Partout en Italie un cri s’élève : "che se ne vadano tutti" (Qu’ils s’en aillent tous !)

mardi 1er février 2011.
 

Forcés de choisir entre la porte ou la réduction de salaire, les ouvriers de Fiat Mirafiori ont été contraints de voter contre leurs intérêts le 14 Janvier dernier. L’accord accepté contre leur volonté par 54% des employés de Fiat détériore considérablement leurs conditions de travail : réduction des pauses, augmentation du temps de travail et des cadences, remise en cause du droit de grève, extension à outrance des heures supplémentaires à discrétion de l’entreprise, non remboursement des trois premiers jours de maladie... 46% des employés, notamment des ouvriers, ont malgré tout voté contre cette extorsion. Nous saluons leur courage et leur détermination.

Un précédent trop beau pour le gouvernement de Monsieur Berlusconi et son allié, la version italienne du Medef la Confindustria. Ils proposent donc de généraliser le principe, appliquant par la même les consignes dictées par la Commission européenne le 12 Janvier dernier à l’occasion de son examen annuel de croissance.

Le 15 Janvier, la FIOM CGIL (Fédération italienne des ouvriers métallos et mécaniciens - Confédération générale italienne du travail), lançait un appel à la grève générale. “La Fiat a mis en branle une dérive autoritaire et fasciste qui interdit la liberté syndicale (...) Chez Fiat comme dans la société italienne nous refusons ce retour au XIXe siècle ” explique le secrétaire national de la FIOM, Giorgio Cremasco, en appelant les forces vives de tout le pays à la grève générale. Maurizio Landini (secrétaire général de la FIOM-CGIL s’est lui aussi montré très offensif : “La Fedemerccanica (fédération patronale automobile) et la Cofindustria (Medef italien) doivent savoir que s’ils généralisent ce qui s’est passé à la Fiat, il y aura un conflit sans précédent dans le pays !”

Ce 28 Janvier, des centaines de milliers d’italiens se sont mobilisés contre ces mesures réactionnaires : à Mirafiore, le cœur mythique de la Fiat, on compte aujourd’hui 80% de grévistes. Chez Iveco, 70%, chez Fiat Auto (Frosinone, dans le Sud) 70%. 95% à Asti. Et une vingtaine de manifestations du Nord au Sud de la Botte, dont quatre dans la seule Ligurie (Gênes). “Les ouvriers produisent pour tous, nous ne serons jamais vos esclaves !” Voilà ce qu’on lisait sur les banderoles. A Milan, un cortège d’étudiants de l’Unione Sindacale di Base a marché sur la piazza Cairoli accompagnant la manifestation de la FIOM. Parmi les slogans les plus chantés, on retrouvait” Entre boufffe bouffe et bunga bunga (l’hymne sexuel berlusconien lors de ces fiestas sexuelles), chassons-les !” et un slogan qui nous est familier : “Qu’ils s’en aillent tous ! “ .

Un peu partout en Italie ce soir, du Sud au Nord, parmi les ouvriers, les précaires, les centres sociaux et les étudiants, un cri s’élève : “Grève générale !”, ""Qu’ils s’en aillent tous !"

Le Parti de Gauche salue la ténacité des employés, ouvriers et précaires italiens dont la Fiat, la Cofindustria, le gouvernement Berlosconi et la Commission européenne bafouent les droits.

Alla Riscossa, compagni, "che ne se vadano tutti !"


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