans les massifs de type alpin s’est poursuivi pour la 36e année de suite.

Les eaux plus chaudes ont, elles, aggravé la propagation d’algues qui a affecté l’été dernier une importante zone du Pacifique nord, allant de la Californie jusqu’en Colombie-Britannique (Canada), avec des "effets significatifs sur la vie marine, les ressources côtières et les habitants qui dépendent de ces ressources".

La saison des ouragans dans l’Atlantique a été particulièrement modérée pour la deuxième année de suite, là encore en grande partie affectée par El Nino, bien que le nombre de cyclones tropicaux "ait été bien au-dessus de la moyenne globalement".

Source : http://www.sciencesetavenir.fr/natu...

B) Conférence climat de Paris en 2015 : décréter l’alerte maximum (Jacques Serieys)

A1) Risque d’un dérèglement écologique grave pour notre planète... Alerte !.

- Comment appeler autrement une hausse de température de 4°C d’ici la fin du siècle, soit un écart presque aussi grand que celui qui nous sépare de la dernière glaciation, il y a vingt mille ans !

- Comment appeler autrement le risque d’une hausse du niveau des océans de 1 à 3 mètres sachant que cela rendrait inhabitables la plupart des grandes villes du monde actuel !

- Comment appeler autrement les menaces sur le climat annoncées en 2013 et qui se vérifient dès le début 2014 : plus de sécheresses dans les régions arides, plus de précipitations dans les régions humides d’où inondations, conditions climatiques plus extrêmes, submersion de côtes, avancée des déserts, acidification des terres, affaiblissement des courants marins (comme le Gulf Stream qui donne à l’Europe occidentale son climat tempéré).

Les médias nous abreuvent d’indices de plus en plus alarmants :

- La calotte glaciaire du Groenland a dégelé à 97 % en juillet 2012

- Les glaces du pôle Nord ont fondu de 23% durant l’été 2013. Deux millions de km2 de banquise se sont évaporés en moins de 40 ans entraînant un réchauffement des océans.

Quiconque observe la nature peut constater lui-même la rapidité du phénomène. Dans mon village d’Entraygues au coeur du Massif central, on ne plantait pas (tomates, courgettes, citrouilles...) avant la mi-mai jusque vers 2005, aujourd’hui beaucoup de personnes le font dans la 2ème moitié d’avril. Des oiseaux que l’on ne voyait jamais en hiver car ils migraient pour l’Afrique du Nord restent de plus en plus souvent parmi nous comme le chardonneret. Les orages gagnent en intensité. En cet hiver 2014, mon jardin n’a connu aucune gelée, cas absolument exceptionnel. Les pêchers ont fleuri dans la première moitié de mars à un moment où les abeilles ne sortaient pas encore de leur boule d’hiver...

A2) Année après année, étude scientifique après étude scientifique, se précise effectivement le risque d’un dérèglement écologique grave pour notre planète

Les études et les prospectives s’affinent et se voient régulièrement validées. "A partir de 1970, une très bonne correspondance peut être observée entre le faisceau des simulations prenant en compte les gaz à effet de serre et le faisceau d’évolution des températures" (Hervé Le Treut, Colloque Biodiversité et climat avant et après Copenhague, 12/2009). La responsabilité humaine dans le phénomène de réchauffement climatique est validée à 95% d’après les organismes internationaux.

"De toute évidence, le climat de la Terre a évolué à l’échelle régionale et mondiale depuis l’époque préindustrielle" (GIEC, 2001).

En 1995, le scénario catastrophe pour 2100 prévoyait une concentration de gaz à effet de serre avoisinant les 500 ppm. En 2001, était pointé la possibilité de 1000 ppm. En 2007, la barre des 1500 ppm n’apparaissait pas infranchissable. En 2013, le Centre National de Recherche Scientifique estime que le réchauffement climatique pourrait atteindre 3,8° d’ici 2100.

Le site scientifique reconnu Notre planète.info, basé sur les études du GIEC, préfère se baser sur une estimation basse de 560 ppm mais constate qu’il s’agit tout de même d’un scénario catastrophe.

" Vu le développement continuel de nos activités industrielles et la diffusion du modèle de consommation occidental partout dans le monde, le scénario le plus communément envisagé pour 2100 est celui où la concentration en CO2 aura doublé par rapport à l’ère pré-industrielle pour s’élever à 560 ppm. La température de la Terre s’élèvera alors de 3°C en moyenne d’ici à 2100, un scénario catastrophe."

On parle donc de changement climatique global car son étendue géographique est planétaire et ses caractéristiques et conséquences affectent l’ensemble du vivant et de nos sociétés.

A3 résumé du scénario catastrophe ?

- la fonte des continents polaires va bouleverser le climat, par exemple en Europe occidentale actuellement tempérée par le gulf stream

- l’élévation du niveau des mers menacera de nombreuses côtes actuellement très peuplées

- "on peut s’attendre à des canicules plus fortes et plus récurrentes" (Lionel Terray, chercheur au Cerfacs, Centre Européen)...

Que répondent aujourd’hui les gouvernants ? L’ONU prépare un nouveau sommet en 2015 pour tenter de dévier la planète de son inquiétante trajectoire vers un réchauffement de 3 à 5° à l’horizon 2100. Vu l’échec total du sommet de Doha, qui peut croire à ce conte de fée ? Sauf si nous construisons un rapport de forces...

A4) notre responsabilité est totale, il est urgent d’y faire face ! (PG)

« La responsabilité de l’activité humaine, confirmée à 95%, ne fait plus aucun doute. Elle est liée directement au développement du système capitaliste et productiviste. La machine infernale continue de tourner à plein régime. Et pourtant certains s’obstinent à proposer de fausses bonnes solutions telle l’idée de géo-ingénierie esquissée par le rapport du GIEC. Cette préconisation viserait à manipuler le climat, à jouer à l’apprenti sorcier. Cette recette a assez duré.

Seuls un changement de système économique et le renversement de l’oligarchie au pouvoir, incapable de raisonner autrement que pour ses intérêts particuliers et à courte vue, est en mesure de stopper cette folie. Seule la planification écologique peut permettre de rompre avec les effets court-termistes du tout marché et prioriser ainsi l’ intérêt général : que les êtres humains puissent continuer à respirer sur cette planète et y bien vivre.

Le Parti de Gauche appelle à poursuivre coûte que coûte la construction d’une mobilisation politique et sociale internationale pour la Conférence de Paris en 2015.

Il n’est plus suffisant d’appeler à des "progrès réels" ou à la "responsabilité de nos dirigeants". Toutes les conférences précédentes ont montré que seul le peuple est en mesure de résoudre la question. Les dirigeants actuels n’ont pas l’intention de le faire. Nous on peut. (Parti de Gauche) »

Jacques Serieys

A) Réchauffement climatique : nouveau rapport alarmant du GIEC (printemps 2014)

Sécheresses, inondations, maladies, migrations, pénuries alimentaires, risques de conflit, etc. : le deuxième volet du cinquième rapport du groupe intergouvernemental d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat (GIEC), publié lundi 31 mars, recense les impacts déjà observables du changement climatique.

Selon ce texte du GIEC, résultat d’un immense travail de lecture et de compilation de douze mille publications scientifiques, le changement climatique a eu ces dernières décennies des impacts « sur tous les continents et dans les océans », essentiellement sur les systèmes naturels.

Dans de nombreuses régions, le changement dans les régimes de précipitations et la fonte des neiges et des glaciers ont modifié les systèmes hydrauliques, « affectant les ressources en eau en quantité et en qualité ».

Le changement climatique a également eu un impact plus « négatif » que positif sur la production alimentaire (blé et maïs). L’aire de répartition, le nombre d’individus ou les pratiques migratoires de nombreuses espèces marines et terrestres se sont modifiés.

Autant de constats qui poussent le GIEC à assombrir encore un peu plus ses perspectives sur les effets du rechauffement climatique au XXIe siècle. « La probabilité d’impacts graves, étendus et irréversibles s’accroît avec l’intensification du réchauffement climatique », avertit le GIEC.

◾Différents scénarios

Le GIEC parle de risques « élevés à très élevés » en cas de hausse moyenne des températures de 4° C par rapport à la période préindustrielle (« extinction substantielle d’espèces », « risques importants pour la sécurité alimentaire »), mais évoque des risques « considérables » dès un réchauffement de 1 à 2 °C.

Une augmentation d’environ 2 °C par rapport à la période préindustrielle pourrait entraîner une perte d’entre 0,2 et 2 % des revenus annuels mondiaux.

◾Les pays du Sud davantage exposés à l’insécurité alimentaire

« Tous les aspects de la sécurité alimentaire sont potentiellement affectés », affirme le texte, notamment l’accès aux ressources et la stabilité des prix, dans un contexte où la demande mondiale va augmenter.

D’ici à la fin du XXIe siècle, le GIEC prévoit une baisse globale des ressources des océans, quel que soit le niveau de réchauffement. Sur terre, la production de blé, maïs et riz devrait être affectée avec une hausse locale du thermomètre de 2 °C par rapport aux niveaux de la fin du XXe siècle, « même si certaines régions pourraient en tirer bénéfice ».

La carte des zones de pêche devrait être redessinée, avec des espèces marines plus nombreuses dans les latitudes moyennes et hautes, et en baisse autour des tropiques avec « de forts taux d’extinction au niveau local ».

La situation s’aggravera, selon le GIEC, après 2050, exposant davantage les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud.

◾Moins d’eau disponible pour l’agriculture

Le GIEC craint une réduction « significative » des eaux de surface et souterraines dans la plupart des régions subtropicales sèches, avec des impacts attendus sur la qualité de ces eaux.

Le texte évoque des risques de pénuries en Afrique, en Asie et dans le sud de l’Australie, et parle d’une pression potentiellement accrue sur les ressources disponibles en Europe (particulièrement dans le sud du continent, qui devrait être soumis à une chaleur plus forte) et en Amérique du Nord.

◾ Davantage de pauvreté

Le changement climatique va « ralentir la croissance économique, rendre plus difficile la réduction de la pauvreté (...) et [en] créer de nouvelles poches », notamment dans les villes, selon le rapport.

◾Plus de conflits et d’insécurité

Le GIEC table sur une augmentation des déplacements de population, et des « risques de conflit violent » avec « une aggravation des facteurs classiques que sont la pauvreté et les chocs économiques ». Risques de conflit entre Etats avec des rivalités autour de ressources plus rares, comme l’eau ou les stocks de poissons, ou de nouvelles opportunités générées par la fonte des glaces.

◾Inondations et érosion

Selon le GIEC, ces phénomènes vont de plus en plus affecter les zones côtières et les basses terres en raison de la hausse du niveau de la mer. « La population et les biens exposés vont significativement augmenter » à cause de la croissance démographique et de l’urbanisation.

Par ailleurs, la proportion de la population affectée par des crues majeures va augmenter. Le GIEC cite notamment les aires urbaines d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine, où l’urbanisation massive augmente les risques d’inondations.

◾Problèmes sanitaires

Le GIEC s’attend à une augmentation des problèmes de santé dans de nombreuses régions, spécialement les pays en développement (accroissement des vagues de chaleur intense, mauvaise nutrition ou encore maladies liées à la contamination de l’eau ou de la nourriture).

Le texte évoque notamment pour l’Afrique une modification de la géographie des maladies dues aux changements du régime des pluies et des températures.

◾Des risques accrus d’extinction

Ces risques concernent « une large partie » des espèces terrestres et marines, dont de nombreuses « ne seront pas capables de se déplacer suffisamment rapidement pour trouver des climats plus adaptés » après le changement climatique.

Des écosystèmes marins cruciaux, comme ceux des pôles et les barrières de corail, sont particulièrement exposés avec l’acidification des océans. Une hausse de la mortalité des arbres pourrait survenir dans de nombreuses régions.

◾Des solutions existent

« Les risques liés au changement climatique peuvent être réduits en limitant sa vitesse et son ampleur », rappelle le GIEC, qui préconise des mesures « d’adaptation » au réchauffement attendu.

Parmi les mesures préconisées dans le rapport : l’installation de systèmes d’alerte, d’abris contre les cyclones et les inondations ; la protection des mangroves pour épargner les côtes ; améliorer le stockage d’eau et les techniques d’irrigation ; la création de nouvelles pratiques agricoles ; de meilleurs programmes de vaccination ; la création de zones protégées et l’identification de groupes vulnérables ; la diversification de l’économie.

AFP

Cette chaleur qui fait craquer nos maisons

Les dégâts causés par la rétraction des sols argileux due aux chaleurs estivales sont la deuxième source d’indemnisation liée à des catastrophes naturelles. Un aléa qui va coûter de plus en plus cher avec le réchauffement climatique.

Le phénomène est vieux comme le monde. Mais, faute de prise en compte, il risque de coûter de plus en plus cher. À chaque vague de chaleur, comme actuellement, depuis début juillet, le même phénomène apparaît  : le retrait-gonflement des sols argileux. Ces sols habituellement humides sèchent et se craquellent. Mais ils ne sont pas les seuls à se lézarder. Les bâtiments et maisons non conçus pour supporter ces changements géologiques se fissurent à leur tour. Jusqu’à rendre ces constructions inhabitables ou inutilisables.

Désagréable pour les propriétaires, ce phénomène l’est aussi pour les assureurs. Depuis 1990, ils ont dû débourser 6 milliards d’euros en guise d’indemnisation, ce qui fait déjà du retrait des sols argileux la deuxième cause de catastrophe naturelle (11,2 %), loin derrière les inondations. Avec ses vagues de chaleur plus répétitives et plus longues, le réchauffement climatique promet de faire souffrir nos compagnies d’assurances. D’autant que les sols argileux couvrent un large croissant de la France, allant du Bassin parisien aux Pays de la Loire, à l’Aquitaine et au Midi toulousain, jusqu’au Languedoc.

Avec leurs fondations souvent peu profondes,les maisons individuelles sont les plus touchées

Sébastien Gourmier, spécialiste au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), décrit le processus  : « En été, ces sols s’assèchent du fait de la chaleur et du pompage de l’humidité par la végétation. Les sols se rétractent, s’affaissent, mais pas de façon homogène. Si la maison conserve l’humidité sous elle, ses alentours exposés aux variations de température peuvent descendre. La proximité d’un arbre, de végétation mal placée, peut aggraver la situation. La maçonnerie va travailler d’abord de manière imperceptible, puis abruptement  : fissures en façade, dislocation des dallages et cloisons, distorsion entre maison, garage, terrasse, rupture de canalisations enterrées… »

Les maisons individuelles sont les plus touchées, car leurs fondations sont souvent moins profondes que celles des bâtiments professionnels. L’une des parades consiste donc à couler des fondations plus profondes afin qu’elles reposent sur la couche dure en dessous de l’argileuse. La structure du bâtiment peut aussi être renforcée. Les circuits des eaux pluviales et usées doivent être souples, et leurs rejets éloignés de la construction. Enfin, un espace suffisant doit être respecté entre l’habitation et la végétation. Toutes ces zones à risque sont facilement consultables sur les plans d’urbanisme et de prévention des risques.

Pour l’heure, les coûts sont contenus. Depuis la mise en place du régime de catastrophe naturelle dans les années 1980, les aléas naturels sont couverts. Les gros dégâts sont pris en charge pour moitié par les assureurs, pour moitié par la Caisse centrale de réassurance (CCR). Les aléas liés aux sécheresses représentent 36 % des coûts du régime « Cat Nat » et coûtent en moyenne 374 millions d’euros de sinistralité.

Mais deux phénomènes nouveaux pourraient alourdir la note. D’une part le réchauffement climatique. Une étude de la CCR et de Météo-France publiée lors de la COP21 a envisagé un scénario à 1,8 degré supplémentaire à l’horizon 2100 et calculé les conséquences à partir de 2050. Les années à forte sinistralité, telle 2003, devraient s’enchaîner à un rythme plus élevé. Or, il y a treize ans, les vagues de chaleur estivales et ses sécheresses corollaires avaient contraint les pouvoirs publics à prendre 450 arrêtés de catastrophe naturelle, pour un coût global de près de 2 milliards. Un second facteur fait gonfler la note  : les évolutions migratoires qui tendent à densifier les populations dans le sud et l’ouest du pays, là où les sols argileux prédominent. Les biens à assurer devenant plus nombreux, la sinistralité de la rétraction des sols devrait augmenter de 114 % par rapport à aujourd’hui. Une seconde étude menée par la Fédération française de l’assuranceenvisage même un coût multiplié pardeux avec un scénario de réchauffement plus aigu.

« La prime que chacun doit s’acquitter au titre du régime Cat Nat devrait augmenter, note la Caisse centrale de réassurance. Mais ce régime n’est pas mis en péril par le seul aléa de la sécheresse. En revanche, ce serait le cas si à une forte sécheresse s’ajoutait une inondation du type de celle de 1910. La solidarité nationale devrait alors prendre le relais. »

Stéphane Guérard


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message