26 novembre 1966 Inauguration de l’usine marémotrice de la Rance

mercredi 30 novembre 2022.
 

Le 26 novembre 1966 est inaugurée, sur la Rance, la première usine marémotrice. Autrement dit, la première centrale électrique au monde qui tire son énergie de la force des marées. Pour parvenir à installer un barrage et une usine il faut un site exceptionnel. C’est celui de la Rance, entre Dinard et Saint Malo, qui est retenu pour ses caractéristiques : un marnage (différence entre marée haute et marée basse) important, allant de 7,50 mètres à marée basse à 12 mètre en marée haute, et une large baie pouvant contenir beaucoup d’eau à marée haute.

Cette construction représente une prouesse scientifique : le barrage s’étend sur 750 mètres, tandis que l’usine proprement dite forme une digue creuse en béton de 390 mètres dans laquelle sont logées 24 groupes bulbes de 10.000 kilowatts chacun.

Chaque groupe bulbe comprend une turbine entraînant un alternateur de 10 MW. Ces turbines utilisent alternativement la force de la marée montante puis celle de la marée descendante, produisant de l’électricité dans les deux sens du débit d’eau. Enfin la vitesse de rotation de 93 tours par minute, des 4 pales des turbines permet même de laisser passer les poissons. Avec une production annuelle d’électricité qui est de l’ordre de 500 Gwh, pour un coût évalué à 12 centimes d’euros du kWh, l’usine marémotrice couvre 45% de la consommation électrique en Bretagne. Cette usine signe ainsi l’avancée technologique de la France et marque la volonté du général de Gaulle de garantir l’indépendance énergétique du pays.

De Gaulle déclare d’ailleurs à cette occasion : « Oui, l’Électricité de France qui fut, dès le lendemain de la Libération, érigée en établissement public, a progressivement assumé un rôle tel, qu’aujourd’hui elle nous paraît littéralement comme l’expression et comme la condition de notre avance économique (…) Et c’est dire aussi que ceux qui en font partie, les ingénieurs, les techniciens, les ouvriers, portent une responsabilité. Que cette responsabilité les engage, non pas seulement, à l’égard de la collectivité, mais à l’égard de chaque Français, qui a besoin des moyens de travail, de transport, de chauffage, d’éclairage, de guérison, que comporte l’électricité. C’est donc un grand devoir qui est le leur, un devoir qui s’appelle : le service public. »

Aigline de Causans


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