La stigmatisation : fléau social et politique à combattre.

mardi 28 novembre 2023.
 

Introduction.

C’est après avoir écouté l’émission du 29/09/2023 de la série « avec philosophie » de France Culture sur le harcèlement entre enfants et entre adolescents à l’École, qu’il m’a paru intéressant de traiter du problème de la stigmatisation dans notre société qui prend différentes formes que nous allons analyser ici.

Si les réseaux sociaux ont quelque peu amplifié le phénomène, ils n’en constituent pas la cause profonde. Le fléau de la stigmatisation à gangrainé le monde politique et médiatique et exerce encore son influence néfaste sur le comportement social des jeunes enfants et des adolescents.

Le passage d’une agressivité qui a toujours existé chez les enfants et les adolescents ou les jeunes adultes faisant partie de la construction de la personnalité à une humiliation pouvant prendre un caractère systématique est un phénomène psycho social relativement nouveau.

On peut écouter l’émission de 58 minutes en utilisant le lien suivant :

https://www.radiofrance.fr/francecu...

On peut trouver sur le site du ministère de l’éducation nationale les dispositifs de lutte contre le harcèlement scolaire en utilisant le lien suivant :

https://www.education.gouv.fr/rentr...

La stigmatisation D’après le TLFI (Trésor de la Langue Française Informatisé) voici une définition de stigmatisation :

1. HIST. Opération consistant à marquer d’une façon indélébile le corps d’une personne pour lui imprimer un signe distinctif, une marque d’infamie. La stigmatisation au fer rouge des esclaves fugitifs ; la stigmatisation des recrues de l’armée romaine (Lar. Lang. fr.).

2. Au fig. Accusation sévère et publique, flétrissure morale portée à l’encontre d’une personne, de ses actes, de sa conduite. La stigmatisation d’une attitude, d’une politique, d’un régime (ROB. 1985).

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"stigmatisation" vient du grec ancien "στίγμα" (stigma), qui signifie "marque" ou "tache". Il désigne le processus par lequel une personne ou un groupe est marqué d’une marque négative, qui lui confère un statut inférieur ou déviant.

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Concernant la définition de la discrimination et d’autres mots de signification voisine, on peut se reporter au dictionnaire La Toupie : https://www.toupie.org/Dictionnaire...

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I – la stigmatisation dans le champ psycho sociologique

La stigmatisation peut s’exercer sur différents plans. On pourrait être tenté d’établir une hiérarchie de gravité entre les discriminations mais cela conduirait à une impasse car toutes les discriminations peuvent avoir des conséquences graves ou très graves pour tout individu notamment pour un enfant.

Remarquons que souvent les mots utilisés pour stigmatiser sont de nature argotique.

La consultation d’un dictionnaire d’argot peut permettre par le nombre de synonymes utilisés pour désigner une stigmatisation d’en quantifier, dans une certaine mesure, son ampleur sociale à une époque donnée. (Attention, je ne dis pas ici que l’argot se réduirait à l’usage de termes discriminatoires, loin de là : l’argo occupe un champ lexical très vaste).

1 – L’identité physique

a) Caractéristiques générales

taille globale ou de différentes parties du corps (nez, oreilles, seins,…), corpulence, couleur de cheveux, âge

La Couleur de peau. Stigmatisation particulièrement grave motivée par le racisme est sanctionnable par la loi. Elle vise aussi bien un individu qu’un groupe.

Le racisme

Voici quelques données sur les agressions racistes et xénophobes en France.

Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, 12 600 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont été enregistrées en France en 2022. Parmi elles, 6 600 étaient des crimes ou délits, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2021.

En 2021, le nombre d’infractions racistes était de 11 900, dont 6 200 crimes ou délits. En 2020, il était de 11 500, dont 5 900 crimes ou délits.

Sur les 10 dernières années, le nombre d’infractions racistes a augmenté de 20 %. En 2013, il était de 10 400, dont 5 500 crimes ou délits.

Attention, ces chiffres ne reflètent pas nécessairement la réalité, car de nombreuses infractions racistes ne sont pas déclarées à la police. La réalité est donc plus grave encore.

Voici une répartition des infractions racistes en 2022 :

Injures, provocations ou diffamations : 8 300

Menaces, chantages : 1 700

Atteintes à la vie ou à l’intégrité physique : 1 600

Atteintes aux biens : 800

Les principales victimes d’agressions racistes sont les personnes d’origine subsaharienne (32 %), maghrébine (26 %), asiatique (16 %) et européenne (12 %).

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Le problème du contrôle au faciès.

Il existe plusieurs évaluations statistiques du contrôle au faciès par la police et la gendarmerie en France.

Étude du Défenseur des droits en 2017

En 2017, le Défenseur des droits a publié une étude sur les contrôles d’identité en France. L’étude a révélé que les personnes perçues comme noires ou arabes avaient vingt fois plus de chances d’être contrôlées que le reste de la population.

Étude du CNRS en 2019

En 2019, une étude du CNRS a également conclu que les personnes perçues comme noires ou arabes étaient plus susceptibles d’être contrôlées par la police que les personnes perçues comme blanches.

Action de groupe devant le Conseil d’État en 2022

En 2022, six associations ont déposé une action de groupe devant le Conseil d’État pour dénoncer le contrôle au faciès. L’action de groupe a été acceptée par le Conseil d’État en 2023.

On peut se reporter à l’article figurant sur le site de Radio France : ce que disent les études sur le contrôle au faciès.

https://www.radiofrance.fr/francein...

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c) Les caractéristiques liées à la santé

Un aspect de l’identité physique est l’état de santé : handicap physique ou mental.

Selon l’INSEE, parmi les personnes touchées par des déficiences et des limitations d’ordre moteur, sensoriel ou cognitif, 41% des jeunes de 10 à 24 ans déclarent avoir subi une discrimination à cause de leur état de santé ou d’un handicap. C’est huit fois plus que chez les jeunes sans handicap. Les discriminations les plus souvent déclarées sont des moqueries ou des insultes.

Une stigmatisation récente pendant la crise sanitaire a été celle de « non vaccinés » étiquetés « anti Vax » provoquant une discrimination, une ostracisation violente d’une partie de la population.

Cette stigmatisation n’avait aucun fondement scientifique ; elle était de caractère hystéro totalitaire.

Il existe des données statistiques du nombre de personnes non vaccinées pendant la crise sanitaire se plaignant d’insultes, d’agressions diverses en France.

Selon une enquête réalisée par le Défenseur des droits en 2022, 13 000 personnes non vaccinées ont déclaré avoir été victimes d’insultes, de menaces ou d’agressions physiques. Parmi ces personnes, 5 000 ont déclaré avoir déposé plainte auprès des autorités.

L’enquête a également révélé que les personnes non vaccinées étaient particulièrement exposées à ce type de discrimination dans les lieux publics, tels que les transports, les restaurants ou les magasins.

Voici quelques chiffres plus spécifiques :

3 000 personnes ont déclaré avoir été insultées ou harcelées verbalement.

2 000 personnes ont déclaré avoir reçu des menaces.

2 000 personnes ont déclaré avoir été agressées physiquement.

500 personnes ont déclaré avoir été frappées ou blessées.

Ces chiffres ne sont probablement qu’une estimation basse, car de nombreuses personnes victimes de discrimination ne signalent pas les incidents aux autorités. Pour en mesurer le niveau de violence, on peut visionner la vidéo suivante

https://www.francesoir.fr/videos-l-...

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2 – Comportement physique et moral

Comportement physique : débit et hauteur de la voix, bégaiement, nervosité des gestes, démarche. On peut alors qualifier, par exemple, l’individu de violent, impatient, vindicatif…

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Comportement social : calme, agressivité, domination, générosité ou avarice,… On peut alors, par exemple, qualifier l’individu d’endormi, d’explosifs, de parano, grippe sous,…

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3 – Statut social. Situation sociale

Situations sociales : pauvres, chômeur, immigré, allocataire, fonctionnaire, gens du voyage…

On peut alors reconnaître les qualificatifs suivants : assisté à ne rien foutre, fraudeur social, profiteur des alloc, ronds-de-cuir planqué, voleur de poules,… ce type de stigmatisation qui repose sur la méconnaissance de la réalité sociale divise la population et constitue un fond de commerce électoral pour la droite et l’extrême droite.

Une autre catégorie sociale particulièrement stigmatisée est constituée des alcooliques, des toxicomanes, les délinquants, les personnes en réinsertion après leur sortie de prison.

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4 – Identité ethnique ou culturelle.

La méconnaissance, le préjugé concernant les modes de vie et la culture de certaines communautés ethniques ou culturelles peut engendrer une stigmatisation s’exprimant par des expressions du type : ces gens sont bruyants, sont louches, ne savent pas vivre, veulent nous imposer leurs normes, etc.

Voici quelques données statistiques sur ce type de stigmatisation conduisant à des discriminations.

En raison de l’interdiction de collecter des statistiques ethniques en France, il est difficile d’obtenir des données quantitatives précises sur le nombre d’incidents de nature ethnique. Cependant, il existe plusieurs sources qui fournissent des estimations.

Selon un rapport du Défenseur des droits publié en 2022, 11 % des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes d’une discrimination raciale ou ethnique au cours des cinq dernières années. Parmi ces personnes, 40 % ont déclaré avoir été victimes d’insultes ou de provocations, 20 % d’agressions physiques et 10 % de discriminations dans l’emploi ou l’éducation.

Un autre rapport, publié par le Conseil national des barreaux en 2021, estime que 10 000 plaintes pour discrimination raciale ou ethnique sont déposées chaque année en France. Parmi ces plaintes, 2 000 sont jugées recevables par les tribunaux.

Enfin, un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme publié en 2020, estime que les actes racistes et antisémites ont augmenté de 15 % en France en 2019

Ces données suggèrent que les incidents de nature ethnique sont un problème réel en France. Cependant remarquons que ces estimations sont basées sur des enquêtes et des plaintes, et qu’elles ne reflètent donc pas nécessairement la réalité. Il est possible que certains incidents ne soient pas rapportés aux autorités.

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5 – Les convictions religieuses.

La stigmatisation religieuse peut trouver sa source dans une conception simplificatrice et réductrice d’une religion, dans l’anticléricalisme, dans des conflits d’influence entre religions . L’instrumentalisation de la religion par le pouvoir politique favorise cette stigmatisation.

L’islamophobie,, la Judéo phobie, la cathophobie peuvent provoquer, dans un certain contexte, la persécution des musulmans, des juifs, des catholiques. Ce type de stigmatisation peut être instrumentalisé par un pouvoir politique pour diviser le peuple et détourner l’attention de ce dernier de problèmes économiques fondamentaux comme, par exemple, le partage des richesses produites par la population active.

Voici quelques données statistiques sur les conséquences de la stigmatisation religieuse.

Selon le rapport annuel du ministère de l’Intérieur sur les actes antisémites, islamophobes et antichrétiens en France, il y a eu 969 actes antisémites en 2022, dont 142 agressions physiques, 761 injures ou menaces, et 66 dégradations ou destructions. En 2023, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 1 159 actes antisémites ont été recensés en France en 2023, contre 436 en 2022. Cette augmentation de 132 % est la plus importante depuis 2004. Il y a eu 893 actes islamophobes, dont 113 agressions physiques, 698 injures ou menaces, et 82 dégradations ou destructions. Il y a eu 375 actes antichrétiens, dont 31 agressions physiques, 288 injures ou menaces, et 56 dégradations ou destructions.

Le rapport souligne que les actes antisémites sont en hausse constante depuis plusieurs années, et que les agressions physiques sont particulièrement préoccupantes. Les actes islamophobes sont également en hausse, et les dégradations ou destructions sont plus fréquentes que les agressions physiques. Les actes antichrétiens sont en baisse, mais ils restent importants. il ne faut pas oublier que ces chiffres ne sont que des estimations ; il est possible qu’il y ait eu des actes non signalés.

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6 – Identité nationale ou continentale.

Ce type de stigmatisation rejoint celui de la stigmatisation ethnique ou culturelle. Elle repose sur des stéréotypes, la peur de l’étranger, la xénophobie, une mentalité postcoloniale.

L’argot ne manque pas de mots pour désigner l’étranger : Rital pour italien, bico ou crouilla pour arabe, Portos pour portugais, asiate pour asiatique,… voici quelques données statistiques qui complètent les précédentes mais qui ne permettent pas d’isoler correctement la xénophobie.

En 2022, les services de police et de gendarmerie en France ont enregistré 12 600 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux1. Cela comprend des injures, provocations, diffamations, menaces, chantages, etc1. L’analyse du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a comptabilisé 6 600 crimes ou délits (+5% par rapport à 2021) et 6 000 contraventions (-12% par rapport à 2021)1.

Cependant, ces chiffres ne représentent qu’une faible part des personnes ayant subi des atteintes à caractère raciste. Une enquête réalisée sur la période 2013-2018 avait montré que seulement 14% des victimes de menaces ou violences physiques “racistes” et 2% des victimes d’injures racistes avaient déclaré avoir formellement déposé plainte.

Il est donc probable que le nombre réel d’agressions xénophobes soit plus élevé que les chiffres officiels. Il est également difficile de déterminer combien de ces infraction étaient spécifiquement xénophobes car les services officiels ne font pas de distinction de nationalité entre les victimes de ces agressions.

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7 – Orientation sexuelle : homosexualité, LGPTI,…

Le ressort d’une stigmatisation de ce type et l’homophobie. Celle-ci peut conduire à des discriminations et actes de violence contre ces personnes. L’incitation à l’homophobie et les violences qui lui sont liées sont sanctionnées par la loi.

L’homosexualité a été dépénalisée en France en 1982. Elle était considérée comme une pathologie mentale par l’OMS jusqu’en 1990. Le mariage homosexuel est devenu légal en 2013.

Cette stigmatisation a conduit, selon l’association SOS homophobie, à 10 100 agressions en 2022 soit une augmentation de 25 % depuis 2021.

La variété des mots pour désigner une personne homosexuelle en français argotique et importante, ce qui montre que cette stigmatisation a un long passé et a eu, et a encore, une forte intensité.

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8 – La stigmatisation du genre le plus souvent à l’encontre des femmes

Les marqueurs négatifs pour les femmes ne manquent pas dans un dictionnaire d’argot : marâtre, traînée, dévergondée , mante religieuse, poufiasse , mégère, commère, etc.

pour les hommes, le vocabulaire est moins riche : feignasse, minet, chaud lapin, grande gueule, m’as tu vu , etc.

Le ressort de la stigmatisation à l’encontre des femmes est la misogynie, le machisme mais plus généralement ce que Bourdieu appelle la domination masculine qui a fait l’objet de l’un de ces livres.

Voici quelques données statistiques sur les violences faites aux femmes :

Selon les données de l’Observatoire national des violences faites aux femmes (ONVF), on estime qu’en France, 159 400 femmes ont été victimes de violences conjugales commises par leur partenaire en 2022. Parmi ces victimes, 139 200 ont été des femmes (87 %).

Le nombre de féminicides, c’est-à-dire le nombre de femmes tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, est de 102 en 2022. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2021, qui avait enregistré 113 féminicides.

Il faut savoir que ces chiffres sont des estimations minimales, car de nombreuses femmes victimes de violences ne déclarent pas les faits aux autorités.

Voici quelques données supplémentaires sur les violences faites aux femmes en France :

99% des femmes disent avoir été victimes d’un acte ou comportement sexiste en 2019.

213 000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint entre 2011 et 2018.

94 000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes de viols ou de tentatives de viol entre 2011 et 2018.

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Examinons des chiffres plus récents sur les viols en France.*

Selon les données de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), le nombre de viols enregistrés par la police ou la gendarmerie en France en 2022 est de 20 460, soit une augmentation de 10,2 % par rapport à 2021. En 2021, le nombre de viols enregistrés était de 18 570, et en 2020, il était de 16 730.

Cependant ces chiffres ne représentent que les viols qui ont été signalés à la police ou à la gendarmerie. Il est probable que le nombre réel de viols commis en France soit beaucoup plus élevé, car de nombreuses victimes ne portent pas plainte.

Les données de l’ONDRP montrent également que la grande majorité des viols sont commis par des hommes sur des femmes. En 2022, 94 % des victimes de viol étaient des femmes. Les hommes représentent 6 % des victimes, et les enfants 0,4 %.

Le viol est un crime grave qui peut avoir des conséquences dévastatrices pour les victimes. Il est important de signaler tout viol à la police ou à la gendarmerie, afin que les auteurs de ces crimes soient punis et que les victimes puissent obtenir l’aide dont elles ont besoin.

Voici un tableau récapitulatif des données de l’ONDRP sur les viols en France :

Année Nombre de viols enregistrés

2022 20 460

2021 18 570

2020 16 730

Les chiffres de 2022 ne sont pas encore complets, car ils ne prennent pas en compte les mois de décembre et de janvier.

On comprend facilement que ces stigmatisations aient conduit à la création de mouvements et associations féministes.

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10 – la stigmatisation linguistique : la glotophobie

cette stigmatisation repose sur l’idée qu’il existe une langue supérieure aux autres et une bonne manière de parler méprisant notamment certains accents étrangers ou locaux.

Ce mot Glotophobie est récent et date de 1998.

Sur ce type de discrimination voir l’étude universitaire : Glotophobie de Philippe Blanchet

Dans Langage et société 2021/HS1 (Hors série), pages 155 à 159

https://www.cairn.info/revue-langag...

11 – La stigmatisation dans le champ politique.

Son effet dévastateur majeur est de contribuer à empêcher tout débat contradictoire démocratique. La personne ou le groupe stigmatisé devient inaudible, on se refuse à écouter son argumentaire qu’il soit oral ou écrit dans un programme.

Cela conduit à la formation de bulles idéologiques quasi imperméables dans lesquelles sont enfermés les acteurs politiques. Cela conduit à la montée de l’intolérance et de la haine et parfois même à la violence physique.

Le champ politique et idéologique est formé de différents courants inscrits dans l’histoire, s’enracinant dans des subjectivités dans des imaginaires politiques ou philosophiques.

L’analyse de ces courants, en mobilisant plusieurs disciplines : histoire, économie, psychologie sociale, sociologie, anthropologie est nécessaire pour pouvoir se préserver de l’intolérance et pouvoir mener un combat politique avec discernement, efficacité et sans haine.

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A – quelques marqueurs lexicaux de la stigmatisation politique

Dans ce cas, la stigmatisation est liée au pouvoir politique et économique.

La stigmatisation politique se développe le plus souvent dans un contexte de lutte idéologique et d’influence politique.

Certaine stigmatisation vues précédemment peuvent s’intégrer dans le champ politique : racisme, xénophobie,…

Énumérons quelques exemples de qualificatifs utilisés.

En provenance de la droite vers la gauche : irréalisme, collectivisme, extrême gauchisme, islamo gauchisme, wokisme, LGbTtisme, immigrationisme , laxisme, mondialisme, sectarisme, arrivisme, fiscalisme, égalitarisme, etc.

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De la gauche vers la droite : idéologie réactionnaire, fascisme, racisme, xénophobie, sectarisme, obscurantisme, nationalisme, charlatanisme, assurance-vie du grand capital, confusionnisme, imposture, manipulation des émotions et de la peur en particulier, etc.

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Du pouvoir ultra-libéral en place vers les opposants.

Irréalisme, sectarisme, complotisme, extrémisme, conspirationnisme, violence, dangerosité pour le fonctionnement économique et pour les libertés, irresponsabilité, etc.

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B – les techniques de stigmatisation et de dénigrement utilisées dans le discours politique.

Nous utilisons ici, pour connaître ces techniques, trois logiciels d’intelligence artificielle. Évidemment, nous en vérifions la validité a posteriori.

Réponse du premier logiciel.

Les techniques de stigmatisation sont des procédés discursifs qui visent à discréditer un adversaire en lui associant des caractéristiques négatives, souvent stéréotypées. Elles sont couramment utilisées dans le discours politique pour discréditer les adversaires et les rendre moins acceptables aux yeux du public.

Voici quelques techniques de stigmatisation couramment utilisées dans le discours politique :

L’étiquetage : consiste à attribuer à un adversaire une étiquette négative, telle que "extrémiste", "populiste", "incompétent".

La caricature : consiste à présenter un adversaire de manière exagérée ou déformée, afin de le rendre ridicule ou menaçant.

L’amalgame : consiste à associer un adversaire à un groupe ou une cause négative, même si celui-ci n’y est pas lié.

La diffamation ou le dénigrement : consiste à propager des informations fausses ou trompeuses sur un adversaire, afin de ternir son image.

L’appel à la peur : consiste à instiller la peur dans l’opinion publique en faisant croire que l’adversaire représente une menace.

Ces techniques sont souvent efficaces car elles exploitent les préjugés et les peurs des électeurs. Elles peuvent également être utilisées pour polariser l’opinion publique et rendre plus difficile la discussion constructive.

Les stigmatisations peuvent être dangereuses car elles peuvent conduire à la discrimination et à la violence. Il est donc important de les dénoncer et de les combattre.

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Réponse du second logiciel.

Les techniques de stigmatisation utilisée dans le discours politique. Voici quelques-unes des plus courantes :

La généralisation abusive : Cela implique de faire des déclarations larges et non fondées sur un groupe de personnes, en se basant sur le comportement ou les caractéristiques d’un petit nombre ou de quelques uns.

L’emploi de stéréotypes : Les politiciens peuvent utiliser des stéréotypes pour dénigrer un groupe particulier de personnes, en les réduisant à des caractéristiques simplistes et souvent négatives.

L’usage de termes péjoratifs ou insultants : L’utilisation de mots ou de phrases désobligeants pour décrire un groupe de personnes, souvent dans le but de les discréditer ou de les ridiculiser.

L’association par amalgame : Cette technique consiste à associer un groupe ou une personne à des idées, des événements ou des actions négatives sans preuve valable.

La diffusion de fausses informations ou de désinformation : En répandant des informations inexactes ou trompeuses, les politiciens peuvent chercher à discréditer leurs adversaires ou à influencer l’opinion publique.

La diabolisation : Cela implique de présenter un groupe de personnes comme dangereux, malveillants ou menaçants pour la société, souvent sans justification valable.

L’utilisation de l’émotion pour manipuler : Les politiciens peuvent exploiter les émotions du public en utilisant des discours chargés d’émotion pour susciter la peur, la colère ou la frustration envers un groupe spécifique.

La diversion : Plutôt que de discuter des problèmes ou des enjeux réels, certains politiciens peuvent choisir de dénigrer leurs adversaires en mettant l’accent sur des questions secondaires ou en attaquant leur caractère personnel.

Il est important de reconnaître ces techniques et d’adopter un esprit critique lors de l’analyse du discours politique. Le discernement et la recherche d’informations factuelles sont essentiels pour comprendre les enjeux réels et prendre des décisions éclairées en tant qu’électeur.

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Réponse du troisième logiciel

La stigmatisation dans les discours politiques est une tactique rhétorique visant à dévaloriser ou à discréditer un individu, un groupe de personnes ou une idée en les associant à des traits négatifs ou en les rendant responsables de problèmes sociaux. Voici quelques techniques couramment utilisées :

L’emploi de termes péjoratifs ou dévalorisants : Utiliser des mots ou des expressions qui ont une connotation négative pour décrire un individu, un groupe ou une idée. Par exemple, qualifier un groupe de personnes d’"ennemis de la nation" ou de "parasites sociaux".

La généralisation excessive : Faire des généralisations hâtives en attribuant à un groupe entier les actions ou les caractéristiques de quelques-uns. Par exemple, dire que tous les membres d’un parti politique ont une certaine attitude ou croyance basée sur le comportement de quelques-uns.

La manipulation des émotions : Utiliser des discours chargés d’émotions fortes (peur, colère, indignation) pour influencer l’opinion publique. Cela peut être fait en exagérant des menaces ou en exploitant des préoccupations légitimes.

L’utilisation de métaphores ou d’allégories suggestives : Créer des images mentales puissantes qui associent le groupe cible à quelque chose de négatif. Par exemple, comparer un groupe à une "tumeur cancéreuse" qui doit être éradiquée.

La diabolisation de l’adversaire : Présenter l’opposition comme une force maléfique, dangereuse ou menaçante pour la société. Cela peut inclure l’utilisation de langage religieux ou moralisateur pour renforcer cette image négative.

La diffusion de fausses informations ou de demi-vérités : Utiliser des informations inexactes ou biaisées pour discréditer l’adversaire. Cela peut se faire en déformant les faits ou en omettant des éléments de contexte importants.

L’exploitation l’intensification on des préjugés et des stéréotypes : Utiliser des préjugés existants pour renforcer des perceptions négatives envers un groupe cible. Cela peut être basé sur des critères tels que la race, la religion, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, etc.

L’association par proximité : Tenter de lier un individu, un groupe ou une idée à d’autres éléments déjà stigmatisés ou controversés, même s’il n’y a pas de lien réel. Cela vise à transférer la négativité associée à un sujet à un autre.

Il est important de noter que l’utilisation de ces techniques de stigmatisation peut être manipulatrice et nuisible à la démocratie en décourageant un débat politique sain et en polarisant la société. Il est essentiel pour les citoyens d’être conscients de ces tactiques et de chercher des informations objectives et équilibrées pour prendre des décisions éclairées.

Fin de l’étude des techniques de manipulations par les logiciels.

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La stigmatisation peut résulter de l’usage inconscient ou délibéré de biais cognitifs.

Il en existe différentes sortes don on ne peut énumérer la liste ici. On peut en trouver une liste relativement complète en utilisant l’article suivant :

Les pièges de la pensée : les biais cognitifs. Source : La Toupie

https://www.toupie.org/Biais/

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C – L’intensité, la puissance de la stigmatisation.

Étant donné un individu X ou un groupe victime d’une stigmatisation. L’intensité de cette stigmatisation dépend du nombre d’individus ou de groupes politiques sans parents de cette stigmatisation S contre X.

Elle atteint son intensité ou puissance maximale lorsque l’ensemble des médias dominants audio-visuels et écrits s’empare de cette Stigmatisation pour dénigrer X. On obtient alors une ostracisation de X.

La puissance de la stigmatisation dépend aussi de sa durée et de son caractère répétitif, qui peut aller jusqu’au harcèlement. si la quasi-totalité des médias dominants utilise la même stigmatisation envers un individu, on parle de « lynchage médiatique » et peut se construire ainsi un bouc émissaire et c’est le cas de Jean-Luc Mélenchon et de La France Insoumise. S’exerce contre un groupe politique on peut parler d’ostracisation.

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D Trois exemples de stigmatisation. Trois cas d’école.

1 – la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon.

Nous avons consacré plusieurs articles sur ce site depuis plusieurs années sur la stigmatisation, la marginalisation de La France Insoumise. Voir par exemple :

Médias : la guerre cognitive contre France Insoumise.

https://www.gauchemip.org/spip.php?...

Présidentielles 2022 : anatomie d’une campagne médiatique contre la gauche. Acrimed. Ont été publié trois articles détaillés où l’on peut répertorier d’une manière quasi exhaustive toutes les stigmatisations, même les plus grossières, à l’encontre des organisations de gauche mais essentiellement contre France Insoumise.

https://www.acrimed.org/Anatomie-d-...

https://www.acrimed.org/Anatomie-d-...

https://www.acrimed.org/Anatomie-d-...

Un autre article de Acrimed après les mouvements sur la réforme des retraites :

« La peur de Mélenchon est plus grande que la peur de Le Pen » : analyse ou confession ? (Acrimed)

https://www.acrimed.org/La-peur-de-...

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Cette stigmatisation de LFI est d’autant plus renforcée que, parallèlement les médias font la part belle aux RN. Voir article d’Acrimed :

Médias et extrême droite : la grande banalisation.

https://www.acrimed.org/Medias-et-e...

Quelles sont les stigmatisations utilisées d’une manière récurrente par la quasi-totalité des médias contre la France Insoumise depuis environ septembre 2022 ?

France Insoumise et Mélenchon seraient les partisans de la violence pour les « raisons » suivantes : fonder les débats sur la conflictualité, de nombreuses interpellations de la présidence de l’Assemblée nationale avec pénalités à l’encontre de députés insoumis considérés comme trop violents dans leurs interventions orales ; refus de Mélenchon lors des révoltes de banlieue d’appeler au calme, participation à des manifestations interdites ; refus de qualifier le Hamas comme « organisation terroriste » ; Mélenchon a dit : « La police tue », ce qui montrerait que ce dernier est un anti flic hostile à l’ordre public.

Les Français selon les « journalistes » ont besoin de tranquillité, de calme après la crise du covid, la guerre en Ukraine et maintenant au Moyen-Orient. Ils ont besoin d’ordre. Ainsi Marine le Pen, calme, ne participant pas à des manifestations pouvant dégénérer en violence aurait les faveurs des Français plutôt que Mélenchon. On retrouve ici une campagne indirecte en faveur de l’extrême droite.

La seconde stigmatisation est : Mélenchon et de nombreux insoumis constitueraient un danger pour la République. Ils ne feraient pas parti de « l’arc républicain » contrairement au RN, beaucoup moins inquiétant.

Après l’islamogauchisme, la nouvelle stigmatisation est : l’antisémitisme au prétexte que France Insoumise ne soutiendrait pas inconditionnellement le gouvernement israélien actuel.

On retrouve ici deux techniques précédemment décrites : l’utilisation de la peur et le mensonge.

Cette stigmatisation est particulièrement intense à l’encontre de LfI. Elle a pour objectif une ostracisation de LFI qui est le mouvement politique le plus dangereux pour la classe oligarchique dominante.

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Il faut avoir conscience que l’un des objectifs fondamentaux de la stigmatisation d’une personnalité ou d’un groupe est de rendre inaudible, inacceptable a priori, ce que peuvent dire ce groupe ou cette personnalité. Elle a donc pour fonction d’empêcher tout débat démocratique contradictoire sur le plan des idées, des programmes des propositions économiques, sociale et politique.

La stigmatisation tente de remplacer la Raison par l’Émotion.

On procède par la technique de l’étiquetage : tel parti ou mouvement X est violent, antirépublicain, fascisant, etc , donc il est inutile de l’écouter, d’analyser ce qu’il dit et encore moins de prendre en compte son avis.

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Alors soyons clairs et essayons d’être objectif : si les Macroniens et leurs médias battent des records dans la stigmatisation, toutes les organisations politiques y comprises à gauche, à l’extrême gauche et à La France Insoumise peuvent avoir des propos et un comportement stigmatisant à l’encontre de personnalité politique ou d’un groupe politique qui n’est pas de leur bord.

J’examine donc maintenant un deuxième cas d’école pour un parti et une personnalité qu’il me semble nécessaire de combattre politiquement mais certainement pas en usant de la stigmatisation et en s’abstenant de toute analyse.

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2 – la stigmatisation d’un député du Rassemblement National.

Le cas étudié ici est celui d’un stigmatiseur devenue stigmatisé.

Il s’agit du député RN Josselyn Dessigny qui avait stigmatisé la députée LFI Mathilde Panot comme « marchande de poissons » à l’Assemblée nationale le 13 juin 2023. Cela lui a d’ailleurs valu une sanction avec retenue sur le salaire.

a) Le contexte

Article du Figaro : « Une mère au foyer est peut-être mieux à la maison à s’occuper de ses enfants » : un député RN soulève l’indignation des macronistes Par Eloïse Cimbidhi Publié le 26/09/2023 à 08:58, mis à jour le 27/09/2023 à 09:07

https://www.lefigaro.fr/politique/u...

un article sur notre site :

https://www.gauchemip.org/spip.php?...

extrait de l’article :

« La rentrée parlementaire du Rassemblement national commence mal. Alors que l’Assemblée nationale se penchait ce lundi 25 septembre sur le projet de loi pour le plein-emploi présenté par l’exécutif, Jocelyn Dessigny, député RN de l’Aisne, a fait bondir dans l’hémicycle et réagir jusqu’au gouvernement.

Tandis que les débats portaient sur la modification du statut des demandeurs d’emploi et celui des candidats au RSA, l’élu d’extrême droite s’est opposé à la conditionnalité du versement de cette aide à 15 heures d’activité en mettant en avant le sort des mères au foyer. « Nous, nous partons du principe qu’une mère au foyer, elle est peut-être mieux à la maison à s’occuper des enfants », a-t-il lancé, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, avant d’insister face aux réactions indignées provoquées par ses propos.

« Si elle le souhaite, si elle le souhaite… Il vaut mieux qu’elle reste à la maison à s’occuper des enfants, plutôt que de l’envoyer dans un dispositif où elle va devoir réaliser 15 heures d’activité », a poursuivi Jocelyn Dessigny, s’attirant de nombreuses critiques.

« Vision archaïque et rétrograde accusent les macronistes, etc. »

remarque préalable : il ne s’agit pas ici de discuter sur le niveau de salaire des femmes en général, de ces conditions de travail et de l’opportunité que la femme exerce une activité salariée mais d’un problème bien particulier : celui du RSA et de l’obligation de travailler 15 heures par semaine pour en bénéficier.

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b) Analyse argumentaire.

b1) Les réalités économiques : le montant du revenu et de la garde d’enfants

Au 1er novembre 2023, le montant mensuel du RSA en France est de 565,70 euros pour une personne seule sans enfant. Ce montant est majoré de 105,60 euros par enfant à charge.

Considérons une femme ayant un enfant :

elle perçoit ainsi : 671,3 euros par mois de RSA ne payant pas d’impôt, elle ne peut prétendre à l’abattement de 50 % en crédit d’impôt.

En revanche elle peut bénéficier d’une allocation de frais de garde de 150 € par mois, après calcul. Son revenu mensuel est alors de 821,30 euros.

Mais avec la nouvelle loi, cela suppose qu’elle travaille 15 heures par semaine c’est-à-dire 60 heures par mois.

Les frais de garde pour 60 heures de garde par mois à raison de 12 € par heure de garde s’élèvent à 720€.

Il lui reste donc : 101,30 euros qui peuvent être vite utilisés pour des frais de déplacement pour se rendre à ses activités (petits boulots, formation,…)

Donc, on constate que la quasi-totalité du RSA même augmenté de la location des frais de garde permet à peine de payer les frais de garde de son enfant. Si cette femme a un conjoint qui permet de subvenir aux besoins alimentaires et de logement, elle n’a donc aucun intérêt à accepter le RSA et a intérêt à garder elle-même son enfant.

Remarquons que l’allocation de 150 € pour les frais de garde ne sont pas versés dans ce cas puisqu’elle garde son enfant)

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Et avec le SMIC ?

Le montant mensuel du SMIC brut en France est de 1.747,20 euros pour un salarié à temps complet, sur la base de 35 heures hebdomadaires. Le montant mensuel du SMIC net est de 1.383,20 euros.

le montant des frais de garde pour 140 heures est de 1680 € pour le mois.

Le revenu mensuel est de : 1383 + 150 = 1533.

La personne n’ayant qu’un seul enfant ne bénéficie pas d’allocations familiales. Si elle avait deux enfants elle toucherait 134 € d’allocations familiales par mois. Mais dans ce cas le montant de la garde des enfants serait doublé.

Le montant de son salaire est totalement absorbé par le montant des frais de garde. Les femmes ont donc encore intérêts à rester au foyer pour garder leurs enfants.

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Les objections concernant le calcul précédent

En ayant recours à des crèches collectives, les frais de garde sont moins élevés et le calcul précédent exagère les frais de garde. Encore faut-il avoir une crèche disponible. Voici un état des lieux des crèches en France en 2022 – 23

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Selon les chiffres de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) publiés en juillet 2022, il manque environ 200 000 places en crèche en France (230 000 selon le Sénat). Cela représente un taux de couverture de 58 %, soit 10 points de moins qu’en 2019.

Cette pénurie est particulièrement marquée en région Île-de-France, où le taux de couverture est de 46 %, et dans les zones rurales, où il est inférieur à 50 % dans 12 départements.

Les causes de ce déficit sont multiples :

L’augmentation du nombre de naissances. En 2022, la France a enregistré 773 000 naissances, soit un record depuis 1975.

Une politique de service public des responsables politiques au pouvoir qui n’est pas à la hauteur des besoins.

L’augmentation de la participation des femmes au marché du travail. Les mères de jeunes enfants sont de plus en plus nombreuses à travailler, ce qui accroît la demande de places en crèche.

La pénurie de personnel. Le secteur de la petite enfance est confronté à une pénurie de professionnels qualifiés, notamment de puéricultrices.

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Autre objection : le raisonnement précédent est tout à fait fiable pour les enfants de moins de trois ans qui ne peuvent être inscrits donc dans une école maternelle. Mais pour les enfants de plus de trois ans, l’inscription à une école maternelle diminue les heures de garde et le calcul précédent peut être exagéré.

Peut-être, mais toujours est-il que pour les enfants de moins de trois ans (2,3 millions) la question reste entière.

Pour les enfants de plus de trois ans, le nombre d’heures de garde peut être moindre mais les 15 heures d’activité pour le RSA impliquent des petits boulots précaires dont les horaires peuvent êtres aléatoires. Si le nombre d’heures de garde est moins élevé, la location de 150 € peut être diminuée.

Pour se fixer les idées, considérons deux heures de garde par jour pendant cinq jours par semaine. Cela fait 40 heures de garde par mois soit un montant de 40 heures par mois, ce qui correspond à une dépense de 480 €.

Le nombre d’heures de garde passant de 60 à 40 heures, cela correspond à une diminution de un tiers en supposant la location proportionnelle au nombre d’heures de garde, la location diminue aussi de un tiers et passe ainsi de 150 à 100 €.

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On constate ainsi le caractère inique de cette loi qui a été votée par la majorité présidentielle, la droite. La gauche a voté contre et, sauf erreur, le RN a aussi voté contre.

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b2) Les femmes au foyer.

Évolution du nombre de femmes au foyer

Tableau 1, source INSEE Voici les statistiques sur le nombre de femmes salariées et le nombre de femmes au foyer de 1950 à nos jours, en pourcentage (source : INSEE)

Année Nombre de femmes au foyer (en millions) Pourcentage de femmes de 15 à 64 ans

1950 10,3 83 %

1960 8,6 68 %

1970 6,8 52 %

1980 5,1 38 %

1990 4,0 29 %

2000 3,3 24 %

2010 2,7 19 %

2020 1,7 7,5 %

2023 1,4 5,8 %

Voici un article du journal Le Monde sur les femmes au foyer relatant un documentaire sur l’historique vécu par les femmes au foyer.

Histoire des femmes au foyer. Article du Monde

https://www.lemonde.fr/culture/arti...

rappelons que l’écart de salaire à qualification égale entre les femmes salariées et les hommes salariés et de 24 % en 2023. Il était de 28 % en 2000..

La salarisation des femmes a eu un aspect positif : devenant économiquement indépendante par son salaire et ne dépendant plus exclusivement des revenus de son mari ce qui lui permet de se soustraire du moins en grande partie, à son pouvoir de domination et d’avoir une plus grande liberté d’action pour conduire sa vie.

Pour l’entreprise capitaliste, cela permet d’augmenter la plus-value absolue en augmentant la durée du travail exploitable au niveau de la famille. En outre, en augmentant le pouvoir d’achat des ménages, cela permet d’accroître le volume des marchandises produites par les entreprises et d’augmenter ainsi les chiffres d’affaires et donc leurs profits.

Pour la sécurité sociale et l’État, cela fait des ressources en cotisations sociales et en impôts supplémentaires.

La machine à laver et le lave-vaisselle pour ne prendre que deux exemples ont permis de libérer la femme d’une partie de ses tâches domestiques mais son entrée sur le marché du travail s’accompagne d’une exploitation de sa force de travail avec des horaires contraints et de déplacement en temps et en budget.

Remarquons que les libéraux trouvent ici deux avantages à la féminisation du marché du travail : sur le plan économique et sur le plan de la « libération des mœurs ».

On comprend alors leur hurlement au Parlement lorsqu’un député ose remettre en cause frontalement les avantages d’être une femme salariée.

Observons que le choix pour un couple que la conjointe soit femme au foyer ne dépend pas essentiellement de critères idéologiques mais de contraintes économiques pour faire vivre le couple et ses enfants.

Chose amusante d’ailleurs si l’on compare les statistiques précédentes et la croissance du nombre de voix obtenues aux élections par l’extrême droite depuis 1975 par exemple, plus le nombre de femmes au foyer diminue, plus l’extrême droite augmente son influence idéologique.

Cela s’explique facilement : plus le nombre de femmes entrant sur le marché du travail est élevé, plus elles sont exposées aux conditions de travail désastreuse du néolibéralisme et à des salaires minables. Le mécontentement, la colère, la rancœur peuvent alors se reporter sur l’extrême droite.

Avant la loi du 13 juillet 1965, les femmes mariées étaient considérées comme des mineures au même titre que les enfants. Elles devaient donc obtenir l’autorisation de leur mari pour ouvrir un compte bancaire, signer un contrat de travail ou gérer leurs biens personnels.

La loi de 1965 a accordé aux femmes mariées le droit d’ouvrir un compte bancaire en leur nom propre, sans l’autorisation de leur mari. Cette loi a été un pas important vers l’émancipation économique des femmes en France.

Les femmes célibataires ou veuves jouissaient de la même autonomie que les hommes depuis le Code civil de 1804.

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La femme salariée est toujours et encore au foyer. Assez de diversion !

Il existe une forte inégalité entre les hommes et les femmes concernant le temps hebdomadaire de travail contraint. Selon une étude de l’Insee publiée en 2022, les femmes consacrent en moyenne 45 heures par semaine au travail contraint, contre 39 heures pour les hommes. Cette différence est due à une double charge de travail pour les femmes, qui combinent un travail professionnel à un travail domestique et familial plus important que les hommes.

Le travail domestique et familial comprend un ensemble d’activités liées à la gestion du foyer, aux soins aux enfants et aux personnes âgées, aux tâches ménagères, etc. Ces activités sont encore largement considérées comme une responsabilité féminine, ce qui explique que les femmes consacrent en moyenne deux fois plus de temps que les hommes à ces tâches.

Cette inégalité se retrouve dans tous les pays de l’OCDE. Selon une étude de l’OCDE publiée en 2021, les femmes consacrent en moyenne 26 heures par semaine au travail domestique et familial, contre 16 heures pour les hommes. Cette inégalité a un impact négatif sur la vie des femmes, tant sur le plan professionnel que personnel. Sur le plan professionnel, elle peut limiter les opportunités d’emploi et de carrière des femmes. Sur le plan personnel, elle peut entraîner un stress, une fatigue et un sentiment de culpabilité chez les femmes.

Pour lutter contre cette inégalité, il est nécessaire de changer les mentalités et de promouvoir une répartition plus équitable des tâches domestiques et familiales entre les hommes et les femmes. Des mesures concrètes peuvent également être mises en place, telles que des congés parentaux plus longs et plus flexibles, des crèches et des haltes-garderies accessibles à tous, ou encore une meilleure prise en charge des personnes âgées.

En France, des progrès ont été réalisés ces dernières années. Le congé parental est désormais accessible aux deux parents, et le nombre de crèches a légèrement augmenté. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une véritable égalité entre les hommes et les femmes en matière de temps de travail contraint.

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b3) La position du RN

En 2022 – 2023, le RN n’a pas de position officielle sur le fait que la femme doit rester au foyer pour s’occuper des enfants et des tâches domestiques. En consultant le programme de 2022 et le livret thématique sur la famille, on ne trouve pas trace de la préférence du RN pour que la femme reste au foyer.

Voir : Point n°8 sur la famille des 22 mesures du RN https://rassemblementnational.fr/22...

Livret thématique du RN sur la famille . https://rassemblementnational.fr/do...

Depuis 2012 et surtout 2015, la direction du RN modifie ses position ultra traditionalistes pour donner une image plus moderne et en accord avec l’air du temps notamment à l’égard de la condition féminine.

Mais si l’on se réfère aux votes du RN dans les assemblées, c’est une autre histoire.

Le Rassemblement national a voté contre ou s’est abstenu sur de nombreux textes visant à améliorer les droits des femmes, tant à l’Assemblée nationale qu’au Parlement européen.

Voici quelques exemples de votes spécifiques du RN qui se sont opposés à l’amélioration des droits des femmes :

Assemblée nationale, 2021 :

Vote contre la loi Rixain sur l’égalité professionnelle

Vote contre la proposition de loi visant à renforcer l’égalité femmes-hommes dans la société

Parlement européen, 2020 :

Vote contre une résolution visant à accélérer la réduction des écarts de salaire entre les femmes et les hommes dans les pays de l’UE

Au Parlement européen, les eurodéputés RN ont voté contre la convention d’Istanbul, un traité international qui vise à lutter contre les violences à l’égard des femmes.

Ils se sont également opposés en 2022 à une résolution condamnant la Pologne pour sa politique restrictive en matière d’avortement.

Ce positionnement du RN a été critiqué par les associations de défense des droits des femmes, qui dénoncent un recul des droits des femmes en France.

Source :

https://tnova.fr/democratie/politiq...

Autre source confirmant la précédente :

https://www.femina.ch/societe/actu-...

On peut mentionner aussi un article de Mediapart de 2016 : droit des femmes, les contradictions de Marine Le Pen.

https://www.mediapart.fr/journal/fr...

Cet article montre clairement comment le droit des femmes peut être instrumentalisé et être un alibi pour justifier une politique sécuritaire et xénophobe.

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Mais si l’on se réfère à la question précise qui se pose ici : le RN se prononce-t-il par principe idéologique pour que la femme reste au foyer pour s’occuper des enfants, des tâches domestiques, etc, on ne trouve pas trace d’une telle position dans les 144 mesures du programme de 2017 et dans le programme de 2022.

La critique à l’encontre du député du RN relève donc de la pure stigmatisation et ne repose sur aucune analyse permettant de savoir si sa position est défendable, en partant de réalités économique, et non de présupposé idéologique caricaturaux empêchant toute écoute et débat.

Cela dit il est connu que le FN puis le RN a une conception traditionaliste de la famille, conception qui était encore majoritaire en France toute sensibilité politique confondue jusque dans les années 1960– 70.

D’autre part, les inégalités mentionnées ci dessus dont sont victimes les femmes (salaires, travail contraint) invite à l’humilité et non à s’ériger en donneur de leçons. La gauche élitaire et les ultralibéraux macroniens sont responsables de ces inégalités : ils se taisent !

Cette histoire de « femme au foyer » s’apparente à une stigmatisation de celles-ci, à une minable opération politicienne dont il est aisé de comprendre les ressorts.

D’un côté la gauche bourgeoise progressiste et de l’autre l’extrême droite rétrograde en masquant le fait fondamental suivant : ces deux forces sont à 95 % d’accord sur la politique économique à mener contre le peuple et au service de la grande bourgeoisie.

Après analyse, il apparaît qu’une femme mariée ou non ayant comme revenus le RSA ou le SMIC, celle-ci peut avoir intérêt à rester au foyer en raison de la faiblesse de ses revenus et du coût plus élevé de la garde de son enfant même de deux enfants.

Les femmes des classes populaires sont contraintes de faire ce genre de calcul que ne font pas les ménages qui ont des revenus qui leur épargnent de faire ce genre d’évaluation. C’est évidemment le cas de la plupart des parlementaires qui n’ont qu’une vision abstraite et hors sol des réalités sociales.

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3 – La stigmatisation des non vaccinés pendant la crise covid

Je n’insiste pas dans ce paragraphe sur cette stigmatisation particulièrement violente, notamment contre les soignants puisqu’elle a été mentionnée dans la première partie concernant la stigmatisation des personnes en fonction de leur santé.

Cette stigmatisation est d’une gravité exceptionnelle puisque elle a été organisée par l’État créant deux catégories de citoyens comme a pu faire l’État totalitaire fasciste à l’égard des juifs ou dans les états totalitaires ayant imposé une politique d’apartheid. Cette discrimination n’était fondée sur aucune base scientifique fiable puisque le vaccin anti covid n’empêchait pas la transmission et même le fait d’être contaminé.

Cette violence a été relayée par une large partie de la population et relève de la pathologie psycho-sociale, comme cela est démontré par Ariane Bilheran dans la vidéo suivante :

Psychopathologie du totalitarisme https://www.youtube.com/watch?v=fj1...

Le syndicat Liberté – Santé a porté plainte contre 9 médecins de plateau pour avoir contribué à un climat de terreur empêchant tout consentement libre, loyal et éclairé. Pour connaître les chefs d’inculpation, voir l’article de France soir.fr avec le lien suivant :

https://www.francesoir.fr/societe-s...

Rappelons que selon l’ANSM, le vaccin a été responsable de 200 000 effets indésirables dont 50 000 graves et très graves. Ces chiffres sont très minimisés car on évalue que seulement 10 % des effets secondaires sont remontés vers les 35 centres de pharmacovigilance.

Le restaurateur Frédéric Beltra qui a perdu en 2021 son fils à l’âge de 22 ans après une injection du « vaccin » a fondé une association de défense des victimes des effets indésirables : Vérity France. Les victimes de cette stigmatisation ont fini par se rebeller contre les auteurs de celle-ci.

On peut visionner sur le plateau de France soir son témoignage en utilisant le lien suivant : https://www.francesoir.fr/videos-l-...

L’adresse du site de Vérity France est : https://www.verity-france.org/

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E – La stigmatisation par contamination

1 – Action du champ idéologique dominant sur les organisations politiques et leurs électorats

Le champ idéologique de la classe dominante est essentiellement véhiculée par les médias dominants et différentes sources d’information que nous avons identifiée dans notre article : « les sources et les manipulations de l’information en France ». Aucun membre, sympathisants ou électeurs d’une organisation politique y compris à l’extrême gauche ou à LFI n’échappe à cette action idéologique, soit par réaction d’opposition soit par intégration inconsciente.

La crise sanitaire du covid 19 et la guerres en Ukraine ont révélé la puissance de cette action même sur les esprits les plus critiques du capitalisme. Acceptation de la politique vaccinale gouvernementale fondée sur aucun critère scientifique, stigmatisant d’antivax tout citoyen émettant des réserves sur ce « vaccin » ou refusant de se faire vacciner, vulnérabilité à la terreur propagée par les médias sur un soi-disant taux de mortalité considérable due au virus. Des militants LFI, sans aucune analyse de l’action et du passé des trusts pharmaceutiques fabricant les vaccins, ce sont bien fait le relais de la stigmatisation médiatique. Pourtant la politique dévastatrice des ministères de la santé pour les hôpitaux publics et le passé judiciaire de la firme Pfizer ayant battu un record de condamnations pénale aux USA pour escroquerie et fraude multiples (40 procès ; 6,4 milliards de dollars d’amende en une vingtaine d’années) auraient dû inspirer la méfiance et à incité à écouter des paroles discordantes.

Considérons maintenant l’intervention russe en Ukraine. Sans la moindre analyse historique et factuelle des événements survenus en Ukraine et en Russie depuis le printemps 2013, se contentant au mieux d’un schématisme anti impérialiste renvoyant dos à dos les USA et la Russie (justifiant ainsi leur paraissent intellectuelles), la totalité de la gauche, y compris la gauche radicale se sont alignés honteusement et à bas bruit sur les positions de l’OTAN en acceptant et même en soutenant les sanctions contre la fédération de Russie, et pire encore, justifiant l’armement de l’Ukraine par l’Occident depuis 2014. Sauf quelques exceptions, la plupart se sont soumis inconsciemment ou non à la puissance de l’idéologie dominante on constate ainsi que « l’insoumission » est circonscrite à certaines limites : celle d’un anticapitalisme de routine.

Mais il y avait pourtant des voix discordantes, un certain nombre de personnalités qui ne se sont pas soumises à cette doxa. Par exemple les membres du Conseil Scientifique Indépendant pendant la crise du Covid, des personnalités comme Jacques Baud (auteur de trois livres sur le conflit Russo ukrainien), Michel colon, Emmanuel Todd, Jacques sapir, Pierre De Gaulle (petit-fils du général), etc. la gauche dite « radicale » insoumise a-t-elle pris la peine d’écouter ses insoumis à la doxa dominante ? Non ! Prisonniers du champs idéologique dominant, ils se sont bien fait le relais des médias mainstream sur ces questions, avec quelques variantes, puisque, il est vrai, que le minimum syndical a été réalisé en refusant le pass sanitaire et le pass vaccinal et en demandant la réintégration des soignants suspendus. De même pour l’Ukraine, pas d’engouement pour envoyer des armes au gouvernement ukrainien. pourquoi donc ne pas avoir consulté les personnalités insoumises précédentes ? Je ne les ais pas évidemment toute citées comme le Pr Péronne qui a écrie trois ouvrages critiques sur la politique sanitaire du gouvernement. Comment expliquer une telle attitude paradoxale de LFI ? La réponse suit.

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2 – la stigmatisation par contamination.

Cette notion de contamination est parfois utilisée par l’extrême droite et peut être associé à une conception organiciste de la société. Et pourtant, des individualités dites de gauche l’utilisent aussi. a) Si un média alternatif invite une personnalité d’extrême droite ou classée comme telle, ce média sera classé d’extrême droite. Par exemple, le média en ligne France soir.fr a invité Florian Philippot : donc ce média et d’extrême droite ! En réalité, ce média emploi des journalistes de diverses couleurs politiques. Et n’a pas du tout une ligne éditoriale d’extrême droite. Cette stigmatisation est alors véhiculée par les médias dominants qui veulent donner une mauvaise image de ce média pour éliminer ce concurrents gênant. Mais ces bons esprits de gauche radicale ou non qui lisent Le Monde et Libération, par exemple, se contenteront, sans autre analyse, de ce qualificatif associé souvent d’ailleurs à celui de complotiste. *

b) inversement, une personnalité invitée par un média de droite souverainiste ou d’extrême droite, comme par exemple TVL sera étiqueté d’extrême droite alors que par ailleurs, la couleur politique de la personnalité en question n’est pas connue et n’a jamais formulé publiquement de préférence politique particulière. Autre exemple : si une personnalité est invitée par le site kairospresse qui a été critique de la politique vaccinale du gouvernement elle, sera considéré comme anti Vax. Si une personnalité est invitée par le site « Dialogue franco russe » (qui existe depuis de nombreuses années) elle sera stigmatisée comme « pro Poutine ». Ce genre de stigmatisation par « contamination » est évidemment relayé par les médias dominants qui, comme par hasard, refuse de recevoir ces mêmes personnalités insoumise à la doxa dominante. Quelconques militants de LFI ou du NPA qui connaît mal ou pas du toute les personnalités en question stigmatisées massivement par les médias mainstream comme France Inter, Le Monde, Libération, Les Échos, etc. à toutes les chances de reproduire cette stigmatisation par contamination. Et ce n’est pas forcément Wikipédia qui pourra les aider à y voir clair pas plus que les factcheckers. La seule solution est de Juger sur pièces, et cela demande motivation et pas mal de temps.

Les deux paragraphes précédents expliquent pourquoi on a assisté à un paradoxe : la France Insoumise n’a pas invité et n’a pas écouter des Insoumis de grandes compétences et dont certains ont payé de leur réputation et de leur emploi pour leur insoumission. Cela constitue pour moi la plus grave erreur politique de LFI depuis sa création.

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3 – Le FN – RN : une stigmatisation à double détente.

a) Comme nous l’avons déjà expliqué dans d’autres articles, les médias dominants utilisent la stratégie suivante à l’égard du FN – RN :

une phase de banalisation, comme en témoigne des études d’Acrimed notamment et une phase de stigmatisation. La première se développe dans la durée en faisant monter le potentiel électoral du F – N RN constituant alors une menace de prise de pouvoir à la lumière des sondages : la peur peut alors s’installer. La seconde phase est plus courte et a lieu sur une période proche de l’échéance électorale où alors le RN est présenté comme une menace pour la démocratie, une menace raciste. Cela permet de construire la confrontation Macron – Le Pen ou un doublon du même genre. La deuxième détente de stigmatisation et relayée par la gauche radicale, plus faiblement par la gauche élitaire. Le qualitatif « fasciste » peut être considéré comme l’emblème de cette stigmatisation qui se veut combattre la « dé diabolisation » du FN – RN en route depuis 2011 et surtout depuis 2015 Avec la mise à l’écart du père Le Pen. Quelle est le bilan de cette stigmatisation pour freiner stopper l’ascension du RN – FN ? Nul. L’accentuation de cette stigmatisation par Mélenchon en 2022 en déclarant à plusieurs reprises successives : « Pas une voix pour Marine Le Pen » a été non seulement inutile mais contre-productive car cela permet alors à l’extrême droite d’expliquer que c’est grâce à une partie de l’électorat de Mélenchon que Macron a pu être élu.LFI peut-être alors traité de fausses opposition et de duplicité. La seule organisation « anti système », c’est bien le RN peuvent ainsi clamer ses membres. Cette accusation largement diffusée sur les réseaux sociaux d’extrême droite n’a pas été et n’est pas sans effet sur une partie de l’électorat populaire. Mais qu’aurait du dire alors Mélenchon ? « Le Pen et Macron sont tous les deux des candidats dangereux ou destructifs pour l’avenir de la France. À vous de choisir celui ou celle qui vous paraît le moins dangereux ou la moins dangereuse ou de choisir l’abstention ou le vote blanc. Les perquisitions massives et injustifiées contre La France Insoumise et la répression s’apparentant à un crime de guerre contre les Gilets Jaunes en raison des multiples mutilations ne permettait pas d’introduire une asymétrie dans la formulation du choix à faire.

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b) quelle attitude par rapport aux RN ?

Nous avons mis en ligne sur notre site les références du colloque sur l’extrême droite tenue en octobre 2023 par l’institut La Boétie. https://www.gauchemip.org/spip.php?...

Je partage évidemment les analyses contenues dans les différentes interventions et l’une ma paru particulièrement intéressante à noter. Celle traitant du travail d’édition, de publication et de travail intellectuel au sein de l’extrême droite. Considéré le FN – RN comme un parti constitué de débiles, tous racistes et fascistes et non seulement réductrices mais dangereuses car elle sous estimerait le potentiel intellectuel et d’influence de cette organisation.

Il est nécessaire de comprendre que l’extrême droite est un mouvement hétérogène avec en son sein des tendances qui peuvent être contradictoires ce qui empêche toute stigmatisation simpliste. Il est en effet nécessaire de connaître et de comprendre comment fonctionne l’idéologie ou les idéologies existant au sein de l’extrême droite et d’en analyser les ressorts psychologiques, anthropologique et d’analyser aussi des mécanismes psychosociaux de son influence. Ces ce qu’a faits, en bonne partie, le colloque. Il me semble nécessaire de suivre, pas forcément permanence évidemment, un certain nombre de médias d’extrême droite faisant preuve de réflexion sur la politique nationale et internationale. Il faut évidemment faire un tri et éliminer les sites égrenant des slogans que l’on connaît par cœur sur l’immigration, la sécurité, l’identité etc. il faut s’abstenir de juger trop vite car sur ce genre de site, les intervenants ne sont pas forcément d’extrême droite mais d’une droite souverainiste ou proche des thèses d’Asselineau, comme c’est le cas par exemple de Xavier Moreau qui dirige le seul site pro-russe écoutable en France : Stratpol. De même pour Lucien Cerises. Tous les deux sont antinazi, sont critiques par rapport à Le Pen mais peuvent avoir à certains moments des positions relevant de l’extrême droite : anti LGPTisme, anti wokisme, traditionalisme. .

Ces sites permettent ainsi de comprendre comment fonctionne leur mental dans l’analyse des problèmes économiques, politiques, sociaux et écologiques dans la France d’aujourd’hui et sur la scène internationale. Cela permet aussi d’accéder à certaines informations non diffusées ou marginalisées par les grands médias. Cela permet de mieux connaître leur stratégie d’influence. Voici par exemple deux thèmes actuels d’influence qui me semble important, compte tenu de leur fréquence d’apparition : la défense des libertés notamment contre le contrôle numérique et des réseaux sociaux ; la défense de la souveraineté nationale écrasée par la Commission européenne et la vassalisation du gouvernement français par les États-Unis. Or il se trouve que ces deux thèmes ne sont pas centraux pour la gauche radicale plus axée sur le pouvoir d’achat, la qualité des services publics, les retraites,… croire que la propagande du RN se réduit au problème d’identité, immigration, de sécurité est une grave erreur. Encore une fois, il faut se méfier de la stigmatisation qui à tendance à tout caricaturer. La propagande du RN est multi cibles. Il ne faut pas leurs laisse le champ libre sur quelques thématiques que ce soit.

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Le cordon sanitaire ou la ligne rouge.

Écouter des stations d’extrême droite, lire des publications du RN, discuter sur un marché avec un militant du RN pour comprendre et mieux connaître le fonctionnement de cette mouvance ne signifie en rien qu’il faille : organiser des actions ou manifestations communes, participer à des manifestations communes créer des alliances politiques locales régionale ou nationale européennes. Sophie Binet invitée le 10 novembre par le média Regards a bien expliqué avec la clarté qu’on lui connaît la raison pour laquelle la CGT ne manifesterait pas à Paris avec des représentants du gouvernement et du RN.

Voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=7bC...

Elle ne fait aucunement preuve de sectarisme mais explique qu’il faut tout simplement maintenir avec fermeté la différence de nature fondamentale entre un mouvement comme la CGT et le RN pour éviter toute confusion et faire croire que le RN puisse avoir une politique sociale et soi-disant « anti système ». De la même manière la même ligne rouge doit être maintenu entre LFI et le RN. En revanche, de mon point de vue, si un projet de loi déposée par le RN est favorable aux travailleurs, il me semble normal que la gauche puisse voter un tel projet pour qu’il puisse être voté par l’assemblée. Inversement si le RN votait une proposition de loi de LFI favorable au progrès social, il n’y a pas de raison de critiquer cette position en la stigmatisant par une « manœuvre de récupération pour se donner une image sociale ». Ce genre de petite guéguerre ne sert à rien : ce qu’il faut faire, c’est un bilan global sur un an ou une législature des lois sociales qui ont été votées ou non par le RN. C’est de cette manière que l’on démasque l’imposture et non pas par des attaques verbales plus ou moins violentes qui ne font que susciter la haine et une dégradation du débat politique. Halte donc à la stigmatisation, d’où qu’elle vienne.

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Hervé Debonrivage


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