2011 Révolution démocratique tunisienne et chute de Ben Ali (article et 50 documents)

mardi 16 janvier 2024.
 

La révolution tunisienne a commencé le 17 décembre 2010 par un fait de la vie quotidienne symbole de l’oppression populaire.

Un jeune diplômé en informatique de 26 ans, nommé Tarek Bouazizi, a arrêté ses études à la mort de son père afin de faire vivre sa famille pour laquelle il représente le seul apport financier. Ce brillant fils d’ouvrier agricole s’est fabriqué une brouette puis s’est reconverti pour survivre en marchand ambulant de tomates, carottes et radis.

Cependant, dans toutes les sociétés policières, de nombreuses "autorisations" permettent de soumettre la population à l’arbitraire ; et Mohamed n’a pu obtenir d’autorisation pour son commerce.

Ce 17 décembre fatidique, la police confisque sa brouette et sa marchandise puis le maltraite et l’humilie lorsqu’il veut raconter son histoire et trouver une solution pour continuer son petit métier. Effondré par tant d’injustice, par l’impasse dans laquelle il se trouve vis à vis de sa famille, le jeune Tarek (dit Mohammed) s’asperge d’essence en face du governorat de Sidi Bouzid où il vient d’être avili, allume et s’immole ainsi par le feu (il décèdera quelques jours plus tard).

Cet acte de désespoir attire la sympathie de nombreux autres commerçants, d’amis, de jeunes qui se rassemblent rapidement à l’endroit où le drame vient de se dérouler. En deux jours, un mouvement de protestation gonfle sur cette ville de 40000 habitants du centre-ouest de la Tunisie.

Une courte video amateur rend compte d’un premier attroupement et de l’arrivée des policiers.

http://www.youtube.com/watch?v=6chj...

Le 19, une première manifestation se forme ; la police intervient durement ; la situation se tend d’heure en heure

http://www.youtube.com/watch?v=qP0Z...

Des dizaines de personnes sont arrêtées.

Quelques vers du poète tunisien Abou el Kacem Chebbi (vers repris dans l’hymne national tunisien) sont entonnés à Sidi Bouzid par les personnes solidaires de Mohamed Bouazizi, personnes qui n’ont souvent jamais participé à une action politique.

Lorsque le peuple un jour veut la vie

Force est au destin de répondre

Aux ténèbres de se dissiper

Aux chaînes de se briser...

L’acte héroïque et individuel de Mohamed Bouazizi provoque un état de choc dans le peuple soumis depuis 23 ans à l’infâme dictature policière de Ben Ali.

http://www.youtube.com/watch?v=I-le...

Sur Sidi Bouzid, le mouvement de protestation ne retombe pas malgré la massivité et la violence des interventions policières. Ceci dit, le mouvement local paraît condamné à l’isolement et à la répression.

Le 22 décembre, un jeune de 24 ans nommé Houcine Neji, escalade un poteau électrique de la même ville et répète "plus de misère, plus de chômage". Malgré les supplications des présents qui l’adjurent de redescendre, il touche les câbles de 30000 volts et tombe foudroyé. Aussitôt, la protestation devient révolte collective sur toute la région de Sidi Bouzid, Meknassy... A Menzel Bouzaiane (à 60 kilomères de Sidi Bouzid), les manifestants incendient le bâtiment de la délégation et assiègent celui de la garde nationale.

Le 24 décembre, dans cette dernière ville, la police tire à balles réelles ; Mohammad Ammari est touché à la poitrine et décède ; plusieurs autres manifestants sont blessés dont un va mourir. Le même jour, le mouvement atteint Bouziane à 240 kilomètres au Sud de Tunis.

Le 25 décembre, une première manifestation se déroule dans Tunis à l’appel de l’UGTT (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) qui va jouer un grand rôle jusqu’à la chute de Ben Ali.

http://www.youtube.com/watch?v=NNRf...

Le 27 décembre, un millier de jeunes diplômés au chômage manifestent dans la capitale. Ils sont violemment dispersés à coups de matraques. Des témoins font état d’une douzaine de blessés. Une autre manifestation se déroule dans cette ville le lendemain en solidarité avec Sidi Bouzid.

http://www.youtube.com/watch?v=6QvT...

Les 28 et 29 décembre, le président Ben Ali monte une opération de communication mêlant commisération pour Bouazizi, menace de répression et décisions donnant l’impression qu’il prend en compte le mouvement en cours. Il se rend au chevet de Mohamed Bouazizi puis intervient en direct sur la chaîne nationale Tunisie 7. Il annonce la répression sévère d’ "une minorité d’extrémistes et d’agitateurs". Il attaque également les chaînes de télévision étrangères "qui diffusent des informations mensongères... se fondent sur la dramatisation... et la diffamation hostile à la Tunisie". Ensuite, il limoge le ministre de la Communication et annonce des changements à la tête de plusieurs ministères ; enfin, il annonce la mutation des gouverneurs de Sidi Bouzid.

Le 30 décembre, la police intervient durement contre des manifestations à Sbikha et Chebba, disperse celle de Monastir.

Le 31 décembre, la mobilisation des avocats franchit une étape vers son extension sur le pays.

Le 3 janvier, une manifestation essentiellement étudiante parcourt Thala, affirme son soutien à Sidi Bouzid, dénonce le chômage et la hausse du coût de la vie. Ce défilé étant dispersé sans ménagement par la police, ils mettent le feu à des pneus et surtout, attaquent le local du parti de Ben Ali : le RCD.

Le 5 janvier, Mohamed Bouazizi décède à l’hôpital.

Le 6 janvier, plusieurs milliers d’avocats se mettent en grève pour dénoncer la répression policière.

http://www.youtube.com/watch?v=YaGG...

Les manifestations gagnent en nombre et s’étendent à une majorité de grandes villes du pays. Le pouvoir riposte en durcissant la censure, en particulier sur le web. Plusieurs bloggeurs dissidents sont arrêtés.

Le 8 janvier, un commerçant âgé de 50 ans s’immole à son tour à Sidi Bouzid.

Les 8 et 9 janvier marquent un tournant dans l’extension du mouvement comme dans la répression. La police tire à Thala, Kasserine et Regueb faisant 14 morts d’après le pouvoir, 20 d’après les témoins et l’opposition. Samir Labidi, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement essaie de montrer la compréhension des dirigeants du pays sur les problèmes de la population, tout en menaçant les manifestants. « Le message a été reçu. Nous allons examiner ce qui doit être examiné, nous allons corriger ce qui doit être corrigé, mais la violence est une ligne rouge ».

Le 10 janvier, marque une première apogée de la mobilisation qui est passée de la protestation locale à une mouvement national et qui prend à présent les caractéristiques d’une révolution. A Sidi Bouzid, un jeune diplômé met fin à ses jours en dénonçant la condition inhumaine faite au pays. Le pôle de la radicalisation passe du Centre Ouest au triangle Thala, Kasserine, Regueb ; les marches funèbres pour l’enterrement des martyrs des jours précédents donnent lieu à des actions policières extrêmement violentes, occasionnant au moins une cinquantaine de morts. Le mouvement touche largement la jeunesse scolarisée. A Tunis, les étudiants manifestent, occupent l’université El-Manar, s’y retranchent et sont assiégés par la police. Dans la banlieue de Tunis, à Ettadhamen-Mnihla, les forces de l’ordre interviennent violemment contre des manifestants qui se vengent en saccageant un magasin et en incendiant une banque. En ce soir du 10 janvier, ben Ali intervient à nouveau à la télévision ; il dénonce à nouveau les "voyous encagoulés aux actes terroristes impardonnables", donne l’ordre de fermer toutes les écoles et universités mais annonce aussi la création de 300 000 emplois.

Le 11 janvier, le mouvement gagne en nombre et en détermination dans la banlieue ouvrière et populaire de Tunis. La répression policière qui y répond ne s’est pas attendrie.

http://www.youtube.com/verify_age?n...

Ce même jour, la ministre française des affaires étrangères intervient à l’Assemblée nationale et propose publiquement ce qui se discute probablement dans le même temps avec les gouvernements de Tunisie et d’Algérie, à savoir une aide policière " « Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type. C’est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays, dans le cadre de nos coopérations, d’agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité. »

Le 12 janvier, le mouvement gagne encore en ampleur malgré le nombre de morts et de blessés. Le chef de l’Etat limoge le ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem. Un couvre-feu est décrété dans la capitale et sa banlieue.

Le 13 janvier, Ben Ali croit désamorcer le mouvement en annonçant :

- qu’il ne se portera pas candidat lors des prochaines présidentielles de 2014, quittant ainsi le pouvoir

- qu’il ordonne à la police de ne plus tirer sur les manifestants

- qu’il promet la liberté de la presse

- que les prix de plusieurs produits alimentaires de base vont baisser

Cependant, le lendemain 14 janvier, les rues débordent de manifestants, en particulier à Tunis.

Vers 15h15 (heure française), le chef de l’Etat annonce le limogeage du gouvernement et la tenue d’élections législatives anticipées dans les six mois. Vers 16h, il décrète l’état d’urgence et impose le couvre-feu dans tout le pays ; l’armée est déployée dans Tunis. Vers 17h, il fuit le pays par avion.

Vive le peuple tunisien !

Jacques Serieys

49) Tunisie : qui a fait la révolution ?

La révolution tunisienne n’est pas une simple révolution libérale. Les manifestations qui ont conduit à la fuite de Ben Ali ont aussi cherché à entraîner une requalification profonde des rapports sociaux, vouée à s’inscrire durablement dans le tissu social tunisien. Le 24 janvier 2011, alors que les caméras sont toutes fixées sur le palais du gouvernement, assiégé par des milliers de personnes, une foule de vacataires se concentre devant le siège de l’Agence tunisienne de la formation professionnelle (ATFP) pour réclamer régularisations et augmentations de salaires. Protestant contre des conditions de travail extraordinairement précaires et l’absence de réelle couverture sociale, ces formateurs, titulaires d’une maîtrise voire d’un doctorat, réclament un bouleversement des rapports sociaux et hiérarchiques au sein de l’agence ; qui dépasse de loin les revendications entendues à la Casbah. Ce rassemblement spontané se répète rue après rue, devant chaque bâtiment officiel de Tunis.

Venus de tout le pays, les diplômés précaires qui se pressent devant les grilles de l’ATFP sont issus d’une classe sociale traversée par la contradiction entre un haut capital culturel et une forte précarité économique et sociale. Une discordance qui a été poussée à l’extrême dans la Tunisie des années 2000, où l’investissement massif dans l’enseignement supérieur initié par Bourguiba et perpétué par Ben Ali ne s’est pas accompagné d’une adaptation en conséquence du tissu économique, resté, dans le cadre de la division internationale du travail, orienté sur l’industrie classique (textile notamment) ou la sous-traitance de services pour l’Occident (centres d’appel par exemple).

Bien que les rassemblements les plus visibles aient eu lieu à Tunis, où se concentrent les symboles du pouvoir, le terreau de la révolution tunisienne se situe bien à l’intérieur des terres, rural et déshérité. Mohammed Bouazizi, devenu un héros national, était originaire de Sidi Bouzid, bourgade agricole de 40 000 habitants du centre de la Tunisie, tandis que c’est à Sousse, Gafsa, Sfax et Béja que les premiers manifestants ont commencé à faire trembler le régime de Ben Ali. La transformation de cette puissance populaire en un pouvoir politique effectif, durable et enraciné, est aujourd’hui le vrai défi. Les premières revendications sociales ont été écoutées. Le nouveau pouvoir choisira-t-il pour autant la voie de réformes structurelles originales, ou se contentera-t-il de répliquer les schémas imparfaits de nos démocraties occidentales ? La porte est étroite.

JUAN BRANCO, vingt et un ans, MARGOT DAZEY ET DAVID DJAÏZ, vingt ans, Élèves à l’École normale supérieure.

48) Tunisie 14 janvier 2011, mon amour... Il était une fois la révolution (par Taoufik Ben Brik)

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47) Pourquoi le syndicat UGTT a joué un rôle aussi important dans l’intifada tunisienne

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46) Le peuple de Tunisie se soulève et exige ses droits et sa liberté. Solidarité avec les démocrates de ce pays ! (résolution du Parti de la Gauche Européenne)

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45) Vive la révolution tunisienne , avant-garde de la révolution en Afrique du Nord et au Moyen-Orient

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Vu de Kasserine (Tunisie). La colère des manifestants 
de la première heure

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43) Vive la révolution citoyenne tunisienne (article national PG)

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42) Tunisie : victoire de la révolution – continuons !

Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid - Tunisie

COMMUNIQUE

LE COLLECTIF DE SOUTIEN AUX LUTTES DES HABITANTS DE SIDI-BOUZID SALUE LA LUTTE VICTORIEUSE DES TUNISIENNES ET TUNISIENS ET SON ABOUTISSEMENT : LA RÉVOLUTION TUNISIENNE DU 14 JANVIER.

DANS L’UNITÉ ET LA DIVERSITÉ DE NOS APPARTENANCES POLITIQUES, ASSOCIATIVES, SYNDICALES ET DE NOS CONVICTIONS NOUS ÉTIONS PLUS DE 20000 MANIFESTANTS DANS LES RUES DE PARIS. C’EST LA PLUS GRANDE MANIFESTATION POUR LA TUNISIE JAMAIS VUE.

LE COLLECTIF CONTINUE SON COMBAT POUR LA VICTOIRE TOTALE DE LA RÉVOLUTION ET POUR LA SATISFACTION DE TOUTES LES REVENDICATIONS DU PEUPLE TUNISIEN ET DE SES MARTYRES.

PARIS LE 16 JANVIER 2011

AC ! - ACHR - ACORT - AFASPA - AMF - ASDHOM -ATF- ATF PARIS - ATMF - ATTAC - CAPJPO-EUROPALESTINE - CEDETIM - CFDA - CISA - CMF (COLECTIF DES MUSULMANS DE FRANCE )- CNT - COMITÉ NATIONAL DE SOUTIEN AU MOUVEMENT DU BASSIN MINIER - COURANT NATIONALISTE PROGRESSISTE - CORELSO - CPR - CRLDHT - DAL - ETOILE NORD AFRICAINE - EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS - FASE (FÉDÉRATION POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE) - FDLT (FORUM DÉMOCRATIQUE POUR LA LIBERTÉ ET LE TRAVAIL) - FSQP - FTCR - FMVJ-FRANCE (FORUM MAROCAIN VÉRITÉ ET JUSTICE) – GAUCHE UNITAIRE - LA PELLE ET LA PIOCHE - LES ALTERNATIFS - LDH - LE MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE - LUTTE OUVRIÈRE - MANIFESTE DES LIBERTÉS - LE MOUVEMENT DES JEUNES SOCIALISTES - MOUVEMENT NAHDHA - MOUVEMENT TAJDID FRANCE - MRAP - NO-VOX - NPA - ORGANISATION DE FEMMES EGALITÉ - PARTENIA 2000 – PADS MAROC (PARTI D’AVANT-GARDE DÉMOCRATIQUE SOCIALISTE/MAROC) - PCF - PCOF - PCOT - PDP - PG - PIR (PARTI DES INDIGENES) - LE PARTI SOCIALISTE UNIFIÉ (MAROC) - RÉSEAU FÉMINISTE « RUPTURES » - RÉSEAU STOP LA PRÉCARITÉ - SOLIDAIRES - SOLIDARITÉ TUNISIENNE - SORTIR DU COLONIALISME - SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE – UNEF - UTIT - VOIE DÉMOCRATIQUE MAROC - VOIX LIBRE.

Collectif Sidi Bouzid

41) Vive la révolution citoyenne en Tunisie ! (Jean-Luc Mélenchon)

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41) Vive la révolution tunisienne , avant-garde de la révolution en Afrique du Nord et au Moyen-Orient

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39) Tunisie : Au bonheur des multinationales et du pouvoir

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38) « Ben Ali était le bon élève de la mondialisation libérale » (Fathi Chamkhi, président d’ATTAC)

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37) Comment le clan Ben Ali a pillé la Tunisie

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36) La révolution tunisienne s’explique par "l’accumulation de frustrations, de colères, de haines" (Olga Lamloum)

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35) Ben Ali et le RCD : L’attitude officielle de la France a été une honte

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34) La diplomatie française a défendu jusqu’au bout le régime tunisien

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33) Ben Ali a fui la Tunisie, le premier ministre le remplace

16h : le gouvernement tunisien a annoncé avoir décrété l’état d’urgence dans l’ensemble du pays avec un couvre-feu de 18h00 à 06h00 du matin, ’interdiction des rassemblements sur la voie publique et l’autorisation donnée à l’armée et à la police de tirer sur tout "suspect" refusant d’obéir aux ordres. L’armée a pris en fin d’après-midi le contrôle de l’aéroport international de Tunis Carthage et l’espace aérien a été fermé.

Vers 17h, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali décidait de limoger son gouvernement et d’appeler à des législatives anticipées dans six mois. Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi indiquait que le président Ben Ali avait décidé "dans le cadre de mesures (d’apaisement) annoncées jeudi, de limoger le gouvernement et d’appeler à des élections législatives anticipées dans six mois". Il a ajouté avoir été chargé de former le nouveau gouvernement.

Vers 18h Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé vendredi soir 14 janvier à la télévision que le président Zine el Abidine Ben Ali était temporairement dans l’incapacité d’exercer ses fonctions.

Il a précisé à la télévision qu’il assumait la charge de président par intérim et a promis de respecter la constitution ainsi que de rétablir la stabilité dans le pays, en proie depuis un mois à une violente agitation sociale.

"Je jure de respecter la constitution et de mettre en oeuvre les réformes politiques, économiques et sociales qui ont été annoncées (...) en consultation avec toutes les composantes politiques, y compris les partis politiques et la société civile", a-t-il ajouté.

Selon la chaîne pan-arabe Al Djazira, Ben Ali a quitté la Tunisie et serait arrivé à Paris.

32) BEN ALI EN FUITE, SOUTIEN À LA RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE. COMMUNIQUÉ DU NPA

Le dernier discours de Ben Ali n’a convaincu personne. Toute la journée, des manifestations massives ont eu lieu, notamment à Tunis, rassemblant des dizaines de milliers de personnes pour exiger le départ immédiat de Ben Ali.

Ni l’annonce du limogeage du gouvernement, ni l’annonce d’élections anticipées n’ont démobilisé la jeunesse, les travailleurs, la population.

La répression de la police a continué.

Le dictateur Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, soutenu jusqu’au bout par le gouvernement français a pris la fuite. Il semblerait qu’il ait pris la direction de la Paris. Si c’était le cas, ce serait une preuve supplémentaire de la collusion entre le gouvernement français et le dictateur déchu.

Ben Ali avait proclamé l’état d’urgence avant son départ. L’armée a pris le contrôle de l’aéroport.

Nul doute qu’entre son entourage politique et l’armée, la lutte pour le pouvoir va s’exacerber.

La fuite du dictateur c’est une grande victoire pour le peuple tunisien.

Le NPA renouvelle tout son soutien au peuple tunisien, à la révolution démocratique à laquelle il aspire.

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, sera présent à la manifestation unitaire de soutien au peuple tunisien prévue samedi 15 janvier, à Paris, à partir de 14h, place de la République.

Le 14 janvier 2011.

31) TUNISIE Communiqué commun des partis politiques de gauche et écologiste (vendredi 14 janvier 17h57)

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30) Solidarité avec la révolte du peuple tunisien ! (par Gauche Unitaire)

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29) Sept intellectuels français fustigent le silence de Paris

LA RÉVOLTE du peuple tunisien, qui dure maintenant depuis un mois, s’est soldée à ce jour par la mort de plus de 50 personnes tombées sous les balles de la police du régime. Cette révolte, initialement cantonnée à des revendications sociales, s’est vite transformée à la surprise de tous en une révolte ouvertement politique. Les manifestants, plus nombreux chaque jour, ont provoqué le départ du président Ben Ali et de sa famille, et réclament l’avènement d’un régime démocratique.

Face à cette situation dramatique dont les enjeux n’échappent à personne, le gouvernement français a d’abord réagi par un silence assourdissant. Puis ont suivi un certain nombre de déclarations sidérantes : celles du ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire estimant que le président Ben Ali était " souvent mal jugé " ; celle du ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, osant affirmer : " Dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré " ; celle de François Baroin, porte-parole du gouvernement, déclarant que " déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne " ; enfin, celle de la ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, appelant devant l’Assemblée nationale à " déplorer les violences ", ajoutant que " la priorité doit aller à l’apaisement après des affrontements qui ont fait des morts ", suggérant enfin que " le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type ".

" C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays - Algérie et Tunisie - de permettre, dans le cadre de nos coopérations, d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité. " Une proposition si stupéfiante qu’elle a disparu de la version finale du communiqué transmis par le ministère des affaires étrangères.

Marquée par une déshonorante tradition de complaisance à l’égard de la dictature tunisienne, la position du gouvernement français est devenue intenable. Tous les arguments mobilisés depuis vingt ans par la France avec la plus grande mauvaise foi (" le régime de Ben Ali n’est pas une vraie dictature ", " il est un rempart contre l’islamisme ", " il n’y a pas d’opposition ni d’alternative politique "), ont volé en éclats en l’espace de quelques semaines. Le peuple tunisien se bat pour ses libertés civiles et réclame son droit à vivre dans une démocratie.

Occasion historique

Pour cette raison, nous appelons toutes et tous à faire part publiquement de leur soutien aux revendications du peuple tunisien, et nous exigeons du gouvernement et de la diplomatie française, comptables devant les citoyens français et devant nos concitoyens franco-tunisiens, ainsi que les Tunisiens vivant en France, de prendre acte de la légitimité de ces revendications et d’agir en conséquence, en affirmant enfin, et de façon claire, un soutien au peuple tunisien en lutte contre un régime violemment répressif.

Il ne s’agit pas seulement là d’une question de principe : il est également dans l’intérêt de tous que le gouvernement français cesse de soutenir un régime honni et d’ores et fortement ébranlé, et qu’il saisisse cette occasion historique de contribuer à l’avènement d’une démocratie authentique dans le monde arabe.

Etienne Balibar, professeur émérite de l’université Paris-X (Nanterre) ;

Esther Benbassa, directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne) ;

Luc Boltanski, directeur d’études à l’EHESS ;

Robert Castel, directeur d’études à l’EHESS ;

Jacques Rancière, professeur émérite à l’université Paris-VIII (Saint-Denis) ;

Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France ;

Dominique Schnapper, sociologue

Paru Le Monde daté du 16 janvier 2011

28) Ben Ali, le Big Brother de Carthage

Le président tunisien incarne un régime orwellien, fondé sur la surveillance policière généralisée.

« L’époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l’État qui excluraient le peuple. » Ainsi parle Zine El Abidine Ben Ali ce 7 novembre 1987. Promu premier ministre un mois auparavant, ce sécurocrate du régime vient de déposer Habib Bourguiba au terme d’un « coup d’État médical ». Déclaré « sénile », le père de l’indépendance est écarté sans autre forme de procès.

Familier des arcanes du pouvoir, le putschiste qui s’installe au palais de Carthage et prend les rênes du Parti socialiste destourien (PSD) a commencé sa carrière dans l’armée. Formé à Saint-Cyr à la veille de l’indépendance, le sous-officier Ben Ali grimpe très vite les échelons de la hiérarchie militaire, après d’opportunes premières noces avec la fille d’un haut gradé. Directeur du renseignement militaire, puis général, il se hisse à la tête de la sûreté générale à la faveur du climat de contestation sociale et politique de la fin des années 1970. Exilé comme ambassadeur à Varsovie au début des années 1980, il est rappelé à Tunis à la fin de l’année 1983, alors que le pays est secoué par la « révolte du pain ». Commence alors une fulgurante ascension politique. Zine El Abidine Ben Ali devient successivement secrétaire d’État à la Sûreté, ministre délégué, ministre de l’Intérieur. Sans charisme, mais ambitieux, l’homme fait mine de se tenir à distance des intrigues de palais, dont il sait pourtant jouer. La stratégie paie.

Il est nommé premier ministre le 2 octobre 1987. Dernière et courte étape de sa méthodique conquête du pouvoir. À cinquante et un ans, Ben Ali devient le deuxième président de la Tunisie indépendante. Les promesses du 7 novembre 1987 sont vite envolées. L’ambition de cet homme autoritaire consistait surtout à devenir président à vie à la place du président à vie. « Confirmé » à son poste en 1989, Ben Ali est « réélu » cinq ans plus tard sans concurrent. Son score culmine à 99,45% des voix en 1999. En 2005, il est crédité de 94,5% au terme d’une nouvelle mascarade électorale. En 2009, il s’offre un cinquième mandat, avec 89,62%. L’instauration d’un multipartisme de façade dissimule mal les dérives d’un régime orwellien, fondé sur la surveillance policière généralisée et la confiscation de toutes les libertés fondamentales. Les opposants sont harcelés, les journalistes bâillonnés. Dans les geôles du régime, la torture est monnaie courante. Au point que les opposants à Ben Ali l’ont affublé du cruel sobriquet de Zinochet.

À la tête d’une petite dictature touristique, ce satrape fait siens les dogmes d’un libéralisme décomplexé, multipliant les privatisations. Une politique dont le clan politico-affairiste du couple présidentiel tire d’obscurs et juteux profits.

Rosa Moussaoui, L’Humanité

27) Treize civils ont été tués par des tirs des forces de l’ordre, jeudi soir à Tunis

Depuis ce matin des manifestations hostiles au président Zine El Abidine Ben Ali se poursuivent dans le centre de Tunis au lendemain d’un discours "apaisant" du chef de l’Etat qui tente de mettre fin à l’escalade d’une contestation sans précédent. "Non à Ben Ali", "Soulèvement continu, non à Ben Ali", ont crié les manifestants qui n’ont pas été inquiétés par les policiers.

La foule, qui gonflait rapidement pour atteindre plusieurs centaines de personnes a été bloquée par un barrage de police au milieu de l’Avenue Bourguiba pour l’empêcher de marcher vers le ministère de l’Intérieur. "Le ministère de l’Intérieur est un ministère de la terreur" et "hommage au sang des martyrs" ou encore "non, aux Trabelsi (NDLR : la belle famille du président) qui a pillé le pays", ont également scandé les manifestants.

Dans sa troisième intervention depuis le début d’un mois d’émeutes inédites en 23 ans de pouvoir, le président Ben Ali s’est engagé jeudi soir à partir au terme de son mandat en 2014 et a ordonné la fin des tirs à balles réelles contre les manifestants.

Les troubles et leur répression ont déjà fait au moins 66 morts dans le pays, selon une ONG.

"Je vous ai compris", a martelé à plusieurs reprises le chef de l’Etat, âgé de 74 ans. Il a également annoncé une baisse des prix du pain, du lait et d’autres produits et services alors que la révolte avait commencé par des protestations contre le chômage et la vie chère avant de prendre un tour politique. "C’est une excellente mesure, car ça va soulager des milliers de pauvres, les prix ont trop flambé", a dit un passant sur l’avenue Habib Bourguiba, dans le centre de Tunis, où des conducteurs de voiture klaxonnaient en signe de joie. Mais une grève de deux heures restait programmée vendredi dans la région de Tunis à l’appel du syndicat unique et des internautes et étudiants se sont aussi mobilisés pour le maintien de rassemblements dans la journée.

Les sites internet qui étaient bloqués en Tunisie étaient de nouveau accessibles jeudi soir, peu après la promesse du président de garantir "la liberté totale" de l’information et de l’accès au web.

"Ben Ali vous a mis dans la poche, ne baissons pas les bras, continuons le combat pour la liberté !" prévient vendredi matin une étudiante sur Facebook.

"Il ne suffit pas de déverrouiller Dailymotion et de Youtube pour tourner la page, trop de sang a coulé", renchérit l’animateur d’une émission matinale sur Radio Mosaïque, une radio privée.

Jouant l’ouverture après le discours présidentiel à la nation, le ministre tunisien des Affaires étrangères Kamel Morjane a estimé que la formation d’un gouvernement d’union nationale était "tout à fait faisable" et "même normale".

Interrogé par une radio française sur la possibilité d’un gouvernement d’union nationale, il a répondu : "Avec le comportement de gens comme M. Néjib Chebbi, je crois que c’est faisable, c’est même tout à fait normal".

M. Morjane faisait référence à Mohammed Néjib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP), formation légale d’opposition mais non représentée au Parlement.

26) Les silences du gouvernement sont insupportables ! Communiqué du PCF

Combien faudra t-il encore de morts pour que le gouvernement français condamne la répression ordonnée par le Président Ben Ali ?

Une nouvelle étape a été franchie dans la répression avec l’arrestation d’Hamma Hammami, la mise en place du couvre feu à Tunis et la nouvelle et terrible vague d’assassinats dont celui du Franco-Tunisien Hatem Bettahar. Dans ce contexte, le limogeage du ministre de l’Intérieur apparaît comme une manœuvre fort peu convaincante.

L’État tunisien commet des crimes. Les taire, c’est être complice. La France, qui siège au Conseil de sécurité de l’ONU, doit prendre ses responsabilités. Je demande solennellement au Président de la République et à l’ensemble des dirigeants européens de condamner la répression et de prendre des sanctions politiques, économiques et financières contre le régime de Ben Ali.

La Tunisie vit des heures graves. Le PCF réaffirme avec force tout son soutien au peuple, aux démocrates et aux progressistes de ce pays. Il appelle à participer massivement à la journée de manifestations du 15 janvier et à multiplier les initiatives de solidarité.

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF,

Paris, le 13 janvier 2011.

25) Tunisie de Ben Ali : "Un bon exemple à suivre pour beaucoup de pays dans le monde" (Dominique Strauss Kahn)

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24) Quand les démocraties européennes s’entêtent à soutenir une dictature mafieuse (par MONCEF MARZOUKI, écrivain tunisien)

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23) Je fais partie de la nouvelle génération qui a vécu en Tunisie sous le règne absolu de Ben Ali (témoignage)

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22) Le Parti de Gauche soutient le mouvement populaire tunisien

Ben Ali, avait prévenu dans son dernier discours télévisé qu’il agirait avec la "plus grande fermeté" contre les "extrémistes" qui contestent son pouvoir. Devant la poursuite et l’accentuation du mouvement populaire de protestation, il a tenu parole en s’en prenant directement à trois cibles privilégiées.

Le principal parti (légal) de l’opposition tunisienne : le Parti Démocrate et Progressiste (le PDP), parti ami du Parti de Gauche, qui soutient activement le mouvement. C’est ainsi que Wissem Essghaier , animateur des « Jeunes Démocrates Progressistes » et responsable de la page Jeunesse du journal Al-Mawkef, a été arrêté vendredi 7 janvier et mis au secret. les étudiants syndicalistes de l’UGET, dont il a fait arrêter deux nouveaux responsables, Salaheddine Kichk, enlevé de son domicile à Bizerte et emmené jeudi 6, et Ouael Naouar , dirigeant de l’UGET à la faculté des Lettres de Sousse, qui a été arrêté alors qu’il avait la jambe fracturée suite aux affrontements avec la police. Il a été déféré devant le juge d’instruction sans avoir le droit d’être assisté par ses avocats Rappelons que l’UGET, Centrale syndicale étudiante est interdite par le pouvoir de tenir son Congrès depuis 2000, et que dix étudiants de l’UGET sont déjà emprisonnés depuis 2009 et doivent passer en procès d’appel le 19 janvier à Sousse et le 24 mars à Gafsa. enfin des blogueurs, qui ont été interpellés le 6 janvier à leur domicile par la police et conduits dans les locaux du ministère de l’intérieur. Leur crime : avoir manifesté publiquement par internet leur attachement à la liberté d’expression. Il s’agit de : Slim Amamou, ingénieur informatique, chef d’entreprise, cinéaste amateur, marié, père d’un enfant, 33 ans ; Azyz Amamy , développeur informatique, poète, 27 ans ; Hamada Ben-Amor, surnommé "El Général", rappeur ; Hamadi Kaloutcha, blogueur et militant. Mais depuis samedi 8 janvier, la répression en Tunisie a franchi une nouvelle étape, avec l’intervention en force de l’armée, qui a tiré à balles réelles sur les manifestants pacifiques dans plusieurs villes du centre du pays, et notamment à Thala et à Kasserine, faisant plus de 20 morts (14 selon les autorités) et un grand nombre de blessés.

Le pouvoir de Ben Ali montre son vrai visage : celui d’un régime brutal, sourd à la détresse du peuple, et prêt à toutes les violences, jusqu’aux meurtres pour se maintenir.

Il faut que cesse immédiatement cette répression sanglante intolérable contre un peuple désarmé, et que l’armée rentre dans ses casernes ! Il faut que le gouvernement français et l’Union européenne sortent de leur silence complice, et utilisent les multiples moyens de pression dont ils disposent pour contraindre Ben Ali à se mettre à l’écoute de l’appel de détresse de toute une population, que les forces de l’opposition puissent être entendues, et que le gouvernement engage sans tarder les profondes réformes démocratiques qui s’imposent dans le pays. Fidèle à sa vocation internationaliste, le Parti de Gauche, se tient aux côtés du peuple tunisien dans sa juste lutte pour sa dignité, et réaffirme sa totale solidarité avec les organisations amies, notamment le Parti Démocratique Progressiste, le Parti Ouvrier Communiste Tunisien et l’Union Générale des Etudiants de Tunisie, qui luttent courageusement et sans concession en première ligne contre le régime corrompu et despotique de Ben Ali, et subissent de plein fouet sa répression. C’est tous ensemble qu’il faut agir : le Parti de Gauche appelle solennellement à l’unité d’action complète avec l’ensemble des forces progressistes françaises et européennes, afin de prendre les mesures communes d’action qui s’imposent pour que la voix du peuple tunisien soit entendue.

Alain Billon

21) A bas le dictateur Ben Ali et ses complices occidentaux ! Gloire à ceux qui sont tombés sous les balles de ce régime assassin !

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20) Tunisie : Le massacre des civils continue Ben Ali assassin Sarkozy complice Rassemblements Paris Marseille, meeting le 13 à Paris PG PCF NPA FASE Verts LO...

DES DIZAINES DE MORTS PAR BALLES DANS LA RÉGION DE KASSERINE

RASSEMBLEMENT A PARIS

MARDI 11 JANVIER 2011 A 18 HEURES PRES DE L’AMBASSADE DE TUNISIE

(Métro Saint François Xavier)


JEUDI 13 JANVIER 2011

MEETING A LA BOURSE DE TRAVAIL RUE DU CHÂTEAU D’EAU (métro République)

AC ! - ACHR - ACORT - AFASPA - AMF - ASDHOM -ATF- ATF PARIS - ATMF - ATTAC - CAPJPO-EUROPALESTINE - CEDETIM - CFDA - CISA - CNT - COMITÉ NATIONAL DE SOUTIEN AU MOUVEMENT DU BASSIN MINIER - COURANT NATIONALISTE PROGRESSISTE - CORELSO - CPR - CRLDHT - DAL - ETOILE NORD AFRICAINE - EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS - FASE (FÉDÉRATION POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE) - FDLT (FORUM DÉMOCRATIQUE POUR LA LIBERTÉ ET LE TRAVAIL) - FSQP - FTCR - FMVJ-FRANCE ( FORUM MAROCAIN VÉRITÉ ET JUSTICE) - LA PELLE ET LA PIOCHE - LES ALTERNATIFS - LDH - LE MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE - LUTTE OUVRIÈRE - MANIFESTE DES LIBERTÉS - MOUVEMENT NAHDHA - MOUVEMENT TAJDID FRANCE - MRAP - NO-VOX - NPA - PARTENIA 2000 - PCF - PCOF - PCOT - PDP - PG - LE PARTI SOCIALISTE UNIFIÉ (MAROC) - RÉSEAU STOP LA PRÉCARITÉ - SOLIDAIRES - SOLIDARITÉ TUNISIENNE - SORTIR DU COLONIALISME – SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE – UNEF - UTIT - VOIE DÉMOCRATIQUE MAROC - VOIX LIBRE

Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid-Tunisie


19) Président, ton peuple est mort par El general (rappeur tunisien)

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http://www.youtube.com/watch?v=b7TK...

18) Manifeste des journalistes Tunisiens, grève générale ce mardi !

Tunis, le 10 janvier 2011

Nous journalistes tunisiens, réunis ce 10 janvier 2011 au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), et eu égard à la tournure dangereuse que prennent les protestations ces derniers jours, représentées notamment par les tirs à balles réelles contre les populations civiles désarmées de la part des forces de sécurité, en flagrante contradiction avec les lois positives, ainsi que les conventions internationales et les instruments pertinents de la légalité internationale, nous exigeons ce qui suit :

* L’arrêt immédiat des tirs à balles réelles contre les protestataires et la levée des bouclages des différentes villes et cités

* La constitution d’une commission d’enquête nationale indépendante afin de déterminer les responsabilités des tueries, de la répression, de la terrorisation et de traduire leurs auteurs devant la justice

Nous refusons la perpétuation de l’utilisation de l’information nationale publique et privée en tant qu’instrument de propagande, de désinformation et de dénaturation des faits, et en tant que moyen légitimant la répression et les tueries que subit notre peuple, et nous récusons toutes les formes de manipulation de l’opinion publique Nous appelons nos confrères journalistes à considérer la journée de demain, mardi 11 janvier 2011, une journée de grève générale dans le secteur de l’information Et nous les appelons également à s’en tenir aux principes de la liberté de presse et de ne pas se compromettre dans la diffusion d’allégations tendancieuses portant atteinte aux luttes de notre peuple, et à respecter la Charte nationale de la déontologie journalistique.

La radio Kalima, première radio libre Tunisienne aurait cessé de diffuser de l’information dans le cadre de ce mouvement journalistique.

Source : http://actualutte.info

17) Tunisie : une partie de l’armée refuse la répression

C’est un tournant. Jamais, dans l’histoire de la Tunisie, le pays n’avait affronté une telle remise en cause du pouvoir du président Ben Ali ni une telle répression. Ce lundi, le pays ne parlait que de la répression menée par les forces de l’ordre tunisiennes depuis samedi soir autour de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest, à quelque kilomètres Sidi Bouzid, là où tout a commencé le 17 décembre, avec le suicide de Mohammed Bouazizi, jeune diplômé au chômage.

Alors que les manifestants continuent de descendre dans les rues aux quatre coins du pays, au moins 24 personnes sont mortes sous les balles des policiers dans les environs de Kasserine et de Regueb depuis samedi 8 janvier. Lundi, au moins quatre personnes ont trouvé la mort au cours des manifestations, dont le jeune Adel Sadaoui, selon plusieurs témoins et l’avocat Amar Jabali. Contacté par Mediapart à la mi-journée, Amar Jabali nous a fait le récit suivant : « À midi ce lundi, un cortège de plusieurs centaines de personnes, conduit par un collectif de 46 avocats grévistes dont je fais partie, se dirigeait vers le quartier populaire de Aïzou, encerclé par la police, et d’où sont issues les quatre victimes tuées par balles ce matin. Dispersée par les gaz lacrymogènes, la foule s’est ensuite scindée en petits groupes. » Rappelé une heure plus tard l’avocat a poursuivi son récit : « Vous entendez les tirs là ? Ce sont les policiers qui font feu. Les ambulances circulent sans arrêt. Nous nous sommes réfugiés devant le tribunal, mais j’ai égaré la moitié de mes confrères dans la bousculade. C’est l’insurrection ici, je n’ai jamais vu ça. » En fin de journée, toujours selon l’avocat, les rues de Kasserine se vidaient peu à peu, à mesure que les forces de police cédaient la place au déploiement des militaires. Depuis trois jours, tous les magasins, bureaux et représentations officielles demeurent hermétiquement clos.

Depuis le palais présidentiel, ce « climat insurrectionnel » de la région de Kasserine paraît sans doute bien lointain. Après une première intervention le 28 décembre, le président Ben Ali s’est une nouvelle fois adressé aux Tunisiens ce lundi à 16h : « La Tunisie n’est pas moins bien lotie que les autres Etats en matière de chômage, qui n’est pas seulement un problème tunisien, a-t-il expliqué. Il reste aux fauteurs de mensonges, aux terroristes, de cesser de fomenter des troubles contre la Tunisie, contre leur pays. Contre ces gens-là, ces groupes extrémistes, l’unique solution passe par la loi. » Outre « de nouveaux efforts pour le développement régional », et « la tenue d’un forum pour l’emploi le mois prochain, si Dieu veut », le président a appelé les partis à « consulter le peuple », et promet la création de « 300.000 emplois » d’ici 2012, sans que l’on sache très bien comment le gouvernement compte s’y prendre, ni quels seront les moyens mis à sa disposition, en dehors de 3,5 milliards d’euros déjà promis dimanche par le porte-parole du gouvernement, dans un pays où plus de 55% des diplômés de l’université pointaient au chômage fin 2008.

En somme, une intervention présidentielle de 13 petites minutes, complètement déconnectée de la réalité du terrain. « Nous sommes atterrés, souffle Amar Jabali. Il a répété la même chose que le 28 décembre, il cherche à gagner un peu de temps, à diviser les manifestants, et nous promet toujours plus de violence. Il n’a même pas condamné les meurtres de manifestants ! » Les avocats de Kasserine ont notamment voté ce lundi la reconduction de la grève, et manifesteront demain toute la journée devant le tribunal, entre 9h et 18h. Lundi soir, les Tunisiens restaient encore sous le choc de la violence des dernières 48 heures, face à des policiers qui n’entendaient pas les laisser enterrer leurs morts en paix.

Selon les témoignages de membres de l’opposition locale recueillis par Mediapart, la police a fait feu dimanche sur les cortèges funéraires à Regueb et Kasserine, tuant notamment un enfant de 8 ans. Si bien qu’à Regueb, les habitants auraient demandé l’aide de... l’armée, pour les protéger des policiers.

À Thala aussi, l’avocate Mounia Boualila raconte à Mediapart comment la municipalité a demandé la protection des militaires, après que la police s’est livrée à plusieurs actes de violences et d’intimidations, comme ce fut le cas dans la nuit de dimanche à lundi avec l’évacuation forcée du dortoir du collège-lycée local.

L’avocate, qui évoque un bilan de 9 morts depuis samedi soir à Thala, expliquait lundi en fin d’après-midi que les policiers « séquestrent toujours trois cadavres de manifestants tués cette nuit-là dans le poste de police. Nous tentons de négocier avec eux, mais ils ne veulent pas nous rendre les corps, sans doute pour que nous ne voyions pas dans quel état ils sont après leur arrestation survenue samedi. La police a également tenté de récupérer les corps des cinq autres victimes tuées par balles, et menacé les cortèges qui se dirigeaient vers le cimetière. Les soldats ont tenté de raisonner les policiers, nous avons discuté, et finalement nous sommes parvenus à les enterrer discrètement. Il reste toujours un mort à l’hôpital, gardé par les policiers, que l’on n’arrive pas à identifier, et que l’on ne peut approcher. »

Pierre Puchot

* Paru sur Mediapart :

http://www.mediapart.fr/article/off...

16) Marseille : rassemblement solidarité Tunisie le 12 janvier

RASSEMBLEMENT

DE SOUTIEN

AUX LUTTES POPULAIRES

TUNISIENNES

MERCREDI 12 JANVIER 18 H

AUX MOBILES EN HAUT DE LA CANEBIERE

· Nous affirmons notre solidarité sans faille avec le formidable mouvement de contestation que connait la Tunisie ainsi qu’avec les mots d’ordre de la révolte initiée à Sidi Bouzid.

· Nous dénonçons l’attitude du pouvoir qui répond aux Tunisiennes et aux Tunisiens par les balles, les arrestations, l’intimidation et la répression.

· Nous appelons à la libération immédiate et à l’arrêt des poursuites à l’encontre de tous les emprisonnés de ce mouvement comme de ceux qui l’ont précédé, notamment celui des révoltés du bassin minier de Gafsa, ainsi que les étudiants emprisonnés en raison de leur activité syndicale.

· Nous réclamons que les responsables de la répression, des violences à l’encontre de la population qui ont causé la mort et des blessures graves parmi les manifestants soient traduits en justice.

· Nous appelons à une mobilisation nationale et internationale d’ampleur en soutien à la révolte du peuple tunisien initiée par les habitants de Sidi Bouzid.

· Nous faisons nôtres les mots d’ordre scandés dans les manifestations à travers toute la Tunisie :

Pour le droit au travail et le droit de gagner sa vie dignement ;

Pour une juste répartition des richesses ;

Contre la corruption et le népotisme.

· Nous maintiendrons une mobilisation vigilante pour soutenir toutes les victimes de la répression, pour faire échec à l’entreprise de criminalisation de la contestation, pour répondre aux agressions qui visent les syndicalistes, les avocats, les média indépendants du pouvoir, les associations et partis solidaires de la révolte tunisienne.

Solidarité totale avec les luttes du peuple tunisien.

Premiers signataires : Alternative Libertaire-Marseille (AL) – Association des Travailleurs Maghrébins de France(ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) - ATTAC Marseille - Confédération Nationale du Travail ‘CNT) - Fédération pour une Alternative Ecologique et Sociale (FASE) – Femmes en noir - Gauche Unitaire - Ligue des Droits de l’Homme (L.D.H.13) – Mouvement ETTAJDID de Tunisie - Mouvement contre le Racisme pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP 13) - Nouveau Parti Anticapitaliste (N.P.A.13) – Parti Communiste Français (PCF13) - Parti de Gauche (PG) - Parti des Indigènes de la République (P.I.R Marseille) – Rassemblement pour une Algérie Progressiste (RAP Marseille) – Radio Kalima – Rouge Vif 13 – Solidaires 13 – Survie –

15) Répression en Tunisie : le gouvernement français se tait, les citoyens français sont solidaires du peuple tunisien (Ligue des Droits de l’Homme)

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14) La dictature Ben Ali fait tirer la police : 23 morts en Tunisie !

Au moins 20 personnes ont été tuées par balles dans des affrontements avec la police samedi et dimanche à Thala et Kasserine (centre-ouest de la Tunisie), a indiqué Ahmed Nejib Chebbi, un dirigeant de l’opposition qui a appelé le président à faire cesser le feu.

Les autorités ont affirmé que ces affrontements ont opposé la nuit dernière les forces de l’ordre à des « individus » qui les attaquaient à coups de cocktails Molotov, de pierres et de bâtons.

Quatre morts au sud de Tunis

Au moins quatre Tunisiens ont été tués et plusieurs blessés par balles dans des affrontements continus dimanche à Kasserine (290 km au sud Tunis), dans le centre-ouest du pays, selon des témoignages concordants. Ces sources ont affirmé que le bilan devrait s’alourdir dans les heures à venir en raison d’un « grand nombre de blessés graves ».

Les victimes de samedi ont été tuées lorsque les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur des manifestants dans le centre de Tala, une localité proche de Kasserine, dans le centre-ouest du pays, a indiqué Belgacem Sayhi, un instituteur syndicaliste.

Parmi les blessés, six ont été très grièvement atteints et transférés dans un hôpital de Kasserine, chef-lieu de la région, selon les mêmes sources, où des affrontements sanglants ont été également signalés dans la nuit de samedi à dimanche. Un enfant de 12 ans aurait été tué d’une balle à la tête dans la cité Ennour, a affirmé un témoin ayant requis l’anonymat.

Les autorités sollicitées n’ont ni confirmé ni infirmé ces affrontements, encore moins leur bilan. S’il se confirmait, il porterait à au moins six morts le nombre de tués par balles depuis que Mohamed Bouazizi, 26 ans, s’est immolé par le feu le 17 décembre à Sidi Bouzid (265 km au sud de Tunis) pour protester contre la saisie de son étal de primeurs.

Il est devenu depuis le symbole d’une révolte contre la précarité sociale et le chômage, notamment celui des jeunes diplômés.

source : http://www.leparisien.fr/internatio...

13) Tunisie : un mouvement sans précédent cet hiver 2010 2011

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12) Ben Ali assassin ! Sarkozy complice ! Communiqué NPA

Le 4 janvier meurt Mohamed Bouazizi, jeune diplômé chômeur, contraint de vendre des fruits et légumes. Son immolation après la confiscation de son étal, avait déclenché la révolte de Sidi Bouzid. Après d’autres décès et tentatives de suicides, la colère et la contestation continuent de s’étendre.

Un grand élan de solidarité internationale a donné lieu à de nombreux rassemblements de soutien aux populations tunisiennes, notamment le 6 janvier en France et dans le monde.

Né de revendications sociales légitimes pour une aspiration à une vie digne, du travail pour tous et des salaires décents, ce mouvement, profondément populaire, ancré dans la jeunesse, s’est peu à peu transformé en une dénonciation politique de la dictature de Ben Ali. La population manifeste contre la censure omniprésente, la mainmise de la famille régnante sur l’économie du pays, la corruption et le népotisme qui gangrènent la société, l’utilisation mafieuse du pouvoir à des fins personnelles.

Cette radicalisation contredit dans les faits la version officielle du pouvoir, reprise à son compte par une opposition de façade, qui tente d’accréditer la thèse d’une manipulation des média étrangers .

Au prétexte de lutter contre l’islamisme, le régime de Ben Ali détruit les libertés individuelles et collectives, promettant en échange le fameux « miracle économique » dont le revers a été dévoilé par la crise mondiale. Ce « miracle », bien loin de profiter aux travailleurs tunisiens, enrichit le clan de Ben Ali et ses soutiens, européens notamment.

Le peuple tunisien étouffé par tant d’années d’un régime liberticide, ose affronter la répression pour dire sa colère et son ras-le-bol, un courage qu’il faut saluer quand on connaît la violence et le recours à la torture de ce régime meurtrier.

Il y a urgence à exiger du gouvernement français et de l’Union Européenne de rompre, conformément aux principes du Droit International, avec la clique au pouvoir en Tunisie qui en bafoue impunément toutes les règles relatives aux Droits humains.

NPA

Le 8 janvier 2011

11) Solidarité avec la mobilisation citoyenne en Tunisie Communiqué Europe Ecologie-Les Verts

Ce mardi 4 janvier à 19h, Mohamed Bouazizi est mort à la suite de ses blessures. Mohamed Bouazizi est ce jeune Tunisien de 26 ans, vendeur de fruits et légumes, qui s’est immolé en signe de protestation devant la préfecture de Sidi Bouzid (ville du centre ouest de la Tunisie), le 17 décembre dernier. Après s’être fait confisqué sa marchandise par la police locale faute d’autorisation administrative, monsieur Bouazizi, s’est aspergé d’essence devant la préfecture en guise de désespoir et de contestation. Son geste a déclenché une immense vague de manifestations dans tout le pays. Celles-ci ont alors été sévèrement réprimées par la police. Trois autres personnes ont trouvé la mort au cours de ses troubles :

Houcine Néji, 24 ans (suicidé lors d’une manifestation le 22 décembre)

Mohammed Ammari, 18 ans (tué par la police lors d’une manifestation le 22 décembre)

Chawki Hidri, 43 ans (blessé par la police lors d’une manifestation, il a succombé des suites de ses blessures le 31 décembre). Sans compter les dizaines de blessés, dont un militant du parti Tunisie Verte.

Combien faudra-t-il de morts et de blessés pour que le pouvoir de Ben Ali prenne enfin en compte les revendications de son peuple ?

Une nouvelle fois, après Gafsa et Ben Guerdane, le gouvernement tunisien réprime dans le sang la révolte légitime de toute une population mobilisée contre la corruption du régime, la hausse des prix des matières premières et le chômage, notamment celui des jeunes diplômés.

Europe Écologie - Les Verts réaffirme sa solidarité avec le peuple tunisien et appelle à manifester demain, jeudi 6 janvier, un peu partout en France.

A Paris, rendez-vous à partir de 18h, place des Innocents, en présence de Cécile Duflot, secrétaire nationale EELV, Karima Delli, eurodéputée EELV, Alima Boumediene-Thiery, sénatrice EELV de Paris et Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement

A Toulouse, rendez-vous devant le Consulat de Tunisie, 19 allée Jean Jaurès, à partir de 18 h, en présence de Catherine Grèze, eurodéputée EELV et Antoine Maurice, Président du groupe des élus Verts à la Communauté urbaine du Grand Toulouse.

A Strasbourg, rendez-vous devant le consulat de Tunisie à 18h, en présence d’Alain Jund, maire-adjoint EELV, Andrée Buchmann conseillère régionale.

A Lille, Hélène Flautre, députée européenne EELV.

Et dans de nombreuses autres villes françaises.

Soyons nombreux à manifester contre la sanglante répression menée par le pouvoir tunisien de Ben Ali et contre le silence trop pesant, parce que complice, du gouvernement français !

Djamila sonzogni, Jean-Louis Roumegas porte-parole Europe Ecologie Les Verts

10) Tunisie Un paradis pour les patrons français

Au total, 1 250 filiales d’entreprises françaises sont implantées en Tunisie. Elles emploient plus de 110 000 Tunisiens.

« Les entreprises françaises sont heureuses en Tunisie. » Ainsi parlait Éric Hayat, président du comité Tunisie au Medef, le 24 avril 2009, devant les participants au forum économique franco-tunisien coorganisé par les organisations patronales des deux pays. Tellement heureux, les entrepreneurs français, qu’ils ont toujours fait preuve d’une complaisance coupable envers la dictature ultralibérale de Zine El Abidine Ben Ali, vantée comme un parangon de stabilité et de réussite économique. Au total, 1 250 filiales d’entreprises françaises sont implantées dans le pays. Attirées par la proximité géographique, la francophonie et surtout par un coût du travail scandaleusement bas au regard du niveau de formation et de qualification des Tunisiens, ces entreprises emploient plus de 110 000 personnes dans l’ancien protectorat français. Pour la plupart d’entre elles, la Tunisie fait aussi figure de tremplin vers un continent africain qui attire toutes les convoitises économiques.

Aucun secteur n’échappe aux investisseurs français, premiers dans le domaine industriel et présents dans le tourisme (Accor, Club Med, Pierre et Vacances), l’automobile (Valeo, Faurecia), l’aéronautique (EADS, via sa filiale Aerolia), la grande distribution (Casino, Carrefour), le textile, la bancassurance (BNP Paribas, Crédit agricole, BPCE), les télécommunications (Orange), les services (Teleperformance), le BTP (Eiffage, Bouygues), l’énergie (Alstom, Total), etc. Se félicitant du « flux record d’investissements français enregistré en 2008 », l’ambassade de France à Tunis note, sur son site Internet, que « ce résultat s’explique notamment par le succès d’entreprises françaises dans le cadre des privatisations ». Ce qui explique aussi l’appui constant du patronat et du gouvernement français à la « thérapie de choc » libérale que Ben Ali a infligée à son pays, devenu un paradis social et fiscal inespéré. Une politique qui, au passage, a permis au clan familial mafieux de l’ex-président de prospérer. Il y a si peu, encore, les patrons français, les responsables politiques français, jusqu’au directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, décoré par Ben Ali, n’avaient pas de mots assez forts pour chanter les louanges du « modèle tunisien ». D’où l’inexcusable soutien de Paris, jusqu’à la dernière minute, au dictateur. « La France a défendu ce tyran jusqu’au bout dans la seule optique de défendre des intérêts économiques », analyse le syndicaliste Massoud Romdani, militant de la Ligue tunisienne des droits de l’homme.

Alors que les entrepreneurs français s’inquiètent de la période de transition qui s’ouvre au pays du jasmin, Laurence Parisot, la présidente du Medef, s’essaie à la conversion éclair. « J’ai beaucoup d’espoir, il y a un potentiel très grand qui était complètement entravé par le népotisme et la corruption », prétend-elle désormais. En 2008, à l’issue d’une entrevue avec le premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, la même exaltait les atouts d’un « pays avant-gardiste sur les enjeux économiques comme sur les enjeux de société »…

R.M.

9) Appel du Parti de Gauche à la solidarité avec le mouvement populaire en Tunisie

Mohamed BOUAZIZI , le jeune diplômé-chômeur qui avait tenté de se suicider par le feu le17 décembre dernier à Sidi Bouzid en Tunisie, quand les autorités municipales lui avaient confisqué son seul gagne-pain -les fruits et légumes qu’il vendait sans les autorisations nécessaires-, vient de mourir des suites de ses blessures. C’est ce geste de désespoir dans une ville déshéritée du sud, qui a déclenché la vague de protestations et de manifestations qui a mobilisé une population frappée de plein fouet par le renchérissement de la vie et le chômage de masse, qui a déferlé sur l’ensemble du pays, avec une ampleur sans précédent.

Une fois de plus, le régime n’a pas hésité à déclencher une répression féroce appelant l’armée à la rescousse de sa police, procédant aux tirs à balles réelles sur les manifestants, aux arrestations arbitraires, à la torture, sans distinction d’âge ou de sexe.

Ces manifestations de masse et la répression qu’elles entraînent projettent une lumière crue sur la réalité du fameux « miracle économique tunisien » tant vanté par la propagande du pouvoir. En effet, si des avancées économiques et sociales (notamment pour les droits des femmes) acquis du temps du président Bourguiba, ont été maintenus, Zine el Abidine Ben Ali ,depuis sa prise de pouvoir il y a 23 ans, a installé et développé un pouvoir dictatorial policier et corrompu, où le clan familial et le parti officiel mettent le pays en coupe réglée, et réduisent à néant les acquits antérieurs.

Toujours prompts à s’émouvoir des manquements aux Droits de l’Homme dans les pays qui comme en Amérique latine ont entrepris de s’affranchir des sujétions néocoloniales, les pays occidentaux, à commencer par la France, se montrent d’une indulgence sans limite pour le régime caricaturalement liberticide de Ben Ali. An moment où bravant la répression, le peuple tunisien se mobilise contre celui-ci et crie son aspiration au mieux-être et à la liberté, il est temps que cesse cette indulgence, qui n’est autre que de la complicité.

C’est pourquoi, avec l’ensemble des organisations et des partis progressistes, des syndicats, des associations de défense des Droits de l’Homme, et de tous les amis de la justice et de la liberté, le Parti de Gauche dit « assez ! » et appelle solennellement

- à participer partout aux rassemblements prévus Jeudi 6 janvier pour la Journée Internationale de solidarité avec le peuple tunisien, et aux autres manifestations prévues ultérieurement ;

- à exiger du gouvernement tunisien qu’il cesse la répression et qu’il se mette à l’écoute du peuple qui crie sa souffrance et sa frustration ; que soient libérés sur le champ et amnistiés tous les emprisonnés du mouvement en cours et ceux des mouvements précédents de Gafsa- Redeyef, et des étudiants en 2009) et que les responsables de la répression soient traduits en justice.

- à exiger du gouvernement Français et de l’Union Européenne qu’ils dénoncent enfin les atteintes flagrantes à la démocratie et aux Droits de l’Homme en Tunisie, qu’ils appellent à la cessation immédiate de la répression et au rétablissement de la paix civile, et que soit utilisée la menace de rétorsion dans le domaine des accords financiers comme dans le cadre de la politique dite de « coopération et de développement durables ».

Différentes mouvements de solidarité sont prévus ce jour pour la Journée Internationale de solidarité avec le peuple tunisien avec la participation du Parti de Gauche.

A Paris, un rassemblement a eu lieu à 18 heures ce 6 janvier à la Fontaine des Innocents au métro Châtelet. Notre parti était représenté autour de son secrétaire national Eric Coquerel.

ANTHONY WHITNEY, ALAIN BILLON ET JOËLLE ELLERT (PG)

8) Tunisie Les bouches s’ouvrent au pays de Ben Ali

Les protestations sociales continuent de secouer le pays. Une chaîne de télévision privée a brisé le tabou de la censure sur la répression orchestrée contre elle par le régime tandis que l’opposition monte 
au créneau.

Pour le président Ben Ali, l’année 2011 commence comme 2010 s’est terminée. En mal. Les manifestations populaires, qui avaient secoué la localité de Sidi Bouzid avant de gagner les villes de Meknassi, Jelma, Menzel Bouzaïene, Sidi Ali Ben Aoun ainsi que celles du gouvernorat de Kasserine, dans le centre-ouest du pays, ont repris. Lundi, Sidi Bouzid a été de nouveau le théâtre d’une manifestation, sans incidents, de lycéens. En revanche, ce même jour, à Thala, 250 km de Tunis, des affrontements ont opposé de jeunes manifestants et des agents des forces de l’ordre. Ils participaient à une marche pacifique de soutien aux mouvements de protestation contre le chômage et la cherté de la vie qui avaient éclaté entre le 17 et la fin décembre 2010. La marche a dégénéré lorsque la police a essayé de contenir les manifestants en tirant des bombes lacrymogènes. Des manifestants ont mis le feu à des pneumatiques et au local du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).

Même si elles ne sont pas de même ampleur que celle de décembre dernier, ces manifestations de jeunes n’en démontrent pas moins que le mécontentement demeure et que les réponses apportées par le président Ben Ali à de vraies questions ne sont pas les bonnes. En effet, le 28 décembre, le chef de l’État tunisien, qui a admis la gravité de la crise, a usé, en guise de réponse au mécontentement populaire, d’une vieille recette  : celle de jeter en pâture des responsables nationaux et locaux pour ramener le calme et donner de la matraque pour ces Tunisiens « manipulés » selon lui par des « extrémistes », qui s’aviseraient à continuer d’exprimer leur colère dans la rue.

Au niveau gouvernemental, le ministre de la Communication, Oussama Romdane, a été prié de faire ses valises ainsi que le ministre des Affaires religieuses, Boubakeur Al Akhzouni, et le ministre du Commerce, Ridha Ben Mosbah. Tandis qu’au niveau régional, ce ne sont pas moins de trois gouverneurs (préfets) qui ont été priés d’aller voir ailleurs. Celui de Sidi Bouzid, Mourad Ben Jelloul, de Jendouba (nord-ouest), Faouzi Ben Arab, et celui de Zaghouan (nord-est) Kamel Labassi.

La politique dans une impasse

Des mesures, qui visiblement, n’ont pas convaincu les Tunisiens. «  En politique, comme ailleurs, il y a plus grave que les problèmes eux-mêmes, c’est leur déni », écrivait Baccar Gherib, éditorialiste de l’hebdomadaire Attariq aljadid (communiste). « La poursuite du mouvement de protestation et son extension dénotent une impasse dans laquelle a abouti la politique qui a échoué à répondre aux attentes légitimes de toutes les régions et catégories sociales pour un développement global et une répartition équitable de la richesse nationale », a estimé l’Alliance pour la citoyenneté et l’égalité, regroupant des partis d’opposition de gauche et des indépendants. En tout cas, les bouches s’ouvrent. Après le syndicat des journalistes qui a dénoncé la chape de plomb pesant sur l’information, pour la première fois une chaîne de télévision privée, Nessma-tv, a brisé le tabou de la censure en diffusant une émission spéciale, suivie d’un débat, sur la situation de Sidi Bouzid.

Hassane Zerrouky, dans L’Humanité

7) Tunisie : un mouvement sans précédent cet hiver 2010 2011

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6) Loin de toute séparation des pouvoirs, la police fait régner la terreur dans les tribunaux...

(Sihem Bensedrine) Aujourd’hui 31 décembre 2010, très tôt dans la matinée, tous les tribunaux du pays ont été assiégés par la police. Les avocats étaient mobilisés pour porter un brassard rouge à l’appel du conseil national de l’Ordre en signe de soutien au mouvement de protestation de sidi Bouzid qui ont éclaté le 18 décembre dernier et qui ont été violemment réprimés, entraînant trois morts par balles et de nombreux blessés.

Les autorités ont empêché les avocats d’arriver aux sièges des tribunaux. Des centaines de policiers ont également été déployés à l’intérieur des tribunaux pour empêcher toute action de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid et tout port du brassard. Les procureurs ont observé les violences contre les avocats à l’intérieur des salles d’audiences et dans l’enceinte des palais de justice dans plusieurs villes du pays, sans réagir.

De nombreux avocats ont ainsi été agressés, blessés et leurs robes déchirées notamment dans les tribunaux de Gafsa, Jendouba, Mahdia, Monastir, Sousse, Sfax, Bizerte et surtout Tunis.

Ainsi Maître Rabeh Kheraïfi a été kidnappé et violemment frappé à la tête par des agents de police en civil alors qu’il s’approchait du palais de justice à Jendouba ; Il a été menacé de mort par les policiers qui lui ont dit qu’ils avaient pour instruction de le tuer ; l’avocat a été ensuite jeté dans un endroit désert à la sortie de la ville, son état de santé est inquiétant.

Les avocats Faouzi Ben Mrad, Mohamed Essayadi et Amer Messaoud ont été à leur tour violement agressés. L’avocate Samia Abbou, quant à elle, a perdu connaissance suite aux coups qu’elle a subis ; elle a été évacuée à la maison des avocats suite au refus des autorités de laisser l’ambulance la transporter à l’hôpital. L’avocate Latifa El Habachi, maîtres Hichem Garfi et Nizar Essouilhi ont été évacués vers les hôpitaux, leur état n’est pas rassurant, la majorité se plaignent de fractures. Le barreau a appelé à une nouvelle Assemblée générale pour lundi prochain.

Le conseil national des libertés en Tunisie

* Note avec inquiétude la recrudescence des exactions à l’encontre des avocats qui vont jusqu’à la menace de mort en passant par les agressions physiques ;

* Il lance un appel à tous les militants des droits de l’homme à l’intérieur comme de l’extérieur du pays, pour exprimer leur solidarité et condamner ces agissements sauvages d’un pourvoir irrespectueux des lois.

* Il fait assumer la responsabilité de toutes ces exactions et de toutes ces violations des droits de l’homme au président de la République, garant de l’application des lois, et à son ministre de l’Intérieur qui a donné des instructions pour atteindre à l’intégrité physique des avocats de Tunisie.

* Il rappelle que ces exactions font suite au discours chargé de mises en garde que Ben Ali a prononcé le 28 décembre 2010, et où il a menacé le peuple tunisien de « l’application de la loi d’une façon intransigeante » ; Le CNLT se demande si, aux yeux du chef de l’Etat, l’application de la loi consiste à violer l’immunité de l’institution judiciaire et à lâcher des bandes de flics sans foi ni loi sur les citoyens ?

Dans la matinée du 31 décembre, les avocats ont subi la charge de centaines d’éléments de la police politique qui ont investi la salle du tribunal et la maison de l’avocat. Ils ont agressé et insulté les avocats, notamment Béchir Sid, l’ex bâtonnier, Maître Najet Laabidi, membre du bureau exécutif de l’Organisation Liberté et Equité et maître Samia Abbou, épouse de Maître Mohammed Abbou, militant des droits humains et militant politique. […]

Au tribunal de Tunis 2 à Sidi Houssine Sijoumi, le tribunal a été investi et les avocats ont été agressés, notamment Maître Latifa Habbachi qui a été conduite à bord d’une voiture de police où elle a dû rester une heure.

A Sidi Bouzid, une délégation venue en solidarité de Tunis, et pour s’informer dans le détail des développements de la situation faite aux citoyens, été agressée, notamment Maître Nabil Libassi qui a été frappé et à qui ont a saisi son appareil photo. La police politique a également agressé Maître Ridha Soualhi.

A Jendouba, plusieurs avocats ont été empêchés de pénétrer dans le palais de justice et Maître Rabeh Kharaïfi a été kidnappé par un groupe de personnes en civil qui l’ont abandonné dans un quartier limitrophe de la ville et ont menacé de le tuer.

A Sousse, des agents de la police politique ont agressé maître Halim Moeddeb, militant du Parti démocratique progressiste devant le tribunal, sous le regard des citoyens.

A Gafsa, les avocats ont été agressés de façon odieuse au tribunal de Première Instance et trois d’entre eux ont été interpellés : Faïçal Tlijani, Farid Rabhi et Néji Zouari. Le tribunal a été assiégé et des citoyens ont été sauvagement agressés. Tous les cafés autour du tribunal ont été vidés.

A Bizerte, le tribunal a été encerclé et les avocats ont été empêchés d’y ternir leur réunion de solidarité avec la population de Sidi Bouzid. Les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’homme et les syndicalistes qu’y étaient rassemblés à l’URT ont été violemment agressés, et blessés gravement parfois selon des témoins.

A Mehdia, Maître Hichem Garfi a été violemment agressé et a dû être transporté en ambulance à l’hôpital dans un état critique.

Pour le Bureau exécutif de l’Organisation

Maître Mohammed Nouri

(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

http://actualutte.info/monde/profes...

5) Mouvement social de Sidi Bouzid (Tunisie) : Les syndicats français CFDT, CGT, FSU, Unsa et Solidaires expriment leur solidarité (30 décembre 2010)

Trois ans après les événements de Gafsa, la région de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, est depuis le 17 décembre en proie à une flambée de colère dont les causes, comme à Gafsa, sont principalement le chômage et l’absence de développement.

La tentative de suicide d’un jeune diplômé vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu a été l’élément déclencheur d’une vague de manifestations dans la région qui ont donné lieu à des arrestations en masse.

Les affrontements les plus violents se sont produits à Manzil Bouziane où un jeune manifestant a été tué par balle et ont provoqué une dizaine de blessés.

Le 27 décembre, des centaines de syndicalistes de l’UGTT, principalement de l’enseignement, des services se santé, de la poste et des télécommunications se sont rassemblés devant le siège de la centrale à Tunis. Les manifestants étaient cernés par un important dispositif de sécurité dont des unités anti émeutes.

Le déséquilibre du développement entre les régions côtières et le centre du pays est à l’origine de la détresse sociale de régions laissées pour compte, comme celle de Sidi Bouzid. L’investissement pour la création d’emplois, dans ces régions est une nécessité, particulièrement en direction des jeunes diplômés dont le taux de chômage atteindrait le double du taux global estimé à 14%.

Le collectif syndical français formé après les événements de Gafsa (CFDT, CGT, FSU, Unsa et Solidaires), soutient les efforts du mouvement syndical tunisien pour empêcher l’usage de la manière forte face à ces mouvements de protestation spontanés.

Il soutient la revendication de l’UGTT pour l’ouverture d’une négociation pour un développement durable créateur d’emplois de qualité et géographiquement équilibré.

Avec les syndicalistes de l’UGTT, la CGT, la CFDT, la FSU, l’UNSA et Solidaires exigent :

* la non intervention des forces de police contre les mouvements sociaux,

* la libération de toutes les personnes arrêtées,

* sans oublier la libération des militants emprisonnés suite aux mobilisations passées de la région de Gafsa, comme Fahem Boukadous et Hassan Ben Abdallah,

* l’amnistie et la réintégration dans leur emploi des ex-prisonniers du bassin minier de Gafsa et de tous les condamnés.

Face à cette politique caractéristique d’un Etat policier, les organisations françaises exigent enfin du gouvernement français qu’il cesse son soutien systématique à ce régime.

Paris, le 30 décembre 2010

Contacts des membres du collectif syndical

CFDT : Philippe Réau

SGEN-CFDT : Michel Debon

CGT : Jean-François Courbe

FSU : Corinne Vialle

Solidaires : Alain Baron

UNSA : Saïd Darwane

4) L’Intifadha de Sidi Bouzid est spontanée mais elle a hissé très haut la bannière de la résistance

Pour accéder à cet article 4, cliquer sur le titre (en bleu)

3) En Tunisie, des manifestations dégénèrent en affrontements avec la police 13 jours de manifestations à Sidi Bouzid (article et video)

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2) Tunisie Deuxième semaine de protestations populaires massives

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1) Tunisie Août 2010 Mouvement local insurrectionnel et répression dans la région de Ben Gardane

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