La détresse sociale tue. CAF combien d’immolations pour une nouvelle politique familiale ?

jeudi 30 août 2012.
 

5) CAF de Mantes la Jolie : combien d’immolations pour une nouvelle politique familiale ? (par l’Union des FAmilles laïques)

L’immolation, suivie du décès le 13 août dernier, d’un homme dans les locaux de l’annexe de la CAF des Yvelines à Mantes la Jolie ne peut que nous horrifier et relate le mal être d’une tranche de notre population.

Si le personnel de la CAF ne peut être tenu pour responsable de la suppression du RSA pour cet homme (cette décision est du ressort du Conseil Général), cet acte désespéré amène quelques réflexions sur la situation de nombreuses familles et citoyens dépendant des minimas sociaux et de la solidarité nationale.

L’Union des FAmilles Laïques (UFAL) siège dans de nombreuses Caisses d’Allocations Familiales. Lors des permanences sociales des CAF, nous sommes confrontés à l’augmentation générale des demandes sociales de plus en plus insolubles pour les familles. Quelles soient monoparentales et sans revenu, touchées par le chômage partiel ou total, dans l’impossibilité de rembourser des dettes accumulées pour pouvoir vivre dignement, en retard d’allocations, victimes de licenciements abusifs,…les cas sont multiples et deviennent de plus en plus dramatiques.

La crise sociale s’aggrave et des situations horribles comme le cas de Mantes la Jolie peuvent se renouveler. Il est donc urgent d’établir une certaine souplesse dans le système et de mettre en place des solutions pérennes. Si bien sûr la cause principale de ces difficultés est avant tout un chômage de masse, qui ne peut être résolu en un coup de baguette magique, il n’en reste pas moins que des mesures immédiates sont à prendre :

En particulier dans le domaine du logement, La ministre du logement avait prolongé jusqu’au 1er juillet la mise à disposition des places d’urgences, mais cette mesure n’a pas été allongée et les sans abris sont donc toujours dans la rue. Il faut donc reconsidérer ces mises à disposition ; et en ce qui concerne les expulsions de locataire, l’UFAL demande à ce qu’il n’y ait pas d’expulsion sans proposition de relogement.

En ce qui concerne le RSA, financé par les Conseils Généraux mais géré par les CAF, l’UFAL rappelle que ces dernières sont en sous effectifs depuis la mise en place du RSA ce qui les oblige à fermer leurs antennes périodiquement, et cela pendant plusieurs semaines pour résorber les dossiers en souffrance au détriment de l’accueil du public en difficulté. Il y a donc urgence à la création de postes permanents dans de nombreuses CAF et particulièrement dans les zones urbaines.

L’UFAL réclame que la politique de la famille soit cohérente et humaine, et qu’elle tienne compte de la vie des individus qui sont la base de la société.

Pour l’UFAL, la politique familiale doit être un sujet d’avenir, de progrès et de bonheur.

Si l’aide d’urgence est absolument nécessaire en ces temps de crise, stopper la dérive libérale est une nécessité impérative pour donner une perspective aux individus et à la société.

4) Mort de l’allocataire qui avait tenté de s’immoler par le feu à la CAF

Le quinquagénaire qui avait tenté de s’immoler par le feu mercredi 8 août dans les locaux de la Caisse d’allocations familiales (CAF) à Mantes-la-Jolie (Yvelines) est mort dimanche à l’hôpital, a-t-on appris lundi de source proche du dossier, confirmant une information d’Europe 1.

Privé de revenu de solidarité active depuis mai, dans l’attente de pièces justificatives complémentaires, cet allocataire de 51 ans s’était aspergé d’un produit inflammable et y avait mis le feu à l’agence CAF où il avait alors un entretien avec un conseiller pour évoquer sa situation. Des employés avaient immédiatement éteint les flammes, empêchant le feu de se propager.

"ACTE DÉSESPÉRÉ"

Dans un communiqué, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, avait "fait part de sa profonde émotion face à cet acte désespéré d’une personne que les difficultés de la vie ont manifestement conduite à un geste tragique".

Souffrant de sérieuses brûlures, le quinquagénaire avait été admis à l’hôpital Saint-Louis à Paris où il a succombé à ses blessures dimanche matin. Actuellement fermée au public, l’agence CAF de Mantes-la-Jolie doit rouvrir jeudi.

3) Un chômeur privé de RSA s’immole dans une CAF

Depuis plusieurs mois, cet homme ne touchait plus le RSA en raison d’un dossier administratif incomplet. Sa situation et son acte posent à nouveau les questions de l’emploi et d’un revenu minimum. Parmi les réactions, celle de la préfecture des Yvelines est inadmissible.

Vers 10H00, le quinquagénaire originaire de Mantes-la-Ville (Yvelines), allocataire du RSA, était en entretien avec un conseiller pour évoquer sa situation. C’est que le versement de son RSA était suspendu depuis mai, dans l’attente de pièces justificatives complémentaires. Dans un geste désespéré, l’homme s’est subitement aspergé d’un produit inflammable et y a mis le feu, en se jetant sur les employés. Ces derniers ont immédiatement éteint les flammes, empêchant le feu de se propager. Le désespéré portait sur lui une bouteille d’eau remplie de white spirit, a-t-on précisé à la Préfecture.

"Ce rendez-vous était un échange très classique et très paisible, rien ne laissait supposer qu’on pouvait en arriver là", a ajouté la source préfectorale, qui a estimé que cet "allocataire lambda" devait connaître "de multiples difficultés personnelles inconnues". L’agence de la CAF de Mantes-la-Jolie a été fermée et une cellule psychologique a été immédiatement mise en place.

Dans un communiqué, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, a "fait part de sa profonde émotion face à cet acte désespéré d’une personne que les difficultés de la vie ont manifestement conduite à un geste tragique". "Marisol Touraine tient également à marquer son soutien à l’ensemble du personnel de la CAF de Mantes-la-Jolie. Le rôle exigeant et attentif joué par les employés de la CAF dans l’accueil d’allocataires souvent en grande difficulté est une mission essentielle de service public", ajoute-t-elle. (AFP)

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J’ai une vingtaine d’années, je suis précaire, je n’ai pas droit au RMI, je bosse 3 mois par an et le reste du temps je vis avec le R-I-E-N

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1) Les suspensions mortelles du RSA, c’est maintenant (par CGT chômeurs rebelles du Morbihan)

Un homme de 51 ans s’est grièvement blessé en tentant de s’immoler ce matin dans les locaux d’une caisse d’allocations familiales de Mantes-la-Jolie (Yvelines). D’après la prefecture des Yvelines, ses brulûres seraient "sérieuses" mais au "deuxième degré", et ne seraient pas mortelles. Dans un communiqué, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, "fait part de sa profonde émotion face à cet acte désespéré d’une personne que les difficultés de la vie ont manifestement conduit à un geste tragique".

Il n’y a aucune chance que son acte désespéré n’ait aucun rapport avec la suspension par la CAF de son RSA depuis le mois de mai...

On peut dire qu’avec cet évenement tragique, la fin des vacances est sifflé pour le gouvernement Hollande.

Comme nous l’avons encore rappelé récemment dans notre courrier à tous les conseillers généraux du Morbihan, les allocataires RSA, stigmatisés, sont victimes d’une véritable traque de la part des services sociaux : Il faut se justifier, encore, encore et encore. Le but étant d’obliger les allocataires pas assez serviles à accepter, de gré ou de force, des emplois à temps partiel, précaires, et loin de son domicile.

Quelle que soit la situation personnelle de l’allocataire RSA de Mantes-la-Jolie désespéré, on ne peut que faire le rapprochement avec Mohamed Bouazizi. Mohamed Bouazizi qui, par son acte desespéré qui avait conduit à sa mort. Il avait aussi déclenché des émeutes qui annonçaient le début de la révolution tunisienne, et même dans tout le sous-continent arabe.

M. Hollande et ses ministres, maintenant qu’ils sont au gouvernement, doivent prendre en charge le lourd dossier du RSA, et répondre rapidement à ces questions :

1- Quand va-t-on enfin arrêter de considérer qu’un allocataire RSA est un fraudeur potentiel, alors même que la fraude au RSA représente même pas un quarantième du coût de la fraude fiscale en France ?

2- Comment peut-on, en France, avoir une vie décente avec un revenu de 417 € par mois ? Si un ministre peut répondre à cette question, qu’on le mette au RSA tout de suite !

3- Quand va-t-on arrêter le déclin de notre industrie, la casse des emplois décents à salaires décents remplacés par des emplois précaires et mal payés, qui durent depuis près de 40 ans ?

4- Quand va-t-on rebattre les cartes de la redistribution des richesses ? Quand va-t-on arrêter de nous demander de nous serrer la ceinture, afin que les parasites touchent 10.000 fois, 20.000 fois, voire 60.000 fois le RSA par an ? Il est bien entendu question ici des Bettencourt, Bouygues, Lagardère, Bolloré, Arnault, et autres Dassault qui ont amassé des fortunes sur le dos des travailleurs, qui inondent les partis politiques de leurs liasses de fric, et qui font tout pour ne pas payer l’impôt qu’ils devraient payer en France.

Messieurs les ministres grassement payés par la république, les vacances sont finies. Il y a le feu !

Le RSA, on n’en veut pas. Arrêtons le négationnisme social. Nous ne sommes pas 10% de chômeurs en France, mais plus de 20% de privés d’emploi ou en sous-emploi. Nous sommes plus de de huit millions de pauvres. Nous en avons marre d’être exclus du travail, d’un logement décent, d’accès aux services de soin, des cantines scolaires, des universités, des vacances, des loisirs, de tout. Nous en avons marre de dire à nos gosses "non, repose ce jouet dans le rayon, on ne peut pas se le payer". Nous en avons marre de passer des heures dans les services sociaux pour justifier de notre état de "bon pauvre" et toucher des allocations de misère. Nous ne voulons pas être broyés par un système injuste qui ne nous laisse aucune chance.

NOUS EXIGEONS TOUT DE SUITE UN EMPLOI DÉCENT À SALAIRE DÉCENT, et, le cas échéant, une allocation de remplacement à hauteur de 80% du SMIC.

On a assez attendu. De l’argent, il y en a, dans les poches des banquiers et des actionnaires.

LA VIE, C’EST MAINTENANT !


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