« Tariq Ramadan dévoilé » prédicateur islamiste et violeur brutal ?

mardi 12 février 2019.
 

- 5) Mis en examen pour viol et viol sur personne vulnérable

- 4) À Genève, Tariq Ramadan séduisait et couchait avec ses élèves mineures !

- 3) La double vie de Tariq Ramadan (par Caroline Fourest)

- 2) Nouvelle plainte pour viol contre T. Ramadan : une violence à l’état pur

- 1) La takia ( dissimulation) de Tariq Ramadan, faux intellectuel et vrai militant islamiste (par Lionel Favrot)

5) Tariq Ramadan mis en examen pour viol et viol sur personne vulnérable

Le théologien suisse a été incarcéré vendredi soir en attendant un débat différé sur son placement en détention

Par Raphaëlle Bacqué

L’affaire est si complexe – et si sensible – que trois juges d’instruction ont été désignés pour l’instruire, après la mise en examen, vendredi 2 février, de Tariq Ramadan pour « viol » et « viol sur personne vulnérable ».

L’islamologue, qui, lors de sa garde à vue, a été confronté à l’une des femmes qui l’accusent, avait demandé qu’un éventuel placement en détention provisoire, requis par le parquet, fasse l’objet d’un débat entre le juge des libertés et de la détention (JLD) et sa défense. Ce débat devrait avoir lieu dans les quatre jours. En attendant, le prédicateur, qui vivait ces derniers mois entre la Suisse et la France, a été incarcéré.

« Après une enquête minutieuse de trois mois, une garde à vue de quarante-huit heures, une confrontation avec ma cliente qui a permis de confondre Tariq Ramadan sur certains points, on a franchi une étape importante avec cette double mise en examen », a commenté Me Eric Morain, l’avocat de l’une des deux plaignantes. « S’il y a d’autres victimes en France ou ailleurs, elles savent maintenant que la justice peut prendre en compte ce qu’elles ont vécu », a également réagi Me Jonas Haddad, avocat d’Henda Ayari, la première femme à avoir porté plainte contre M. Ramadan.

« Même modus operandi »

Les enquêteurs du deuxième district de la police judiciaire ont enquêté pendant trois mois, méthodiquement et sans laisser échapper la moindre information, avant de se décider à entendre, à partir du 31 janvier, le théologien suisse de 55 ans, qui a longtemps eu une très large audience auprès de centaines de milliers de musulmans européens.

Après avoir reçu deux plaintes pour viol, l’une déposée le 20 octobre 2017 par Henda Ayari, une ancienne salafiste devenue militante de la laïcité, l’autre le 27 octobre par une femme qui a préféré rester anonyme, et dont Le Monde avait publié le témoignage accablant, les policiers ont recueilli d’autres récits de femmes. Elles ont décrit la même forme d’emprise, la même violence et, selon un proche de l’enquête, « le même modus operandi » que celui dénoncé par les plaignantes, sans pour autant déposer plainte à leur tour.

Jeudi, il a été décidé que la confrontation avec Henda Ayari, qui subit depuis trois mois de nombreuses attaques sur les réseaux sociaux, serait renvoyée à l’instruction. Mais l’autre plaignante, que certains journaux ont affublée d’un prénom d’emprunt qu’elle n’a pas choisi, « Christelle », a accepté l’épreuve.

La confrontation a duré trois heures et demie, en présence de Me Yacine Bouzrou et de Me Julie Granier, les avocats de M. Ramadan, et de Me Eric Morain, conseil de sa victime présumée. Juste avant, deux perquisitions avaient eu lieu, à Saint-Denis, dans un appartement où le théologien dispose d’un bureau et d’un pied-à-terre, l’autre en Haute-Savoie, à la frontière franco-suisse, où il a sa résidence principale.

Une petite cicatrice

« Tariq Ramadan m’a donné rendez-vous au bar de l’Hôtel Hilton de Lyon, où il était descendu pour une conférence, en octobre 2009 », a redit cette femme de 45 ans devant le petit-fils du fondateur des Frères musulmans. A l’époque, cette Française convertie à l’islam entretient, depuis le 31 décembre 2008, une correspondance avec M. Ramadan, auprès duquel elle cherche conseil, comme nombre de musulmans qui se déplacent pour l’écouter.

Leur relation s’est peu à peu transformée, ce dernier, qui vit séparé de son épouse, lui a promis un mariage religieux et, en attendant, un mariage temporaire sur Skype. C’est leur première rencontre, toutefois, à Lyon, où Ramadan doit tenir une conférence sur le thème « Le vivre-ensemble, l’islamophobie et la Palestine ».

« Au bout de dix minutes, il m’a dit : “Nous ne pouvons pas rester là, tout le monde nous regarde. Je suis une personne connue, et le Maghrébin à l’accueil m’a reconnu et n’arrête pas de nous regarder” », avait-elle expliqué dans sa plainte. Tariq Ramadan gagne alors sa chambre par l’escalier pendant qu’elle, qui marche avec une béquille depuis un accident de voiture, prend l’ascenseur.

Selon la plaignante, l’agression aurait eu lieu très vite après son entrée dans la chambre : des gifles au visage, aux bras, aux seins et des coups de poing dans le ventre, une fellation et une sodomie imposées de force, de nouveaux coups, un nouveau viol. « Il m’a traînée par les cheveux dans toute la chambre pour m’amener dans la baignoire de la salle de bains pour m’uriner dessus », avait-elle déclaré dans sa plainte, affirmant n’être finalement parvenue à s’enfuir qu’au petit matin.

« Faux », proteste Tariq Ramadan, qui assure que la rencontre n’a duré qu’une demi-heure. Lors de la confrontation, le prédicateur a nié farouchement tout viol et même tout acte sexuel, reconnaissant un simple flirt. La plaignante a cependant donné de multiples détails, décrivant notamment une petite cicatrice à l’aine, dont M. Ramadan a reconnu être doté. A l’issue de cet échange tendu, l’islamologue a refusé de signer le procès-verbal.

Image écornée

L’affaire, qui met en cause cette figure centrale de l’islam européen, s’annonce donc difficile. Certes, de multiples témoignages publiés sur Internet ou rapportés par la presse ont peu à peu dressé le portrait d’un homme multipliant les relations féminines, à mille lieues de celui qui mettait sans cesse en garde les musulmans contre les rapports sexuels hors mariage, en leur rappelant que c’est « devant Dieu qu’il nous est donné la possibilité de vivre une relation avec une femme ». Mais le petit-fils du fondateur des Frères musulmans a toujours dénoncé une « campagne de calomnie ». D’abord soutenu par bon nombre de ses fidèles, l’islamologue a vu son aura fissurée par la multiplication des témoignages.

En Suisse, les journaux ont ainsi rapporté les récits d’anciennes élèves des deux collèges suisses où Tariq Ramadan avait enseigné. Ces jeunes femmes affirmaient que, alors qu’elles étaient âgées de 16 à 18 ans, et donc mineures, ils les avaient séduites et convaincues d’avoir des relations sexuelles avec lui.

Même si la plupart de ces affaires sont prescrites ou si aucune autre femme n’a porté plainte, hormis Henda Ayari et « Christelle », ces témoignages ont d’abord pétrifié les autorités musulmanes. Et peu à peu brisé sa réputation.

Le 7 novembre 2017, l’université d’Oxford a décidé « d’un commun accord » avec Tariq Ramadan la mise en congé immédiate de ce dernier du poste de professeur d’études islamiques contemporaines qu’il occupe dans un de ses collèges. Ces derniers jours, c’est le Qatar, qui finance la chaire de théologie – elle porte le nom de Sa Majesté Hamad Ben Khalifa Al-Thani, émir du Qatar de 1995 à 2013 – occupée jusque-là par M. Ramadan, qui a laissé entendre que celui-ci n’était plus le bienvenu dans l’émirat.

Source de l’article 5 : http://www.lemonde.fr/police-justic...

4) À Genève, Tariq Ramadan séduisait et couchait avec ses élèves mineures !

Article choc et accablant qui revient sur la période de professeur de Tariq Ramadan, en Suisse, dans sa jeunesse, avec le témoignage de 4 anciennes élèves dont 3 qui affirment avoir couché avec lui – alors qu’il était déjà marié – et décrivent presque le même modus operandi, la même mécanique que les autres témoignages des présumées victimes françaises et belges. Certaines avaient à peine 14 ans, ce qui rend cette information encore plus grave ! Nous avons également des témoignages de ses ex-collègues de travail qui disent avoir été au courant de ces faits à l’époque. Enfin, un Suisse musulman, M. Stéphane Lathion, ancien proche de Tariq Ramadan, va affirmer la même chose et confirmer les témoignages.

Accusations – Quatre Genevoises témoignent de l’emprise psychologique qu’exerçait sur elles leur brillant professeur, Tarik Ramadan, dans les années 80 et 90 à Genève. Image : Getty Images

Par Sophie Roselli ABO+

C’est arrivé bien avant les deux accusations de viol en France. Et bien avant qu’il devienne le célèbre islamologue controversé. Tariq Ramadan, 55 ans, a enseigné plusieurs années dans sa ville natale de Genève, où il n’a pas laissé que des bons souvenirs. La Tribune de Genève a découvert qu’il a tenté de séduire sans succès une de ses élèves de 14 ans. Il est même arrivé à ses fins avec trois autres, âgées entre 15 et 18 ans. Les faits remontent aux années 80 et 90, lorsque le professeur de français et de philosophie œuvrait au Cycle des Coudriers puis au Collège de Saussure. Quatre Suissesses, que nous avons pu retrouver au fil de notre enquête, acceptent de témoigner. Une manière de soutenir celles qui osent dénoncer aujourd’hui les abus de cet homme. Ces Genevoises, non musulmanes, toutes actives dans la fonction publique, qui ont fondé une famille, craignent de parler à visage découvert. Elles décrivent l’emprise psychologique qu’exerçait sur elles leur brillant professeur. Des agissements dénoncés également par Stéphane Lathion, un ancien de la garde rapprochée de Tariq Ramadan.

Sandra* avait 15 ans lorsque le jeune et séduisant Tariq Ramadan s’est rapproché d’elle. Comme d’autres, elle se souvient encore des mots du professeur, qu’elle trouvait bizarres : « Je me sens proche de toi. Tu es mature. Tu es spéciale. Je suis entouré de beaucoup de monde mais je me sens seul. » Comme d’autres, elle a été invitée à rester dans la classe après les cours. Puis elle a accepté de boire des cafés avec lui en dehors de l’école. « J’étais à l’aise et mal à l’aise. La confusion s’était installée dans ma tête. A deux ou trois reprises, nous avons eu des relations intimes. A l’arrière de sa voiture. Il disait que c’était notre secret », confie celle qui n’avait alors pas la majorité sexuelle (lire ci-contre). Elle en avait parlé à sa meilleure amie. Pas à ses parents.

A l’époque, Tariq Ramadan était considéré comme un fils d’immigrés parmi tant d’autres à Genève, cité internationale et multiculturelle. Son père, Saïd, figure des Frères musulmans exilé en Suisse, avait créé le Centre culturel islamique des Eaux-Vives. Son grand-père avait fondé la confrérie. Tariq, le fou de foot devenu enseignant, parlait peu de religion en classe. Il versait plutôt dans l’humanitaire, s’investissait dans des projets pédagogiques, à travers l’association Coopération coup de main, organisait des voyages d’études. Sa proximité avec ses élèves le rendait très populaire. Il avait même pris l’habitude de les inviter en tête à tête à déjeuner au restaurant et les emmenait dans sa voiture personnelle.

« Il était un homme tordu, intimidant »

Léa* s’en souvient encore. Elle avait 14 ans lorsqu’il lui a fait des avances durant le trajet. « Il a mis sa main sur ma cuisse en me disant qu’il savait que je pensais à lui le soir avant de m’endormir. Ce qui était faux. C’était de la manipulation. Il disait qu’il pensait à moi mais qu’il était marié. J’étais mal, mais je ne pouvais rien dire. C’était mon prof. » Dans son cas, il n’y a pas eu de passage à l’acte, mais Léa a subi les foudres de ce professeur « possessif et jaloux », qui la qualifiait d’aguicheuse. Elle a résisté, en a parlé autour d’elle, y compris à ses parents. Avec le recul, elle remet les choses en perspective : « Avant d’être ce leader musulman, il était un homme tordu, intimidant, qui usait de stratagèmes relationnels pervers et abusait de la confiance de ses élèves. Il avait une telle emprise sur nous… »

Cette emprise, Agathe* la ressent encore dans sa chair. « J’ai été abusée et violentée. Je me suis beaucoup efforcée d’oublier, mais tout ressort maintenant avec ces affaires… » La voix déraille. La mère de famille se confie pour la deuxième fois en plus de vingt ans. « Quand j’avais 18 ans, j’étais, comme d’autres élèves, captivée par le discours de ce professeur charismatique. Il m’a proposé des cafés en dehors des cours. Et puis j’ai eu des relations sexuelles avec lui. Il était marié et père de famille. Cela s’est passé trois fois, notamment dans sa voiture. C’était consenti mais très violent. J’ai eu des bleus sur tout le corps. Il m’a toujours fait croire que je l’avais cherché. L’histoire s’est sue et il m’a menacée, en exigeant le silence de ma part. Moi, je n’avais rien compris ! Mais c’était de l’abus de pouvoir pur et simple ! » A l’époque, Tariq Ramadan avait même une double responsabilité en tant que doyen.

La trame de l’histoire se répète quelques années plus tard avec Claire*. « J’avais 17 ans, quand on a commencé à s’embrasser et 18 ans quand on a eu des rapports sexuels. C’était très régulier. Je pensais que cela s’arrêterait après ma matu, mais les liens ont perduré. J’étais fascinée, sous son contrôle. Il me prenait, me jetait, instaurait une relation de dépendance. Il a créé les bases d’une relation malsaine. » La jeune femme n’a jamais été menacée, ni subi de violences physiques. Elle avait en tout cas parlé de cette drôle de relation à plusieurs camarades de classe.

Jamais condamné par la justice genevoise

Comment ces agissements ont-ils pu rester secrets pendant presque trois décennies ? L’une de nos interlocutrices dit avoir ressenti du « dégoût » et de la « honte » après coup, l’empêchant de le dénoncer. Des sentiments souvent propres aux femmes abusées. A cela s’ajoutent l’emprise psychologique du professeur et sa notoriété acquise au fil du temps. Sans oublier la forte implantation de la famille Ramadan à Genève, microcosme de 500 000 habitants, qui a aussi pu décourager.

Toutes nos interlocutrices ont laissé échapper des confidences à l’époque et peinent à croire que le personnel encadrant n’en ait rien su. Plusieurs anciens fonctionnaires contactés se souviennent de rumeurs, sans avoir eu connaissance de dénonciations visant Tariq Ramadan. « Si les faits sont avérés, nous sommes profondément choqués », réagit Pierre-Antoine Preti, responsable de la communication du Département de l’instruction publique (lire ci-contre). D’après nos recherches, Tariq Ramadan n’a jamais eu affaire à la justice genevoise.

C’était plus qu’une rumeur, affirme aujourd’hui haut et fort Michel Roch, 62 ans, chimiste. Il n’a jamais travaillé avec Tariq Ramadan, mais en avait entendu parler lorsqu’il était doctorant : « A Genève, le fait que Tariq Ramadan n’avait pas l’éthique professionnelle qu’il prétendait avoir devenait un secret de Polichinelle à l’époque. Ma femme, professeur de latin, et moi-même, avons recueilli entre 1989 et 1992 les confidences de six élèves de Tariq Ramadan. Elles avaient entre 14 et 18 ans, ont toutes été manipulées, voire plus. Je leur avais dit de porter plainte et de le signaler, mais elles ne voulaient pas le faire. »

« Il a abusé de son pouvoir d’enseignant »

Un spécialiste suisse de l’islam, ami de Tariq Ramadan durant vingt ans jusqu’à un point de rupture en 2003, accepte de s’exprimer pour la première fois sur ce sujet sensible. Stéphane Lathion, enseignant et cofondateur du Groupe de recherche sur l’islam en Suisse, qui a accompagné pendant des années Tariq Ramadan à travers l’Europe, tient à le dire : « Je me suis trompé sur l’idéologue. J’étais convaincu qu’il pouvait faire bouger l’islam. Au fil du temps, son discours citoyen est devenu rigoriste. Il faut bien reconnaître que cela a préparé le terrain à une acceptation d’un discours salafiste plus dur. » Le Genevois s’est trompé aussi sur l’homme et le vit comme une trahison. Après leur éloignement, des personnes ont commencé à se confier à lui.

« Je n’avais jamais rien remarqué pendant des années, mais à partir de 2003, j’ai entendu des rumeurs, des soupçons. J’ai reçu un coup de massue il y a deux ans, quand un ami m’a parlé d’une ancienne élève de Tariq Ramadan à Genève qui avait souffert d’une relation violente avec lui. Une autre s’est confiée à moi ces derniers jours. Je ne suis pas surpris de voir des témoignages surgir de partout. Non seulement les faits relatés sont choquants, mais ils révèlent en plus le décalage entre son attitude et son discours sur un islam moralisateur, qui prône des relations sexuelles dans le cadre exclusif du mariage. »

Certains crient au complot sioniste, français, saoudien ou autres. D’autres sont dubitatifs. Pour Stéphane Lathion, ces accusations de toutes parts et non coordonnées ne montrent qu’une chose : « Tariq Ramadan est un prédateur qui a abusé de son pouvoir d’enseignant, de prédicateur et d’intellectuel pour séduire des femmes et des jeunes filles, qui en ont souffert. »

* Identités connues de la rédaction

Source : https://www.tdg.ch/geneve/actu-gene...

et http://www.lelibrepenseur.org/a-gen...

2) Nouvelle plainte pour viol contre Tariq Ramadan : une violence à l’état pur

Source : https://www.marianne.net/societe/no...

L’islamologue suisse est accusé de viol par une deuxième femme, qui a porté plainte une semaine après Henda Ayari, première victime présumée de Tariq Ramadan. "Le Monde" et "Le Parisien" révèlent le contenu du témoignage qui accompagne la nouvelle plainte : les faits rapportés sont d’une violence inouïe.

En portant plainte contre Tariq Ramadan le 20 octobre dernier, Henda Ayari avait appelé les "autres femmes victimes" à prendre la parole en public et à dénoncer les violences sexuelles dont se serait rendu coupable le prédicateur musulman. Il semble que la militante féministe et laïque ait été entendue : Le Monde et Le Parisien révèlent qu’une nouvelle plainte pour viol a été déposée au parquet de Paris, le vendredi 27 octobre. La victime présumée est une femme française de 45 ans qui souhaite conserver l’anonymat dans les médias. Les faits remonteraient à 2009, et se seraient produits dans un hôtel de Lyon, où Tariq Ramadan donnait une conférence.

Le témoignage fourni au procureur, dont nos confrères du Monde et du Parisien ont pris connaissance, est glaçant. Voici son contenu : après avoir pris rendez-vous au bar de l’hôtel, Tariq Ramadan propose à la future plaignante, convertie à l’islam et qui entretenait une correspondance avec l’universitaire, de poursuivre leur conversation dans sa chambre. "Nous ne pouvons pas rester là, tout le monde nous regarde", s’explique Tariq Ramadan. L’agression aurait débuté dans la chambre de l’islamologue, qui donne un violent coup de pied à la jeune femme, munie de béquilles. "Toi tu m’as fait attendre, tu vas prendre cher !", lui aurait hurlé Tariq Ramadan. "Fellation et sodomie imposées de force"

Découvrez le savoir-faire et les perspectives d’avenir des entrepreneurs soutenus par Bpifrance dans la série « Paroles d’Entrepreneurs »

La suite est tout simplement terrifiante : Le Monde parle de "gifles au visage, aux bras, aux seins", de "coups de poing dans le ventre", de "fellation et sodomie imposées de force, nouveaux coups, nouveau viol". La victime rapporte que Tariq Ramadan l’aurait "traînée par les cheveux dans toute la chambre" pour l’amener "dans la baignoire de la salle de bain" et lui "uriner dessus". La plaignante raconte qu’elle n’a réussi à s’enfuir que le matin, et qu’elle a ensuite reçu pendant des mois des messages de harcèlement et de menace émanant de Tariq Ramadan.

Encouragée par l’initiative de Henda Ayari, et par le contexte de dénonciation publique des violences sexuelles, la nouvelle plaignante brise le silence en fournissant à l’appui de son témoignage des certificats médicaux établis à l’époque des faits. Son avocat tente de convaincre cinq autres femmes de témoigner, ou même de déposer plainte pour des faits similaires. De son côté, Tariq Ramadan a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse contre Henda Ayari. Ce qui semble se jouer est la chute d’un redoutable prédicateur, charismatique et manipulateur. Tariq Ramadan s’est fait le chantre d’une idéologie particulièrement rigoriste, défendant le salafisme le plus conservateur. Caroline Fourest, chroniqueuse de Marianne engagée de longue date contre "le double discours" de Tariq Ramadan, écrit qu’elle savait depuis 2009 qu’il "menait une double vie, à l’opposé de ses nombreux sermons sur la ’conception islamique de la sexualité’". Faute de preuves, et victime de l’omerta entretenue par l’entourage de l’universitaire, Caroline Fourest n’a pu révéler les faits. Jusqu’à aujourd’hui.

1) « Tariq Ramadan dévoilé » par Lionel Favrot

La takia ( dissimulation) de Tariq Ramadan, faux intellectuel et vrai militant islamiste.

Ce document, considéré comme un hors série de Lyon Mag’ est un livre, est écrit par un journaliste et préfacé par Soheid Bencheikh, grand mufti de Marseille.

La préface n’est pas inintéressante, puisque l’auteur, musulman et « dignitaire » donne le ton par le titre même de son texte : « La République doit affirmer ses valeurs ».

Ce livre d’actualité, œuvre d’un enquêteur dévoile effectivement le jeu de Tariq Ramadan :

- les liens tissés avec les intégristes les plus radicaux d’une part

- et l’opération charme plus ou moins réussie en direction d’intellectuels tiers mondialistes ou laïques d’autre part...

Il commence par l’histoire de ce personnage qui a su occuper le terrain médiatique, sa filiation et ses liens pas seulement généalogiques mais politiques avec son grand-père Hassan Al Banna fondateur des frères musulmans et son père Said Ramadan.

Il ne s’agit pas de sortir des banalités comme « tel père tel fils » mais d’indications précises, de citations, de déclarations faites par Tariq Ramadan qui montrent que cet héritage politique existe et est revendiqué.

C’est aussi tout l’intérêt du livre car l’auteur affirme et sort les références exactes...Il a d’ailleurs raison, c’est une question de déontologie et nous commençons à savoir que cet « intellectuel » n ’hésite jamais à recourir aux tribunaux.

C’est en septembre 1993 que Ramadan a commencé à faire parler de lui en faisant interdire la sortie à Genève d’une pièce de Voltaire appelée : « Mahomet ou le fanatisme »...

Cette pièce écrite en 1741 était une critique de la hiérarchie catholique de l’époque et non une attaque contre l’islam... Le plus étonnant dans cette affaire qui a défrayé la chronique en Suisse c’est que Tariq Ramadan ait pu obtenir des soutiens de la part de la gauche.

C’est le tout début de la carrière d’un dissimulateur qui côté cour fait des grandes déclarations sur la modernité, se liant d’ailleurs avec des courants alter mondialistes peu regardants et côté jardin forme et organise les intégristes et étend son influence sur les cités.

Mais malheureusement pour lui, il n’évite pas les dérapages à la télévision comme lorsque qu’il demande un moratoire sur la lapidation ! et surtout ses livres et cassettes sont largement diffusés.

Certaines de ses positions sont aujourd’hui connues, elles ont été dévoilées par de nombreuses féministes de toutes origines qui ont vite saisi la véritable nature de ce prêcheur au sourire charmeur.

D’autres positionnements, d’ailleurs très réactionnaires, et encore l’adjectif est un euphémisme sont présents dans ses ouvrages comme « la conception islamique de la sexualité »

Lionel Favrot cite et commente : « ...Ce prêcheur expérimenté sait jouer sur les mots et mettre en avant de fausses ouvertures. Ainsi, il répète souvent qu’il faut se débarrasser d’un certain nombre de « traditions ». Ce qui pourrait faire croire qu’il souhaite faire évoluer la religion musulmane. Mais en fait, pour lui, cette évolution ne doit concerner que des pratiques abusivement présentées comme islamiques, que le Coran n’a jamais imposées. Exemples : l’excision que Ramadan se contente de tolérer à condition d’inciser « légèrement » le sexe des femmes. »... !

Et dire que des militant(e)s et militants alter mondialistes ont invité cet individu à discuter fraternellement avec Tariq Ramadan !

Ce livre est une contribution importante, d’autres ouvrages apporteront certainement d’autres éclairages sur ce personnage qu’il nous faut absolument combattre, car derrière le sourire, se profile une idéologie réactionnaire des plus dangereuses !

Jean-François CHALOT

« Tariq Ramadan dévoilé » par Lionel Favrot Lyon Mag Hors série

Septembre 2004

10 €

275 pages hors annexes


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message