Honte à l’Union européenne qui reconnaît les putschistes du Honduras et négocie des accords commerciaux

lundi 8 février 2010.
 

La Commission européenne recevait cette semaine une délégation du nouveau gouvernement hondurien de Monsieur Porfirio Lobo Soza dans le but de relancer les négociations de l’accord d’association entre l’Union européenne (UE) et l’Amérique centrale.

C’est par la voix de Catherine Ashton, Haute représentante pour les affaires étrangères de l’UE et vice-présidente de la Commission européenne que cette décision a été communiquée le 29 janvier.

Il convient de rappeler que l’actuel gouvernement du Honduras est illégitime. Il est l’émanation de la rupture de l’ordre constitutionnel dans ce pays depuis le coup d’Etat du 28 Juin qui a écarté le président légitime Manuel Zelaya. Le Parti National du Honduras, parti de Monsieur Lobo Soza, n’a jamais condamné ni le coup d’Etat ni les crimes commis par la dictature de Monsieur Roberto Micheletti et prône, au contraire, l’amnistie pour tous, y compris les militaires qui ont expulsé le président légitime du pays. C’est le sens du décret signé le 25 janvier par Porfirio Lobo et approuvé par le Congrès. Ce gouvernement, non reconnu par une écrasante majorité d’Etats, notamment en Amérique latine, n’offre aucune garantie d’un retour à la démocratie institutionnelle.

Comment la présidence de l’Union européenne peut-elle affirmer que l’investiture de Monsieur Lobo au poste de Président le 27 Janvier dernier est un motif suffisant pour normaliser les relations avec le Honduras ? Comment la commission européenne peut-elle d’emblée reprendre les négociations d’un accord de libre échange alors même que le gouvernement de Monsieur Lobo Soza n’a pas posé le moindre acte garantissant le retour à la démocratie ? Quid de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire ? Quid de la condamnation du coup d’Etat du 28 Juin et des crimes commis par la dictature ? Quid de la garantie des droits politiques des membres du Front national de résistance ? Peut-on se contenter de voir l’ancien président Zelaya et ses collaborateurs quitter "librement" le pays ?

La Commission européenne échange démocratie contre profits au Honduras

La volonté de libéraliser au plus vite les échanges marchands vaut-elle donc plus aux yeux de l’Union Européenne que le respect des droits du peuple hondurien et, à travers lui, des peuples du monde ?

Nous demandons à l’Union européenne de revenir sur cette décision honteuse et de ne pas reconnaître le gouvernement de Monsieur Lobo afin de permettre le retour à la légitimité institutionnelle au Honduras.


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