Quel effondrement de la participation électorale entre les élections présidentielles et les élections législatives ?

mardi 10 mai 2022.
 

Tenir compte des erreurs du passé.

Jean-Luc Mélenchon n’ayant pu être candidat au deuxième tour des présidentielles de 2017, notre attention se portera sur les variations du nombre des suffrages exprimés entre le premier tour des présidentielles de 2017 et le premier tour des élections législatives de 2017.

La connaissance de ces variations permet non pas de prévoir le résultat des élections législatives de 2022 mais permet d’apporter des informations utiles pour les électeurs notamment pour les abstentionnistes. Et surtout pour les militants de La France Insoumise.

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Petit préambule de méthode.

Les statistiques utilisées ici ont pour source le site du ministère de l’intérieur.

Pour chaque candidat on précise d’abord le nombre de suffrages exprimés P à l’élection présidentielle et on précise le nombre de suffrages exprimés L à l’élection législative qui suit.

Puis on calcule la variation (qui est de fait une diminution) P-L. Puis on calcule la variation du nombre de suffrages exprimés à ces deux élections par rapport à l’élection présidentielle.

On utilise la formule : 100 (P-L)/P

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présidentielles :

31 381 603 soit 65, 97 % des inscrits

Législatives 18 176 066 soit 38,43 des inscrits

diminution globale des exprimés : 31381603-18176066 = 13205537 voix en moins, soit -42 %

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2 – Variation pour France Insoumise et PCF

Rappelons qu’en 2017, Mélenchon était aussi le candidat soutenu par le PCF.

Présidentielles

. Jean-Luc MÉLENCHON 7 059 951 soit 19,58 % des suffrages exprimés.

Législatives :

Parti communiste français 615 487 soit de 2,72 % des exprimés

La France insoumise 2 497 622 soit 11,03 % des exprimés

LFI + PCF 2497622+615487 =3113109 soit 13,75 % des exprimés

baisse de participation pour Mélenchon et PCF : 7059951 -3113109 =3946842 soit une diminution de 56 % du nombre de suffrages exprimés.

Cette chute considérable a eu des conséquences désastreuses. Il faudra bien y remédier !

Cet effondrement est supérieur à la chute globale de 42 % des suffrages exprimés.

Remarque : l’autre mode de calcul consistant à calculer la diminution de la part relative des suffrages exprimés se portant sur France Insoumise et le PCF cache la gravité de la chute du nombre de voix.

En effet : 19,58-13,75 donnes une perte de 5,83 %.

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3 – Analyse pour Macron et Le Pen

3. 1 – Le cas Macron et son allié le MoDem

Présidentielles premier tour

. Emmanuel MACRON 8 656 346 soit 24,01 pour cent des suffrages exprimés (18,91 % des inscrits)

Législatives :

La République en marche 6 391 269 soit 28,21 % des exprimés Modem 932 227 1,96 % 6

Total pour ces deux mouvements : 6391269 +932227 = 7323496 soit 32,33 % des exprimés

baisse du nombre de suffrages exprimés pour Macron et son allié 8656346-7323496 =1332850 soit une baisse de 15 % c’est près de trois fois plus faibles que la baisse générale de participation est quatre fois plus faibles que la chute de voix concernant Mélenchon.

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3. 2 – le cas Marine Le Pen

Présidentielles :

Mme Marine LE PEN 7 678 491 soit 21,30 % des exprimés (16,14 % des inscrits)

Législatives 2017 pour l’extrême droite :

Front National 2 990 454 soit 13,20 % des exprimés (6,29 % des inscrits)

Extrême droite 68 320 soit 0,30 % des exprimés (0,14 % des inscrits)

Total extrême droite pour les législatives de 1017 : 2990454+68320 =3058774 soit 13,50 % des suffrages exprimés (montant quasiment égal à celui deLFI+PCF : 13,75 %)

variation des exprimés pour l’extrême droite entre le premier tour des présidentielles et législatives

7678491 -3058774 =4619717 soient une perte de voix de 60 %

C’est-à-dire quatre fois plus que la perte de voix de Macron est à peu près de même niveau que celle de Mélenchon.

4 – en guise de conclusion

L’effondrement du vote des classes populaires entre les présidentielles et législatives est ici parfaitement visible que ses électeurs aient choisi Mélenchon ou Le Pen aux présidentielles.

Cela a permis à Emmanuel Macron d’obtenir largement la majorité absolue à l’Assemblée nationale (308 sièges) et de pouvoir ainsi affaiblir toute opposition.

Remarquons que les quatre blocs : abstentionnistes ; bloc bourgeois Macron ; bloc extrême droite Le Pen ; l’union populaire Mélenchon sont tous en progression si l’on compare les présidentielles de 2017 et celles de 2022.

Le bloc de l’union populaire ne pourra devenir majoritaire en 2022 que :

1) Il ressort des réunions actuelles entre forces de gauche une perspective mobilisatrice pour les milieux populaires et progressistes

2) les électeurs ayant voté Mélenchon au premier tour ne s’abstiennent pas et votent pour le candidat député de l’Union Populaire.

3) Si une partie des abstentionnistes à l’élection présidentielle vote pour le candidat de l’union populaire.

Évidemment, la bonne vieille technique de démoralisation sera utilisée par les médias au service du pouvoir pour expliquer que cela est impossible.

Les militants devront faire preuve d’une grande méfiance à l’égard des informations émanant des médias dominants comme le journal Le Monde que ne manquera probablement pas de diffuser des informations infondées pour diviser ou perturber l’élargissement de l’union populaire.

Les informations doivent être vérifiées auprès des médias utilisés par La France Insoumise.

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Hervé Debonrivage


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