Après les caricatures, quelques vérités historiques sur Mahomet

dimanche 25 février 2007.
 

Dans l’affaire qui nous occupe, personne ne s’est posé une question de fond, celle de la réalité des actes et paroles du personnage fameux appelé dans certains milieux " le Prophète ". Une multitude de textes musulmans, faisant autorité absolue, permettent pourtant de reconstituer avec précision les événements de sa vie, considérée par beaucoup comme une " Conduite " idéale, celle du " Beau Modèle ".

Il s’agit d’abord d’abord du Coran provenant de Muhammad ibn Abdallah, des recueils de Hadiths, surtout celui de Bukhari, de la biographie officielle de Ibn Hisham (la " Sîra "), des Annales de Tabari, des Biographies d’Ibn Sad, des catalogues de raids de pillages de Waqidi, etc.

Partout dans le monde musulman, ces sources sont abondamment proposées ou imposées en exemple à la population. En revanche, elles ne sont que très difficilement abordables pour les non-musulmans, et ce n’est sans doute pas un hasard. Comme nous aurions été heureux que monsieur Boubakeur nous informe que la Sîra d’ibn Hisham est bien l’ouvrage idéal pour quiconque désire se renseigner sur le Grand Homme.

Hélas, c’est à d’autres de le dire, et d’ajouter que des traductions complètes de la biographie incontournable n’existent qu’au Liban, en français, et au Pakistan, en anglais.

L’examen critique des historiens impose cependant une restriction : la plupart de ces textes sont très largement postérieurs à la période de prédication de Muhammad en tant que personne physique, entre 60 et 200 ans après 632, date de sa mort, ce qui autorise toutes les déformations et manipulations postérieures. On ne peut donc pas être absolument certain de la réalité de ce qui s’est passé en Arabie, entre Médine et la Mecque, au début du VIIème siècle. Ce n’est pas l’important ici : le personnage de Muhammad est une création ultérieure de la " Tradition Islamique ", qui est devenu par la suite une norme vouée à l’adoration, inaccessible à la critique, et ceci depuis plus de 1000 ans. Dès lors, la référence prophétique musulmane s’est constituée, devenant un phénomène historique avéré . L’ignorer aura de graves conséquences, car Muhammad est à bien des égards toujours notre contemporain, qui est entré avec fracas dans notre XXIème siècle.

Observons donc quelques faits jalonnant la carrière du personnage, tels qu’ils sont admirés ici et là depuis des centaines d’années, par des milliards d’individus, dont beaucoup de Muhammad. Le traditionniste Ibn Sad ne rapportait-il pas ce propos : " Si vous avez cent fils, appelez-les tous Muhammad ".

Voici Muhammad tel que l’islam l’a construit.

Quand Muhammad s’installe à Médine, il fait exhumer les tombes et arracher les arbres du terrain qu’il a choisi pour implanter sa mosquée ; de nos jours, le fait ne paraît pas considérable ; pourtant, il a embarrassé jusqu’aux auteurs musulmans.

Il a fait assassiner par des commandos de tueurs au moins trois auteurs de textes critiquant sa personne : Abu Rafi, Kab ibn Ashraf, Asma bint Marwan, une femme. Cette dernière est tuée alors qu’elle est entourée par ses cinq enfants dont le dernier qu’elle allaite encore.

Il a fait trancher la tête de plusieurs centaines de Juifs de la tribu des Banu Qurayza, en assistant à l’exécution durant une journée entière.

Il ordonne de torturer un chef de tribu juive, Kinana, pour que celui-ci lui révèle où se trouve le trésor de son clan. L’homme, brûlé vif à petit feu et qui n’arrive plus à parler, finit par être décapité.

Il fait détruire les palmiers des Banu Nadir, pour les contraindre à la reddition. Il se ravise ensuite, puisque les Juifs parlent de se rendre ; l’affaire a laissé des traces dans son Coran.

Il fait détruire tous les sanctuaire arabes concurrents de la Ka’ba de la Mecque ; les prêtres et les fidèles qui résistent sont massacrés.

Il tue en personne plusieurs adversaires, au combat, notamment au cours de la bataille d’Ohod.

Il fait attaquer les caravanes arabes en pleine trêve religieuse (la première fois, à Nakhla).

Il fait boucher un puit, avant la bataille de Badr. L’acte est scandaleux, du point de vue des Bédouins.

Il capture, asservit et abuse de plusieurs femmes, et parmi elles, Saffiya, dont il vient de faire tuer l’époux, au cours de la prise de Khaybar.

Il exige l’exécution de dix personnes au moment de la conquête de la Mecque, dont deux chanteuses, qui ont chanté des vers contre sa personne. L’une est tuée, l’autre parvient à s’enfuir ; certaines sources précisent qu’on leur a cassé les dents. Une autre victime est éventrée alors qu’elle s’accroche au voile de la Ka’ba.

Il rompt tous les traités et accords convenus avec ses adversaires, quand son intérêt l’exige.

Il encourage l’agressivité de ses troupes en leur promettant le paradis, du vin, des vierges dans l’au-delà, et des femmes, des biens volés aux autres tribus et aux caravanes, ici-bas.

Il fait trancher les pieds et les mains, puis crever les yeux de voleurs et apostats, qui ont eu la mauvaise idée de voler ses chameaux ; auparavant, il leur avait ordonné de boire de l’urine de chamelle, pour se soigner.

Il autorise le viol des captives par ses troupes, comme dans l’expédition des Banu Mustaliq.

A la fin de la bataille de Badr, il fait jeter les cadavres des chefs Quraysh (sa propre tribu) et les insultent, suscitant l’étonnement gêné de ses guerriers.

Il fait démolir puis enterrer toutes les statues qui entouraient la Ka’ba mecquoise, au début de 630. Lui-même s’amuse à leur crever les yeux.

Il instaure la polygamie pour animer la ferveur guerrière de ses troupes. Rappelons que la polygamie exige un afflux constant de femmes nouvelles, et que la principale source d’approvisionnement est alors le jihad.

Il absout ou même encourage plusieurs de ses officiers, coupables de crimes de guerre : Zayd ibn Haritha ou Khalid... Ils avaient tendance à massacrer même ceux qui avaient accepté de se soumettre à l’islam.

Il met sur pied plusieurs expéditions de pillage en Syrie, pour tester la capacité de résistance de l’empire byzantin.

Après avoir vaincu la tribu bédouine des Hawazin, il s’amuse à proposer à ceux-ci de leur rendre soit leurs troupeaux, soit leurs femmes. Après concertation, ceux-ci réclament leurs femmes et sont contraints de se soumettre à l’islam.

Il exige de son fidèle serviteur Zayd que celui-ci lui cède sa propre femme Zeynep, qu’il avait vue en tenue affriolante. Zayd est trop heureux de lui offrir celle-ci.

Il terrorise les habitants de la Mecque, en rassemblant une armée de 10 000 hommes, supérieurement armée, en progressant lentement vers la ville, en usant de stratagèmes pour paraître plus puissant encore, de telle façon que la ville finit par se rendre.

Il utilise des machines de siège pour attaquer Ta’if, ce qui constitue une innovation en Arabie.

Pour finir, voici le décompte le plus vraisemblable des actions militaires entreprises par et pour Muhammad, établi par J.M.B. Jones. La liste est longue et rébarbative, mais le document est très rarement publié.

Cet historien britannique a eu accès à un manuscrit original du British Museum qui contient une édition complète des "Expéditions" de Waqidi . Il a pu dresser une liste chronologique de ces raids de pillage, batailles, sièges, opérations punitives et assassinats. Malheureusement, elle ne correspond pas toujours exactement aux données des autres sources. Il s’agit néanmoins de la meilleure vision d’ensemble que l’on puisse avoir de ces activités musulmanes .

Rappelons enfin que tout ceci s’est déroulé en moins de dix années.

Gilles Courtieu Maître de conférences en Histoire à Lyon


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