13 février 1941 Franco et Pétain se rencontrent à Montpellier

mercredi 14 février 2024.
 

Le 12 février 1941, Mussolini et Franco s’entretiennent à Bordighera en Italie. Le führer comme le Duce souhaitent une entrée en guerre de l’Espagne aux côtés des armées fascistes, en particulier en Afrique où les Italiens ont des difficultés face aux Anglais de Wawell.

Franco pose surtout une condition que l’Allemagne nazie et l’Italie mussolinienne ne seront jamais en mesure de remplir : Acheminement immédiat et régulier de blé et d’essence, non produits par son pays mais indispensables.

Franco, craignant l’avion, a rejoint Bordighera en train. A son retour, il s’arrête à Montpellier le 13 février 1941 pour rencontrer Philippe Pétain, chef de l’Etat français.

1) Franco et Pétain

Les deux hommes se connaissent bien.

- Lors de l’intervention militaire commune France Espagne contre Abd-el-Krim, Franco a participé le 28 juillet 1923 à Ceuta, à la rencontre entre le dictateur espagnol Miguel Primo de Rivera et le général Pétain, chef des troupes françaises engagées.

30 août 1925 : la France et l’Espagne s’entendent pour écraser dans le sang la république du Rif

- Le 6 février 1926 Pétain a signé à Madrid le traité militaire franco-espagnol contre les rebelles du Rif. Après la "victoire" acquise aux prix d’ignobles crimes contre l’humanité, le roi d’Espagne Alfonso XIII honore Pétain de la Grande Croix du Mérite Militaire ; Franco est présent.

27 mai 1926 : Abdelkrim se rend. C’est la fin de la Guerre du Rif

- Le 26 juin 1930, André Maginot, Ministre Français de la Guerre, honore Franco, à l’initiative de Pétain, comme Commandeur de la Légion d’Honneur

- Le 28 février 1939, alors que les troupes républicaines et Madrid, Valence, Alicante… résistent encore, la Grande Bretagne et la France reconnaissent le gouvernement de Franco. Pétain est alors nommé par le président du Conseil Daladier (radical, centre gauche), ambassadeur auprès de Franco, à Burgos.

- En mars 1939, Franco demande à Pétain de rapatrier l’or de la Banque d’Espagne que le gouvernement républicain avait déposé en France ainsi que des peintures du Musée du Prado. Pétain convainc le gouvernement français d’accepter (décision favorable du Conseil des ministres le 24 juin 1939).

Les deux hommes s’entendent bien en raison de leurs nombreux points communs. Tous les deux sont des militaires conservateurs pour qui la vie d’un rouge ne vaut pas plus que celle d’un rat. Tous les deux ont été formés dans le cadre d’armées coloniales dans lesquelles Hannah Arendt voit avec raison une prémisse du fascisme. Tous les deux sont viscéralement opposés à la vie démocratique. Ils font partie tous les deux des dirigeants fascistes traditionalistes comme Salazar au Portugal ou Horthy en Hongrie.

Dans les jours précédant cette entrevue Pétain Franco, des rafles de communistes, de francs-maçons et de « rouges » espagnols ont eu lieu dans Montpellier mais aussi dans tout le département de l’Hérault.

2) Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde

Le franquisme est un fascisme (réponse au message du 20 juillet 2011)

L’armée espagnole arbore toujours les insignes franquistes fascistes

Articles sur l’Espagne 1936 1939

3) Philippe Pétain

10 juillet 1940 : 173 parlementaires de droite sur 174 installent légalement en France le fascisme traditionaliste de Pétain

1er octobre 1940 Pétain, fasciste antisémite, durcit la législation antijuive

Le mythe du chef : Pétain, Charlemagne, Napoléon

L’Etat français fasciste de 1940 à 1944

1er octobre 1940 Pétain, fasciste antisémite, durcit la législation antijuive

Loi du 3 octobre 1940 portant statut des juifs

Statut des juifs Loi du 2 juin 1941 remplaçant la loi du 3 octobre 1940

4) Pétain et Franco à Montpellier (par Jean Ortiz universitaire)

Le 13 février 1941, à Montpellier, on fit beaucoup le salut fasciste, on célébra la chasse aux « indésirables », catégorie créée par les décrets Daladier, et qui permit « d’accueillir » les Républicains espagnols dans des camps, dits à l’époque de « concentration », on se réjouit de 
la bonne et franche amitié entre les forces saines (les classes riches) des deux pays, on y entendit des propos discriminatoires aujourd’hui repris non seulement par Marine le Pen, mais aussi par des ministres de la République.

L’un des points de la partie « secrète » des entretiens fut le sort à réserver aux milliers de républicains espagnols… On connaît la suite  : la chasse aux « rojos frentepopulistas », les renvois nombreux en Espagne, la répression impitoyable…



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