France : 11 millions de pauvres, le drame s’aggrave

samedi 28 octobre 2023.
 

En France, le seuil de pauvreté monétaire est fixé à 60 % du revenu médian (1850 euros par mois selon l’Insee). Une personne est donc pauvre si ses revenus mensuels sont inférieurs à 1 102 euros. On estime en 2023 à 11 millions le nombre de pauvres (17 % de la population), dont la moitié vivent avec moins de 885 euros par mois.

En 2019, l’Insee comptait 9,2 millions de personnes vivant sous ce seuil, auxquelles il faut ajouter 1,6 million de pauvres qui échappent aux statistiques. Sans compter le taux des DOM qui est deux à cinq fois plus élevé qu’en métropole. Ainsi, le taux de pauvreté en France est officiellement de 14,6 %, mais, en réalité, les personnes pauvres représentent au moins 17 % de la population – voire 21 %, si l’on prend en compte l’indicateur de privation matérielle et sociale promu par l’UE !

Des chiffres intolérables

Il y a deux millions de pauvres qui travaillent en France, soit 8 % des travailleurs et travailleuses. Ils représentent respectivement 5,3 % des salariés et 16,6 % des « indépendants ». Le taux de chômage de longue durée est de 2,3 % pour la France, soit 700 000 personnes sur 6 millions de chômeurs (hors Mayotte). Le chômage réel n’a pas diminué en dépit du changement de mode de calcul et des mensonges gouvernementaux. Or, près de 40 % des personnes au chômage, et une famille monoparentale sur trois, sont pauvres. La situation de « grande pauvreté » touche quant à elle deux millions de personnes dont, notamment, 300 000 sans domicile fixe (SDF).

Autre donnée dramatique : il y a près de trois millions d’enfants pauvres. Le taux de pauvreté des moins de 18 ans dépasse désormais les 21 % et touche donc plus d’un mineur sur cinq.

Inégalités spatiales et sexuelles

Ces moyennes nationales cachent des disparités géographiques importantes. Ainsi, le taux de pauvreté de la Seine-Saint-Denis et de la Martinique est proche de 28 % – le double de la moyenne nationale. À l’inverse, la Haute-Savoie, la Vendée ou encore les Yvelines ont un taux de pauvreté autour de 9 %.

Dans plus de 80 % des familles monoparentales, le parent est une femme : 40 % sont pauvres, soit un taux deux fois plus élevé que pour les pères seuls. Pour les mères sans emploi, le taux de pauvreté grimpe à 7 %. Les femmes seules sont 2,5 fois plus nombreuses à être pauvres que les hommes seuls. En 2018, les femmes occupaient 78 % des temps partiels et 70 % des CDD et intérims. Depuis, la situation s’est aggravée. Les femmes touchent en moyenne 22 % de moins que les hommes.

La faute à Macron

Sous Macron, la dérégulation à marche forcée du droit du travail et l’ubérisation de nombreux secteurs ont, sans surprise, conduit à une précarité encore plus forte.

La pandémie de Covid a aggravé le mal : un million de personnes de plus seraient tombées dans la pauvreté entre 2020 et 2022. Pendant le premier confinement, 2 % des plus pauvres ont vu leur épargne diminuer de près de 2 milliards d’euros, tandis que les 10 % les plus riches voyaient leur fortune augmenter de plus de 25 milliards. Durant la crise sanitaire, un.e étudiant.e sur deux estimait ne pas avoir mangé à sa faim de façon régulière. En 2020, jusqu’à 7 millions de personnes auraient eu recours à l’aide alimentaire, soit près de 10 % de la population française.

Avec une inflation alimentaire estimée entre 19 et 21,5 % depuis 2022, c’est devenu un fléau beaucoup plus massif. Le blocage des salaires plonge le pays dans le chaos tandis que les profits et dividendes ne cessent de monter de façon spectaculaire (plus encore en France qu’ailleurs).

Les plus aidés, ce sont les riches !

Certes, 94 % des personnes en situation de grande pauvreté en France bénéficient d’une forme ou d’une autre de prestations sociales, mais, en proportion, elles sont faibles : en 2018, elles s’élevaient à 32 milliards d’euros. Rappelons ceci à titre de comparaison :

- Le budget de l’État perd chaque année de 80 à 100 milliards d’euros à cause de l’évasion fiscale des entreprises et des particuliers. On estime par ailleurs que le total des avoirs français cachés dans les paradis fiscaux avoisine les 600 milliards d’euros. Les riches ne se sont jamais tant enrichis que ces dernières années, tandis que les pauvres, eux, s’appauvrissent cruellement. C’est la raison d’être de la politique de Macron que d’organiser ce pillage.

- Chaque année, 207 milliards d’euros sont accordés aux grosses entreprises sans contrôle ni contreparties, soit 40 % du budget de l’État. Ce sont les grands patrons les premiers assistés ! Ce sont eux qui nous coûtent « un pognon de dingue » !

- Pour le seul RSA, sur l’année 2018, ce sont 750 millions d’euros qui n’ont pas été versés parce que les bénéficiaires potentiels n’en ont pas fait la demande. Ce phénomène de non-recours est un des fléaux de notre système social.

Cet article de notre camarade Gérard Filoche


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