En ne votant pas Mélenchon en 2017 des millions de Français ont pris le risque et la responsabilité de faire sombrer leur pays dans la plus grande crise économique de son histoire.

samedi 14 janvier 2023.
 

L’ignorance du Peuple, mère de toutes les catastrophes.

Lors des dernières élections les électeurs se sont trouvés devant une bifurcation : continuer la voie tortueuse et dangereuse du néolibéralisme ou bien s’engager dans une nouvelle voie :celle du progrès économique et social mettant un terme à l’austérité et à la financiarisation aveugle de l’économie. Ils ont choisi la voie la plus dangereuse pour eux : celle menant à une crise économique paroxystique dont ils seront les premières victimes. Celle-ci sera-t-elle déclenchée par une crise financière ? environnementale ? climatique ? sanitaire ?... En cet été 2017, nous ne jouerons pas au devin mais sommes persuadés du risque.

Penser la France dans le contexte de la dangerosité du capitalisme financier transnational et de l’ultralibéralisme

Il ne s’agit pas dans cet article de faire une analyse historique et approfondie de la crise contemporaine du capitalisme.

On peut, pour cela, par exemple, se reporter à l’article très intéressant de Michel Husson 10 ans de crise et puis Macron.

http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Nous distinguerons ici crise structurelle, en quelque sorte chronique du capitalisme telle qu’elle est décrite par Michel Husson et crise paroxysmique telle celle de 1929 précipitant dans le chômage et la pauvreté des millions de personnes, provoquant une volatilisation quasi complète de l’épargne des ménages dans la bulle financière, un effondrement généralisé des banques.

Comme l’explique Michel Husson la financiarisation de l’économie a des causes économiques profondes mais il n’en reste pas moins vrai que le capital fictif permettant de contrecarrer pour un temps la baisse du taux de profits, est source d’une grande instabilité financière pouvant conduire à une crise majeure. Or Emmanuel Macron poursuit cette même ligne économique probablement jusqu’à son stade ultime.

Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise, bien avant les élections, ont expliqué de multiples manières en quoi cette politique était dangereuse et qu’il était nécessaire de la combattre non seulement en reprenant la main sur la finance mais aussi et surtout en relançant l’investissement productif notamment dans la transition écologique mais cette voix n’a pas été suffisamment entendue pour convaincre le plus grand nombre.

L’armée médiatique a déployé toutes ses forces pour étouffer cette voix de de la Raison.

Néanmoins des économistes pas forcément proches de Mélenchon ont tiré la sonnette d’alarme bien avant les élections comme en témoigne 2 articles ci–dessous qui annoncent une crise majeure dans un avenir proche.

Plus récemment, le magazine Le Point, que l’on ne peut qualifier d’être un organe de La France Insoumise, donne la parole à des économistes qui analysent la dangerosité de la situation financière systémique actuelle.

Il existe pourtant des solutions pour remédier à cette situation : elles figurent dans le programme l’Avenir en communet dans les ouvrages économiques de Jacques Généreux.

Comme l’indiquent par exemple 2 émissions de France Culture (L’économie en questions) la finance solidaire ( dans le cadre de l’économie sociale et solidaire) et le financement de la transition énergétique sont déjà des pistes existantes que la politique de La France Insoumise se charge d’approfondir et d’élargir.. Cela prouve au passage que les solutions préconisées par France Insoumise ne sont pas hors-sol mais s’enracinent déjà dans une réalité de terrain.

Rapport sur la finance solidaire  : de grandes ambitions pour l’économie sociale et solidaire

Source : L’économie en questions. France Culture 27/05/2017

https://www.franceculture.fr/emissi...

– Transition énergétique : il est temps de financer le climat !

Source : L’Économie en questions• 10/0 6/2017

https://www.franceculture.fr/emissi...

Retour sur le vote pour Jean-Luc Mélenchon en 2017

Cet article fait en quelque sorte suite au précédent intitulé :

Pourquoi 31 millions de personnes n’ont pas voté pour Jean-Luc Mélenchon en 2017 ? http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Dans ce précédent article, nous avons partagé le potentiel électoral total de 54 millions de personnes en âge de voter en 2 parties :

– une première partie de 38 millions de personnes dont les conditions de vie matérielle auraient dû déterminer leur vote pour Mélenchon. Dans ce groupe 7 millions ont voté pour Mélenchon et 31 millions n’ont pas voté pour lui.

– une deuxième partie de 16 millions de personnes considérant que leurs conditions de vie matérielle étaient satisfaisantes et risquaient d’être dégradées par un vote Mélenchon conduisant à un changement de système économique et politique.

Les articles de presse ci-dessous montrent que cette peur de perdre aurait dû s’exercer non pas à l’encontre de la politique préconisée par Mélenchon mais s’exercer à l’encontre des politiques défendues par ses concurrents libéraux et sociaux libéraux.

Premier article : Dix ans après la crise financière, craintes d’un nouveau choc

Source : Le Point AFP Publié le 09/07/2017 AFP

http://www.lepoint.fr/economie/dix-...

Explosion de la dette, taux d’intérêt bas, créances douteuses : les excès de la finance ravivent, chez les experts réunis aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence, les craintes d’un nouveau choc, dix ans après une crise qui a bouleversé la planète.

"Il y aura une nouvelle crise, je ne sais pas quand, mais ce dont je suis sûr c’est qu’elle pourrait être un évènement dramatique pour notre style de vie, pour la démocratie et les valeurs libérales", a mis en garde Paul Tucker, ancien vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE).

La question d’un possible nouveau choc mondial, lié aux nouvelles menaces pesant sur le secteur financier, revient régulièrement sur le devant de la scène, bien que la reprise économique mondiale soit sur la bonne voie.

Encore mercredi, le Fonds monétaire international (FMI) a alerté sur les "risques négatifs" que peuvent représenter pour l’économie globale "l’incertitude sur les politiques dans les économies avancées" mais aussi "les vulnérabilités du secteur financier et un soudain durcissement des conditions financières".

"Prise de risque excessive"

A l’été 2007, l’effondrement aux Etats-Unis du secteur immobilier et plus particulièrement des prêts immobiliers à risque "subprime", avait donné naissance à l’une des plus graves crises financières du siècle.

Mais dix ans après, "mis à part le fait qu’on ait plus de régulation aujourd’hui, la situation est pire d’un point de vue macroéconomique", a soutenu Alfonso Prat-Gay, ancien ministre argentin des Finances et du Budget.

"Les prix de l’immobilier aux Etats-Unis sont revenus à des pics", a-t-il poursuivi, tandis que "les niveaux d’endettement aussi bien dans le secteur public que privé" atteignent des sommets.

En France, l’endettement des sociétés françaises non financières est ainsi passé en 10 ans de l’équivalent de 50 % à 70 % du produit intérieur brut (PIB), a affirmé lundi l’Autorité des marchés financiers. "Une exception en Europe" qui pourrait se traduire par des "problèmes de solvabilité" en cas de remontée des taux ou de "choc sur l’économie".

Parmi les autres ombres au tableau citées par les experts, "la décennie de taux d’intérêt quasiment nuls a conduit à une prise de risque excessive par certains acteurs, par une survalorisation de certains marchés boursiers", a commenté pour sa part Catherine Lubochinsky, du Cercle des économistes, groupe de réflexion organisant l’événement.

"Mais paradoxalement, on peut aussi s’inquiéter d’une remontée des taux d’intérêt et de son impact" sur la stabilité économique et politique de certains pays.

Dans ce panorama pessimiste, les tentatives pour limiter les excès de la finance et se prémunir de prochaines crises ont toutefois permis quelques avancées, a rappelé Bruno Angles, président du Crédit Suisse pour la France et la Belgique.

Ainsi, "les exigences en fonds propres des banques ont été considérablement renforcées sur l’incitation des régulateurs", et "les mécanismes de résolution européens, comme par exemple le fonds de résolution unique (FRU) permettent d’apporter des éléments de réponse à la problématique des établissements +too big to fail+" ("trop gros pour faire faillite") dont la chute pourrait déstabiliser l’ensemble du système financier.

Croissance et inflation

Dans ce contexte d’incertitudes, seules la croissance et une dose d’inflation sont capables sur le long terme de prévenir de futures crises, a avancé Yves Perrier, le patron de la société de gestion d’actifs Amundi. "On ne résorbe pas un excès de dettes tel qu’on l’a aujourd’hui par des seules mesures d’austérité", prévient-il.

Si les prémices d’une nouvelle crise financière sont déjà apparentes pour certains, des spécialistes, comme Jean-Michel Charpin, du Cercle des économistes, ont dans le viseur d’autres sources d’instabilité.

Si une crise doit éclater, "elle viendra d’ailleurs", a affirmé l’économiste français.

Selon lui, "les sources d’instabilité dans le monde sont multiples, aussi bien sur le plan géopolitique avec la tentation de fermeture de la part de certaines populations" qui peuvent donner naissance "à des tensions considérables", alors que l’Europe en particulier est traversée par une montée des populismes.

Deuxième article :Sommes-nous guettés par une crise financière majeure ?

Cet autre article montre aussi comment les ingrédients d’une nouvelle crise financière grave son sur le point d’être réunis si elles ne le sont déjà.

Source L’Humanité Le 14 Mars, 2016 https://www.humanite.fr/sommes-nous...

Avec , Yves Dimicoli, commission économique du PCF et Jean-Marie Harribey, maître de conférences en économie.

Premier intervenant : Une nouvelle crise financière mondiale

Une nouvelle crise financière mondiale s’annonce, plus grave qu’en 2007-2008 – le système financier international avait alors failli imploser. Dans les pays riches, les banques centrales, prenant le relais des États surendettés par les premières aides, avaient abaissé leur taux d’intérêt jusqu’à 0 % et arrosé les marchés de liquidités. La réserve fédérale, FED, a injecté 3 800 milliards de dollars, 22 points de produit intérieur brut (PIB) des États-Unis. La Banque centrale européenne (BCE) a engagé un programme de rachats d’obligations équivalant à 11 points de PIB de la zone euro (1 400 milliards d’euros). Le résultat  ? Si, en 2008, la « bulle obligataire » approchait les 80 000 milliards de dollars, elle dépasse désormais 100 000 milliards, auxquels s’ajoutent 555 000 milliards de produits dérivés… sept fois le PIB mondial  !

Avec 4 600 milliards de dollars en 2015, les fusions et acquisitions en Bourse ont battu le record de 2007 (4 500 milliards). Et le monde, qui compte 204 millions de chômeurs, contre 178 millions en 2007, et dont la croissance freine, ne peut plus espérer, comme en 2009, une relance par les pays émergents, pris eux aussi dans le maelström déflationniste.

L’intervention des banques centrales, parce qu’elle a continué de valider les critères du crédit cher aux marchés financiers et au dollar roi, a servi à poursuivre et accentuer la logique qui a mené à la crise de 2007-2008. Des années 1980 à 2007, l’endettement a permis de maintenir un régime de croissance explosif avec l’utilisation par les capitalistes des économies de travail de la révolution informationnelle pour supprimer toujours plus d’emplois, rentabilité financière oblige  !

On a gagné en productivité, mais, avec le chômage, on a déprimé la demande, accentuant la guerre économique, les placements financiers, la spéculation, jusqu’à la crise, énorme en Europe où chômage et austérité font rage.

L’intervention des banques centrales, depuis, aurait pu servir à financer un grand essor des services publics jusqu’aux biens communs publics mondiaux. On aurait ainsi répondu aux besoins et soutenu, à la fois, demande et productivité globales. La France et l’Europe auraient pu ouvrir la voie si François Hollande n’avait pas trahi ses promesses. En prenant appui sur les attentes sociales, on aurait pu rompre avec l’austérité en imposant la création d’un Fonds de développement européen pour les services publics financé par la BCE, ce qu’autorise l’article 123-2 du traité de Lisbonne.

L’intervention des banques centrales aurait pu, aussi, servir de base à un nouveau crédit bancaire shuntant les marchés financiers. Ce nouveau crédit, pour les investissements matériels et de recherche des entreprises, aurait été assorti de taux d’intérêt d’autant plus abaissés, jusqu’à 0 % voire moins, que ces investissements auraient programmé plus d’emplois et de formations correctement rémunérés, de progrès écologiques. Cette voie aurait pu être ouverte en France dès 2012, avec la création d’un pôle financier public et des fonds publics régionaux impulsant ce crédit sélectif. Ces nouvelles institutions auraient contribué, à l’appui des luttes, à changer les rapports de forces afin que la BCE use des mêmes principes de sélectivité pour refinancer les banques.

Face à la crise qui vient, il faut commencer à changer de logique en France et en Europe, où, avec le besoin d’accueil des réfugiés, s’exacerbe la nécessité d’en finir avec l’austérité. Il faut promouvoir tous les services publics, combattre le projet El Khomri de casse du Code du travail et, au contraire, sécuriser l’emploi et la formation, diminuer le temps de travail et accroître ses revenus, construire la démocratie sociale. Cela exige d’agir et de se rassembler pour utiliser à ces fins le crédit des banques et l’euro. Celui-ci aiderait alors à rapprocher l’Europe des pays émergents pour ériger, contre le dollar, une monnaie commune mondiale à partir des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, dont le yuan est désormais partie prenante.

Deuxième intervenant : La finance nous menace par Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)

Le capitalisme financier contemporain se caractérise par la domination de la finance spéculative. Des masses énormes de capitaux sont à la recherche d’une forte rentabilité. Les marchés financiers génèrent en permanence des bulles, des emballements inexplicables, de brutaux mouvements de capitaux, des évolutions extravagantes des cours de Bourse et des taux de change  ; ceux-ci sont suivis de krachs financiers, de périodes d’affolement, puis de pessimisme rampant. Les marchés sont foncièrement cyclothymiques et autoréalisateurs. Sur les marchés libéralisés et ultraliquides, la finance surréagit aux chocs économiques, ce qui les amplifie. Elle vit des fortes instabilités qu’elle génère. D’une certaine façon, l’économie est toujours sous la menace d’une grave crise financière. La victoire du capital à l’échelle mondiale, la forte rentabilité réclamée par les marchés financiers, la pression sur les salaires et les dépenses publiques, la recherche effrénée de compétitivité aboutissent à un monde où la demande est faible, qu’il faut soutenir par les taux d’intérêt nul, ce qui favorise les bulles financières et l’endettement, alors que l’investissement productif marque le pas, ce qui nuit à la rentabilité réelle. Le capitalisme financier est incapable de trouver un chemin de croissance stable, qui supposerait une forte baisse des exigences de rentabilité financière, un transfert dans le partage de la valeur ajoutée du capital vers le travail et une réorientation de l’effort d’investissement et d’innovation vers la transition écologique et sociale. Il lui faut réussir à développer bulles et surendettement, alors même que la crise en a montré les risques.

En ce début de 2016, après une période d’euphorie excessive, les contradictions et la fragilité de l’évolution économique des pays capitalistes reviennent au grand jour. Elles provoquent comme toujours de fortes fluctuations sur les marchés financiers. Les Bourses rechutent. Le mouvement est fort pour les banques, qui avaient bénéficié du regain d’optimisme l’année dernière et qui sont plombées par les craintes des marchés sur la Chine, le prix du pétrole, le Brexit, les doutes sur la croissance en Europe, etc.

Le mouvement est autoréalisateur  ; la baisse des cours fragilise les banques et la croissance, ce qui justifie de nouvelles baisses. Ni la retraite des salariés, ni l’épargne des ménages, ni le crédit aux entreprises ne devraient dépendre de telles fluctuations. La forte baisse du prix de l’énergie est une bonne nouvelle (à court terme) pour les pays importateurs, mais elle met en difficulté certains pays producteurs (en particulier, l’industrie du gaz de schiste), les banques qui leur avaient prêté de l’argent et les fonds qui avaient massivement parié sur eux. Les marchés s’inquiètent  : moins d’excédent des pays producteurs, ce sont des capitaux en moins pour les alimenter. Reste à spéculer sur les nouvelles sociétés du numérique. Mais jusqu’à quel niveau aberrant  ?

Les marchés continuent à imposer des primes de risques injustifiées à certains pays de la zone euro. Et ces primes augmentent chaque fois que ces pays montrent des velléités de s’écarter des absurdes contraintes européennes.

Enfin, si les taux d’intérêt restent très bas, les marchés s’inquiètent des risques de remontée aux États-Unis, ce qui les amène à rapatrier des fonds, faisant ainsi monter le dollar et baisser les monnaies de certains pays émergents, aggravant souvent le poids de leur endettement. Cela les amène aussi à spéculer contre les banques ou les fonds d’investissement qui seraient victimes d’une forte hausse des taux. En même temps, ces craintes semblent peu fondées car une telle remontée des taux est peu probable, compte tenu précisément de la fragilité et de l’instabilité des marchés financiers aux États-Unis, de la mollesse de la croissance en Europe. La Chine s’est malheureusement donné comme objectif de s’intégrer aux marchés financiers mondiaux, ce qui accentue encore les facteurs d’instabilité, comme en témoigne l’effondrement de la Bourse de Shanghai, puis l’instabilité du yuan.

Les banques centrales sont aujourd’hui désarmées, les taux d’intérêt de court terme sont déjà très bas. Les nouvelles mesures expansionnistes risquent d’accentuer les déséquilibres financiers plutôt que de soutenir la demande. Aussi, selon nous, le risque n’est pas tant d’une nouvelle grave crise financière (bienvenue si elle permettait de remettre en cause la domination de la finance) que la persistance de la menace que la finance, son instabilité, sa fragilité font peser sur l’économie.

Troisième intervenant Crise Un caractère inédit par Jean-Marie Harribey, maître de conférences en économie

1Le capitalisme mondial n’est certainement pas sorti de la crise déclenchée en 2007. Deux facteurs se dressent devant la relance d’une dynamique forte et durable  : la sphère financière connaît des soubresauts inquiétants et le système productif est englué dans une stagnation persistante. Pire, les deux phénomènes se renforcent mutuellement. D’un côté, les banques, notamment européennes, n’ont retenu aucune leçon de la tourmente de 2007-2008 consécutive à l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis et à la faillite de quelques fleurons de la finance tel Lehman Brothers. La mondialisation financière et la circulation des capitaux ne connaissent toujours pas d’entrave. Et aucune réforme véritable du système bancaire n’a été entreprise  : la séparation des banques n’a pas été faite et leur présence dans les paradis fiscaux n’a pas faibli, tandis que le surendettement privé fait s’accumuler dans leurs bilans d’énormes créances douteuses.

L’instabilité des places financières reste donc entière et s’est même accrue car, depuis l’an dernier, les Bourses dévissent et les cours du pétrole et des matières premières s’effondrent. En cause, au départ, l’augmentation de la production de combustibles de schiste et, rapidement, une baisse de la demande mondiale. Le premier réflexe est d’incriminer la Chine, dont le taux de croissance a beaucoup faibli depuis deux ans. Mais ce pays, comme d’autres émergents, rencontre aujourd’hui les contradictions traditionnelles du capitalisme, c’est-à-dire une gigantesque surproduction industrielle qui touche tous les secteurs (automobile, sidérurgie, raffinage, ciment, verre, papier…). Il se heurte donc à une crise de suraccumulation de capitaux. Autrement dit, c’est moins la crise chinoise que la globalisation de la crise capitaliste.

Que font les gouvernements face à cette situation  ? Ils s’acharnent, notamment en Europe, à imposer à leurs peuples des politiques d’austérité et la régression sociale qui renforcent la contraction de la demande de consommation et d’investissement, pensant ainsi récupérer des parts de marchés internationaux. Tous ne pouvant reporter simultanément sur les autres le fardeau de la récession, celle-ci s’installe.

Sur fond de récession économique et de fragilité bancaire, les grandes banques centrales (la FED, la BCE, la Banque du Japon, la Banque d’Angleterre et même la Banque de Chine) se sont lancées dans une politique dite d’assouplissement monétaire, inondant les marchés financiers de liquidités et ramenant les taux d’intérêt directeurs à presque zéro, voire négatifs, nourrissant ainsi bulle financière sur bulle financière. La hausse des prix des obligations concomitante à la baisse des actions fait donc courir le risque d’un krach encore plus dangereux que celui de 2007-2008 parce que les États, dont les budgets ont été fragilisés à cause du sauvetage précédent, ne pourront pas recommencer cette opération.

Cependant, on pourrait penser que nous assistons à la énième crise capitaliste et que le temps permettra de retrouver des jours meilleurs, une fois que le système se sera purgé de ses éléments les plus obsolètes. Rien n’est moins sûr, pour deux raisons. D’abord, la révolution numérique ne montre pas sa capacité à engendrer des gains de productivité du travail importants susceptibles de relancer des investissements rentables. Ensuite – et c’est ce qui fait le caractère inédit de la crise actuelle –, le capitalisme se heurte à un épuisement des ressources naturelles qui rend illusoire et non soutenable le retour d’une croissance forte.

C’est dire l’importance de s’éloigner de la logique de profit, de reprendre le contrôle du système bancaire, de transformer les systèmes productifs vers une transition écologique et de sécuriser les droits sociaux et les parcours professionnels, au lieu d’une fuite en avant financière, productiviste et antisociale.

Troisième article James Rickards : « La prochaine crise sera plus sévère que la précédente »

Source Valentin Schmid - Epoch Times 04/12/2016

http://www.epochtimes.fr/james-rick...

James Rickards a prévu des changements majeurs sur les marchés financiers et sa dernière prédiction est sa plus importante. Avocat, gérant de portefeuille, conseiller gouvernemental et conférencier, Rickards a prévu des changements tels que la dévaluation compétitive des monnaies, la hausse d’or et le plan de remplacement du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, comme écrit dans ses livres devenus des « best-sellers » : « La Guerre des monnaies », « La Mort de la monnaie » et « Le nouveau plaidoyer pour l’or ».

Epoch Times a interviewé James Rickards au sujet de son nouveau livre « En route vers l’effondrement : le plan secret des élites mondiales pour le prochain crash financier », de l’incapacité des banques centrales d’arrêter la prochaine crise financière, et de la possibilité d’un gel total des marchés financiers.

Epoch Times : Pourquoi la prochaine crise sera-t-elle plus importante que la précédente ?

James Rickards : Pour l’analyser, je me base sur les deux crises antérieures : la crise du fond spéculatif Long Term Capital Management (LTCM) en 1998 et la crise bancaire en 2008.

En 1998, j’étais conseiller général pour LTCM, et leur négociateur principal durant leur « bail-in » (renflouement) par la Réserve Fédérale. Nous pourrions voir que nous étions à quelque heures près de fermeture des marchés financiers dans le monde – ce n’est pas une exagération.

Les marchés ne se sont finalement pas effondrés, mais ce n’était pas loin. En 2008, c’était la même chose – nous étions à quelques jours de l’écroulement en dominos de chaque banques dans le monde. Bear Stearns s’est effondré en mars 2008. Ensuite, Fannie Mae et le Mac de Freddie Mac (deux géants du crédit hypothécaires américains au bord de la faillite) ont été sauvés par le gouvernement fédéral début septembre et Lehman Brothers a fait faillite plus tard en septembre de la même année.

Ils tombaient comme des dominos et toutes les banques auraient pu tomber : Morgan Stanley, Goldman Sachs, Bank of America et JPMorgan Chase.

Mais alors la Réserve fédérale a tronqué le processus.

Ils ont laissé tomber un mur d’acier entre les dominos afin d’empêcher le suivant de s’effondrer. Mais ce ne fut pas une opération gratuite.

Ça ressemble à l’arrêt d’un tremblement de terre en plein milieu en l’empêchant d’aller à son terme ; cela ne résout vraiment rien. Un tremblement de terre n’est qu’une libération d’énergie. Si cette énergie est seulement mise en réserve, ce sera pire au prochain tremblement de terre.

Pour les marchés financiers, c’est la même chose. Chaque crise est plus forte que la précédente et chaque sauvetage plus important que le précédent. Ainsi 2008 était plus mauvais que 1998, et la prochaine crise, qu’elle soit en 2018 ou plus tôt, sera plus grande et plus sévère que les précédentes.

James Rickards, auteur à succès, explique dans son livre « En route vers l’effondrement » que les banques centrales sont à sec, ce qui est une quasi-garantie que la prochaine crise financière sera plus grave que n’importe quel autre crise dans le passé. (Avec l’aimable autorisation de James Rickards)

Les banques centrales sont « à sec »

Epoch Times : Vous dites que les banques centrales ne seront plus capables de résoudre la prochaine crise ?

M. Rickards : Les banques centrales ne pourront pas l’arrêter. En 1998, Wall Street a soutenu financièrement un fonds spéculatif ; en 2008, les banques centrales ont soutenu financièrement Wall Street. Mais en 2018 ou plus tôt, qui va renflouer les banques centrales ?

Les banques centrales sont à sec. L’effet de levier de la Réserve fédérale est de 113. En cas de coup dur, elle peut être techniquement insolvable, si l’on prend pour base les prix de marché. Si l’on regarde le bilan de la Réserve fédérale en fonction du prix de marché, elle était parfois insolvable, son passif était plus grand que son actif et son capital aurait pu être anéanti.

Je crois qu’il y a une frontière visible de confiance que l’on dépasse. Vous ne savez pas où elle est jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Vous découvrez alors le chemin difficile qui vous a amené vers la destruction de cette confiance en votre argent et qui vous empêche de le récupérer.

Le seul bilan sain, la seule entité qui peut tirer de l’argent comme par magie, est le Fonds monétaire international (FMI). C’est la banque centrale du monde. Il peut imprimer de l’argent au niveau mondial via les Droits de tirage spéciaux (DTS ou SDR– Special Drawing Rights), afin de fournir les liquidités au système.

Epoch Times : Sans fermer les banques et les marchés financiers ?

M. Rickards : Cela va prendre un certain temps au FMI, que j’estime au minimum entre trois et six mois, pour émettre les DTS et sortir l’argent.

En attendant, la panique commencera et les autorités nationales travailleront ensemble pour fermer le système. Ils vont se retrouver dans le besoin de fermer des banques ; les fonds monétaires vont devoir suspendre des rachats ; et les bourses seront fermées. On ne permettra pas aux gens d’obtenir leur argent pendant au moins quelque temps, jusqu’à ce qu’une nouvelle monnaie soit créée.

Donc ce sera plus sévère, plus spectaculaire, plus grand. Les gens vont perdre beaucoup et souffrir plus. Tout ce que j’essaie de faire est d’expliquer cette dynamique dans mon nouveau livre « En route vers l’effondrement » et de donner un avertissement aux gens, ainsi que quelques options pour préserver leur richesse.

J’avertis les gens qu’ils ne vont pas récupérer leur argent quand ils voudront mais à un certain moment, [les autorités] inventeront une solution de DTS et elles rouvriront progressivement les échanges. Cela a dit, le dollar existera toujours ; nous aurons toujours des dollars, mais ils ressembleront à une monnaie locale si vous voulez, comme le peso mexicain, ou la lire turque, ou une autre monnaie locale.

Le plan global

Epoch Times : Vous dites aussi que les élites mondiales, y compris le FMI, souhaiteraient que les DTS soit la monnaie de réserve internationale avec ou sans crise. Pourquoi ?

M. Rickards : Nous avons eu quelques points de repère récemment quant aux DTS. Le 1er octobre, le yuan chinois a été inclus dans le panier de devises du DTS.

Il n’est pas encore prêt d’être une monnaie de réserve, mais elles ont contourné le règlement pour des raisons politiques. Elles peuvent voir venir la crise ; elles savent qu’elles devront renflouer le monde et elles auront besoin du vote de la Chine.

Il est impossible de faire quelque chose comme ça sans approbation de la Chine. La Chine pourrait dire : « Pourquoi devrions-nous approuver quelque chose comme ça si nous ne faisons pas partie du DTS ? » Donc elles ont inclus le yuan dans le panier.

En juillet, le FMI a publié un document technique appelant à l’utilisation des DTS pour le besoin du marché. On a encouragé le FMI à la création d’un marché privé de DTS. Alors la Banque mondiale a émis 2.8 milliards de dollars d’obligations libellées en DTS en septembre, et une autre émission obligataire est en préparation par Standard Chartered Bank. C’est important, car si les pays utilisent les DTS, ils auront besoin d’actifs pour investir. L’autre jour, le FMI a fait un appel à un groupe d’experts et d’universitaires pour former un groupe de travail sur l’expansion du marché des DTS.

Donc toutes ces choses sont en cours et ça peut prendre 10 ou 15 ans pour faire aboutir le process. Mais je m’attends à ce que la crise se produise avant que le plan pour les DTS ne soit entièrement réalisé.

Donc ils devront émettre les DTS en urgence afin de d’apporter des liquidités au monde entier et tout ce qu’ils imaginent se fera en accéléré sur une période plus courte et le système de référence du DTS sera instauré avant que nous ne le sachions. Cela impliquera un prix du pétrole en DTS et le règlement des contrats pétroliers en DTS.

Epoch Times : Que peuvent faire les gens pour se protéger ?

M. Rickards : Je pense que l’or gagnera d’une façon ou d’une autre. Il n’y a pas de banque centrale dans le monde qui souhaite revenir à un étalon-or, mais les banques peuvent n’avoir aucun choix. Elles peuvent devoir revenir à un étalon-or pour rétablir la confiance.

L’autre scénario pourrait être l’instauration des DTS comme nouvelle monnaie de réserve internationale et la relance de l’inflation ce qui fera monter le prix de l’or. Si le DTS fonctionne, l’or montera à cause de l’inflation. Et si le DTS échoue et que l’on se tourne vers l’or pour rétablir la confiance, il montera pour soutenir la masse monétaire.

Annexe.

Chronique marxienne 5 : analyse marxiste des crises économiques et financières http://www.gauchemip.org

Hervé Debonrivage


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