Alors que la France connaît une vague inflationniste, l’Insee a rendu publiques ses données sur les personnes ayant recours aux réseaux associatifs de distribution de nourriture. Quatre bénéficiaires sur cinq souffrent de « privations alimentaires ».
C’est un « portrait social » dressé ce mardi par l’Insee qui tombe à point nommé. Alors que le sujet de la précarité alimentaire est brûlant, face à la flambée vertigineuse du prix des denrées, l’institut vient de rendre public ses travaux annuels sur les évolutions économiques et sociales en France. Avec cette fois-ci un éclairage particulier sur les bénéficiaires de l’aide alimentaire. Entre novembre et décembre 2021, les statisticiens de l’Insee ont ainsi enquêté auprès de ces personnes, en grande difficulté financière, qui se rendent dans un ou des centres associatifs de distribution d’aide afin de recevoir ou acheter des produits alimentaires. En intégrant tous les individus composant le ménage de ces bénéficiaires, l’Insee estime qu’entre 3,2 et 3,5 millions de personnes ont reçu en 2021 des aides alimentaires (colis, achats en épiceries solidaires ou distribution de repas prêts à consommer) par le réseau associatif.
Certes, les données datent de l’année dernière, mais elles se révèlent éclairantes à l’aune du contexte inflationniste de 2022. Contexte qui a convaincu le Conseil national de l’alimentation (CNA) de recommander, en octobre dernier, d’inscrire le droit à l’alimentation dans la législation française pour en « garantir l’accès à tous et toutes ». Contexte qui a également valu à la première ministre, Elisabeth Borne, d’annoncer en début de mois la création d’un « fonds pour une aide alimentaire durable » de 60 millions d’euros en 2023, pour permettre aux Français « les plus fragiles » d’accéder à « une alimentation de qualité ». Et aux ministres des Solidarités et de l’Enseignement supérieur, Jean-Christophe Combe et Sylvie Retailleau, de s’engager ce mardi sur le déblocage d’une enveloppe de 10 millions d’euros d’aide alimentaire dévolue aux étudiants. Faisant presque oublier le projet gouvernemental d’un « chèque alimentaire d’urgence » de 100 euros par foyer, destiné aux « 9 millions de foyers les plus modestes ». Formulée cet été, la promesse est au point mort.
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