L’ingérence du chef suprême de l’église catholique Benoît XVI dans notre droit civil est sans précédent. Il est impossible de qualifier en effet autrement l’impudence avec laquelle le pape est intervenu en faveur de la « restitution » de la cathédrale St. Guy, auprès de l’ambassadeur de la République Tchèque au Vatican, Pavel Vosalik, à l’occasion de la cérémonie de la présentation des lettres de créance, le 27 septembre dernier.

Le pape renoue ainsi avec les traditions de certains de ses prédécesseurs, qui s’ingéraient dans la vie politique de l’Europe, et dont le vieux continent n’a pas gardé les meilleurs souvenirs. La commission de la Chambre, chargée de régler le problème des biens entre l’Etat et les Eglises, doit siéger durant la prochaine session parlementaire, afin de régler la question du « compromis » des 270 milliards qu’exige l’Eglise catholique, soutenue par le Parti populaire.

« Je suis persuadé que les commissions spéciales que votre gouvernement et votre parlement ont mises en place afin de régler la très importante question des biens de l’Eglise, travailleront honnêtement, loyalement, et qu’elles reconnaîtront avec franchise l’apport de l’Eglise à la société. Je souhaite en particulier que l’on en tienne compte pour résoudre le problème de la cathédrale de Prague, ce témoin vivant du patrimoine culturel et religieux de votre pays, et qui illustre les rapports harmonieux entre l’Etat et l’Eglise », estime le pape.

Stepan Kotrba, Britske Listy, 24 octobre 2008

Traduit du tchèque par Karel Kostal