Hollande : Le tournant social-libéral assumé

mardi 20 novembre 2012.
 

La conférence de presse de mardi de François Hollande aura au moins eu un mérite : si certains croyaient que ce dernier était encore social-démocrate, ils savent maintenant que c’est terminé. En revendiquant la primauté de la politique de l’offre sur celle de la demande, la baisse des dépenses publiques sous prétexte que celles-ci n’ont pas permis de vivre mieux qu’il y a 5 ans et la lutte contre le coût du travail rendu responsable des difficultés des entreprises, François Hollande rompt avec des décennies de tradition socialiste au point de se faire féliciter par François Bayrou qui en appelle à un gouvernement d’union nationale. Le droit de vote des résidents étrangers et la lutte contre le réchauffement climatique font aussi partie des engagements abandonnés.

Au moins maintenant c’est clair ! Et son appel au compromis entre actionnaires et salariés est particulièrement indécent alors que les dividendes représentent une part toujours plus grande de la valeur ajoutée au détriment des investissements et des salaires. Mais les patrons ne s’y trompent pas : la direction de Renault exige carrément des syndicats qu’ils acceptent des baisses de salaire et des augmentations de temps de travail, faute de quoi elle ne garantit pas le maintien de ses usines en France ! Et le Medef, la CGPME et l’UPA, réclament d’une seule voix les mêmes mesures au niveau national plus de nouvelles remises en cause du CDI et des procédures de licenciements rapides avec des indemnités moins élevées et des procédures de recours judiciaires supprimées. Pourquoi se gêneraient-ils ? Tous les signaux côté gouvernement sont en leur faveur.

Nous devons donc être plus que jamais aux côtés des travailleurs qui se battent. Dans ce contexte, le budget 2013 en discussion au parlement reflète bien ces orientations et le rejet d’amendements, que les sénateurs PS avaient pourtant adopté lorsqu’ils étaient dans l’opposition, ne fait que démontrer les renoncements auxquels ce gouvernement et cette majorité PS-EELV est parvenue en si peu de temps.

Notre responsabilité, c’est de faire en sorte que les déçus de ce gouvernement ne se détournent pas de la politique ou ne choisissent pas des solutions extrêmes par dépit et écœurement. Il est donc d’autant plus important dans un tel contexte d’être cohérent. C’est pourquoi le PG s’exprime pour un vote contre à propos du budget 2013. Il est aussi indispensable de démontrer qu’une autre politique est possible. C’est l’objet du contre-budget que nous avons présenté le lundi 12 novembre à la presse et des meetings contre l’austérité que nous avons tenu le 14 novembre dans 8 villes de France et de celui organisé le 16 novembre à Paris avec Pascale Le Néouannic et Jean-Luc Mélenchon.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche


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